tag:blogger.com,1999:blog-41597683902532904102024-03-13T05:22:48.377+01:00Les deux arts (Ambos artes)Unknownnoreply@blogger.comBlogger50125tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-76896851952815214392010-03-11T07:29:00.003+01:002010-03-11T07:32:35.020+01:00The bullfighter and the lady.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCMnuH5iQmuuh94XTSH4k9z1Yn7VGuAMxExjNgK_LqG-QwfDF8e4IZwZ81_6NIw1t0S7NKvykmBTmTIK5JyojzfoIJgsok7tx5yq22XDw09SpY9knWXgiLNqOdRmMDgrG2lUXaJIZFj0YR/s1600-h/24564_106151326077172_100000469159784_149164_1591513_n.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 253px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCMnuH5iQmuuh94XTSH4k9z1Yn7VGuAMxExjNgK_LqG-QwfDF8e4IZwZ81_6NIw1t0S7NKvykmBTmTIK5JyojzfoIJgsok7tx5yq22XDw09SpY9knWXgiLNqOdRmMDgrG2lUXaJIZFj0YR/s320/24564_106151326077172_100000469159784_149164_1591513_n.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5447260370798097778" /></a><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigYAJYIfMxdaVa_Px2viGURfwoWBPe3zBZSGp7WviO2vqd3ES7huzkOKIvTU9BtLRZM-kffvMh_Ni4zUNuxLepLDiyIg455fDX24qb0tSzanTYIJ80Db2cshECutPD2SGwHDqAwcO_nQYy/s1600-h/3749355-m.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 296px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigYAJYIfMxdaVa_Px2viGURfwoWBPe3zBZSGp7WviO2vqd3ES7huzkOKIvTU9BtLRZM-kffvMh_Ni4zUNuxLepLDiyIg455fDX24qb0tSzanTYIJ80Db2cshECutPD2SGwHDqAwcO_nQYy/s320/3749355-m.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5447260244594650802" /></a><br />C'est grâce à un film sur la tauromachie, que le réalisateur Budd Boetticher se voit aborder un autre monde cinématographique que celui des réalisations de séries B. En réalisant « The bullfighter and the lady », il entre dans le monde des Cinéastes. Devenu un réalisateur de renom, l'histoire retiendra aussi de lui des westerns célèbres comme « Sept hommes à abattre ».<br /><br />Budd Boetticher fût aussi un grand passionné du Mexique et de tauromachie, et ce sont ces deux sujets dont il s'inspira pour film taurin, qui en 1952 recevra l'Oscar de la meilleur histoire originale. Une histoire dans laquelle Robert Stack interprète le rôle de Chuck Regan, un jeune américain qui se fascine pour la corrida de toros lors d'un voyage au Mexique, et qui sympathise avec une figura taurina interprétée par Gilbert Roland, qui est dit-on, lui-même fils de torero. C'est alors que le jeune homme est initié aux mystères taurins, tombe amoureux d'une belle jeune femme, Anita de la Vega, et parvient à cheminer vers la recherche de soi en allant à la rencontre de l'autre. Apprentissage, recherche de soi, recherche de l'autre aussi ou encore recherche de la figure paternelle et de l'ami, tout un cheminement que ne renierait pas des rituels de sociétés philosophiques. <br /><br />Ayant une part autobiographique, ce film dans lequel il nous livre ses impressions mexicano-taurines, est pour les cinéphiles une renaissance pour le réalisateur. Il change de statut, mais aussi de nom, ce ne sera plus des films signés Oscar Boetticher Jr., mais Budd Boetticher.<br />Ce statut le verra cotoyer les plus grands, dont un monstre du cinéma acceptera de produire quelques unes de ses réalisations.<br /><br />Parmi les acteurs fétiches de Budd Boetticher, l'on trouve Randolph Scott, avec lequel il collabora pas moins de sept fois. Homme profondément religieux, Randolph Scott était franc-maçon, membre d'une loge américaine affiilée au Rite d'York. Même si Randolph Scott n'était pas à l'affiche de ce film taurin, c'est un autre franc-maçon qui produisit « The bullfighter and the lady ». Le directeur de la société de production américaine Batjac, qui se nommait Marion Robert Morisson, plus connût sous l'apodo de John Wayne.<br /><br />Pour que John Wayne devienne le producteur de ce film, et plus tard de « Sept homme à abattre », Budd Boetticher dut accepter un compromis assez contrariant. Il est dit que Wayne aima beaucoup le film, mais il décida de couper les séquences les plus documentaires, comme celle où Robert Stack se fait piétiner par le taureau ayant lui-même refusé d'être doublé. C'est à John Ford que fût confié le montage final. Boetticher admis très difficilement cette situation, car pour ce dernier, le film adoptait une forme plus conventionnelle. Chose qu'il ne démentira pas, puisque c'est la version augmentée de plusieurs minutes et qui sortira bien des années plus tard, qui aura la bénédiction du réalisateur. <br /><br />Nous savons peu de choses sur le parcours maçonnique de John Wayne, il fût tout dabord actif dans l'association « Ordre de Molay », présentée comme une organisation de jeunesse liée à la franc-maçonnerie américaine. Initié en franc-maçonnerie, il fût membre de la loge « Marion Mc Daniel Lodge » à Tucson. Ensuite, il est dit qu'il rejoint lui aussi le Rite d'York, après avoir été membre de l'organisation Al Malaikah Shrine Temple, à Anaheim (Los Angeles). Un parcours collant parfaitement à une certaine mouvance de la franc-maçonnerie américaine, qui permit à cet anti-communiste militant et homme de convictions religieuses, d'être reçu au 32è degré du rite écossais. <br /><br />En véritable passionné de tauromachie, Budd Boetticher réalisa un second film sur le sujet, « The Magnificient matador », en 1955 avec Anthony Quinn. Une quête pour l'art de Cuchares qu'il poursuivit à l'écran en 1968, il débutera le tournage d'un documentaire qui se voulait être au départ une fiction sur Manolo Aruzza. Un projet qui durera plusieurs années, et qui d'après les spécialistes, mettra un terme à la carrière de cinéaste de Budd Boetticher.Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-34970987052252177352010-03-01T06:27:00.003+01:002010-03-01T06:29:42.467+01:00Luis Fernandez, un humaniste et le Minotaure.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXS_SCc2DA6UZ9_HknsKd4pLzanzHGRJWJUOvX_Hh8bGRqGP1UFaw7YhRIfLuti-px8p_AV4cFXZp7nq_nYkqGEh9ct-8t-9Gdb8hvCbXArXdTkWEddOJr8L9rQhv7xsidalxoz5vqGr98/s1600-h/picasso-350x226.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 207px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXS_SCc2DA6UZ9_HknsKd4pLzanzHGRJWJUOvX_Hh8bGRqGP1UFaw7YhRIfLuti-px8p_AV4cFXZp7nq_nYkqGEh9ct-8t-9Gdb8hvCbXArXdTkWEddOJr8L9rQhv7xsidalxoz5vqGr98/s320/picasso-350x226.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5443533313013068610" /></a><br />Autant le préciser immédiatement afin de ne pas décevoir le lecteur assidu ou bien occasionnel de ces colonnes et intéressé par la peinture, il ne sera pas ici effectué une profonde analyse des oeuvres de Luis Fernandez (Oviedo 1900 – Paris 1973). Nous laisserons cela aux spécialistes des arts picturaux. <br /><br />Mais si nous avons désiré aborder ce peintre et sculpteur en ce modeste blog, c'est pour deux raisons. Tout d'abord, parce que Luis Fernandez participa activement à une oeuvre signée de Pablo Picasso, dont les aficiondaos a los toros connaissent l'attrait pour la tauromachie. Les spécialistes des arts picturaux, voient dans les oeuvres de Luis Fernandez, une évidente inspiration de son ami Picasso. Les relations entre les deux hommes étaient bien réelles, comme le souligne l'épouse de l'artiste asturien, dans une lettre datant de 1995 à propos de leur collaboration. Collaboration qui dura une dizaine d'année, pendant laquelle notamment, Picasso sollicita en 1936 l'aide de son ami pour la réalisation du rideau de scène du Théâtre du Peuple, commandé par Jean Zay, franc-maçon alors ministre de l'éducation qui sera emprisonné et exécuté par la milice. Difficilement réalisable en un temps assez court, Picasso demanda à son ami Luis Fernandez de réaliser une esquisse de sa « Minotauromachie », série aussi intitulée « Pillage du Minotaure en costume d'Arlequin ». L'ensemble de cette commande est connu sous le titre « Le rideau de scène pour le quatorze juillet ».Une participation du peintre et sculpteur natif d'Oviedo, pour laquelle il fût obligé de dessiner et peindre à même le sol étant donné la taille de la toile. Une oeuvre que Picasso s'est contenté de souligner en noir les contours et de signer, tout en faisant remarquer dès que l'occasion lui en était donné, que c'était son ami Luis Fernandez qui en était l'auteur.<br /><br />Etant donné l'implication de Luis Fernandez dans le projet, sa sincère amitié avec Pablo Picasso, nous pouvons penser que le peintre asturien participa grandement à l'influence du résultat final. Les spécialistes sont d'accord pour accorder une réelle influence de Don Pablo dans les oeuvres de son ami Don Luis, et rien n'interdit de penser que la réciprocité pourrait aussi être effective.<br /><br />Et c'est ici que l'aficionado a los toros qui n'est pas insensible aux choses symboliques, est interpellé dans ce rideau de scène. En effet l'on s'aperçoit que la tête du Minotaure se situe au mitan de l'oeuvre, le plaçant ainsi le sujet au centre du monde. Ce Minotaure représenté tel un pantin désarticulé, n'est pas sans faire songer à la scène de la dramaturgie hiramique évoquée en franc-maçonnerie, ou la chair quitte les os, ou tout se désunis. Au delà du caractère morbide de la scène, les analystes de Pablo Picasso voient dans le personnage à la tête de faucon portant le Minotaure, des disproportions symétriques qu'ils qualifient de voulues par l'artiste. Les formes de gauche offrant, pour ses critiques, une vision de dynamisme, de légèreté, d'élévation, tandis que celles de droite renvoyant à la notion de pesanteur, de massivité, de raideur. Dans ce rideau de scène, encore des spécialistes perçoivent des allusions mythologiques, tauromachiques et personnelles de l'artiste. Nous remarquerons toutefois la triangulation formée par les trois têtes des personnages, mais aussi l'homme barbu brandissant une pierre. Serait-ce l'allégorie de la pierre brute, celle que l'être humain doit polir pour parfaire sa vie avant la mort ainsi représentée et que l'on trouve notamment dans tout le cheminement maçonnique ? <br /><br />Le lecteur ou la lectrice qui s'arrête sur ces colonnes, doit légitimement s'interroger de cette perception du rideau de scène, et d'en ramener des éléments à une vision maçonnique. Si nous nous permettons cette approche, c'est que comme il a été écrit précédemment, Luis Frenandez participa activement à l'élaboration de l'oeuvre, et le peintre asturien était franc-maçon. <br /><br />Il fût initié au Grand-Orient de France, le 24 janvier 1927 dans la loge parisienne « Fraternité ». Un engagement qu'il poursuivit jusqu'à ses derniers jours, et qui le vit en 1970 être nommé membre honoraire de son obédience. Ayant renoncé à tout engagement politique, l'artiste vivait son cheminement en franc-maçonnerie comme une simple satisfaction personnelle. Une individuation que les exégètes picturaux retrouvent dans sa peinture, mais aussi dans la fuite de toute reconnaissance publique, comme dans ses relations amicales. L'idéalisme ésotérique recherché dans sa peinture, Luis Fernandez le mentionne dès 1934, en affirmant qu'une forme géométrique ou bien un objet peuvent être exprimé par inadvertance, et fait référence à la pensée analogique comme magique. Il est aujourd'hui reconnu que son initiation en franc-maçonnerie a fortement influencé son oeuvre picturale, et lui-même reconnaissait son désir de l'apprentissage et du perfectionnement de son métier à l'image du travail en loge des francs-maçons. Mais une autre sensibilité maçonnique se fait ressentir, il s'agit du monde symbolique. Cette vision allégorique trouvera son point culminant à partir de 1953, avec la peinture d'une série de crânes ou de roses, symboles de renaissance mystique. Cette renaissance que l'on trouve dans la représentation du Minotaure en habit d'arlequin signé par Pablo Picasso. <br /><br />Nous sommes conscient que évoquer une telle influence de la part de Luis Fernandez dans l'oeuvre de Picasso, peut sembler incongru, d'autant plus émanant d'un aficionado a los toros lambda, simplement curieux et attiré de façon basique vers certaines idées de mouvements philosophiques. Toutefois, ceci n'est pas plus déplacé que l'idée de penseurs des arts picturaux mentionnant que le peintre malageño n'avait aucunement conscience des parallélismes représentés dans le rideau, les classant même « d'étonnantes coïncidences ». Des coïncidences qui le sont peut être pas tant que cela, et qui pourraient provenir d'une vision différente, à savoir que pour cette oeuvre, Luis Fernandez apporta peut être à son ami signataire du rideau de scène bien plus que l'on ne croit.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-52905715213714406592010-02-21T08:41:00.003+01:002010-02-21T08:44:00.643+01:00Peinture, dessin, humanisme et corrida de toros.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh83HJ8t6dNf1vfDisBTUzvWkLa9er_2pp5B3rJwwsQ8aDP5VgoC_7AZ9mKKG8QCTTFsfa-7NKXgivhRMIDWvI5zl6nIyeD5WJayqcD4D_3aXoPn1XMJ0ydTr3FhsRYDPMkGNtLya-ykKfk/s1600-h/98678-2540-f2500.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 250px; height: 175px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh83HJ8t6dNf1vfDisBTUzvWkLa9er_2pp5B3rJwwsQ8aDP5VgoC_7AZ9mKKG8QCTTFsfa-7NKXgivhRMIDWvI5zl6nIyeD5WJayqcD4D_3aXoPn1XMJ0ydTr3FhsRYDPMkGNtLya-ykKfk/s320/98678-2540-f2500.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5440598999734920210" /></a><br />Alors que les troupes chiliennes occupaient Lima lors de la « Guerre du Pacifique », en cette année 1881, le 23 juillet exactement, à Babahoyo en Ecuador, Teobaldo Constante Garcia voyait le jour. <br /><br />Fils de militaire, il fait ses études chez les pères jésuites, à San Vicente del Guavas. C'est alors qu'il découvre ses prédispositions pour la peinture et le dessin, un talent qui l'accompagnera toute sa vie. D'humeur assez bohème, notre peintre équatorien vit de ses dessins. Cette légèreté qui lui est prêtée, ne l'empêche aucunement Teobaldo Constante Garcia de garder les pieds sur terre, et de le voir s'intéresser à la politique. Chose qu'il démontrera à partir de 1910 dans le journal « El Guante », qui soutiendra la candidature à la présidence nationale de Emilio Estrada. Un titre parmi tant d'autres à Guayaquil, qui était alors depuis les années 1880, l'un des berceaux de la presse satirique mais aussi anti-cléricale, et qui possédait l'un des journaux les plus consulté dans le genre. Une presse dans laquelle notre homme se senti assez à son aise, tout du moins semble-t-il, car ayant une prédilection davantage pour le dessin que pour la peinture, il participa à quelques caricatures. Ces dernières permettant avec leurs codes littéraires et graphiques, un accès immédiat à l'information pour les citoyens qui non seulement ne savent ni lire ni écrire, mais aussi à ceux qui savent épeler ou bien vont plus loin en maîtrisant la lecture. <br /><br />En 1915, c'est la revue « Patria » qui lui ouvre ses colonnes, pour y présenter notamment la aussi des caricatures. Deux ans plus tard, la revue l'envoie à New-York en qualité de délégué au congrès des journalistes latino-américains. C'est alors que notre peintre décide de rester une année de plus dans la ville américaine, logeant à l'hôtel et vivant de ses dessins pour le compte de quelques quotidiens.<br /><br />De retour dans son pays natal, Teobaldo Constante Garcia, sera invité à s'exprimer pour la revue « Momo », dont les dessins se vendront très bien, et il se lancera en 1922 dans la création de la première revue en couleur publiée à Guayaquil sous le nom de « Siluetas ». <br />En 1926, la révolucion Juliana met fin à l'aventurer du quotidien « El Guante », qui continuait à être sa principale source de revenus. Son ami José Vicente Trujillo, l'invite alors à donner des cours de dessins techniques et artistiques, avant de lui offrir la chaire d'éthique au cours de sa carrière dans l'enseignement qui dura quarante ans. <br /><br />Toutefois, en 1918, une série d'aquarelles, « El Guayaquil del siglo XIX », sera particulièrement appréciée du public. Cette même année, poussé par un réel intérêt pour les choses de la cité, comme il le démontra lors de sa participation au journal « El Guante », à moins que ce ne soit des rencontres qu'il fît ici ou la, nul ne peut le dire, nous retrouvons notre peintre-dessinateur initié en franc-maçonnerie dans son pays, au sein de la loge « Cinco de junio n°2 », et dans laquelle il chemina jusqu'au degré de la maîtrise. En 1928, son nom figure en qualité de collaborateur du quotidien maçonnique « El Boletin Masonico ».Son initiation dans le mouvement philosophique ne fût donc pas qu'une brève période ou bien une réalisation tardive dans sa vie, comme l'on en rencontre parfois. <br /><br />Ce qui nous incita à nous pencher, même succinctement, sur Teobaldo Constante Garcia, est que ce peintre fût non seulement franc-maçon mais aussi un aficionado a los toros. <br />Comme dans bon nombre de localités taurines présentes sur les différents continents, lors des premières prestations taurines les rues étaient fermées, et à mesure se sont construites des plazas de toros si l'intérêt pour le combat se faisait ressentir. La ville de Guayaquil n'échappe pas à la règle, puisque le combat avec le toro est sa première distraction. Une ville taurine dans laquelle notre peintre, dessinateur, franc-maçon et aficionado, est mentionné en qualité de rejoneadores sur la place de la Concorde. A cette époque, les arènes de formes carrées se situes à cet endroit. Une plaza de toros construite semble-t-il par Rodolfo Baquerizo Moreno, qui fût aussi initiateur des terrains de football de la ville ainsi que de la patinoire et autres salles de boxes. <br />Une aficion a los toros de Teobaldo Constante Garcia, présentée dans les quelques lignes que nous avons trouvé à ce sujet, comme étant très marquée. Il partagea des prestations avec des toreros espagnols, se forgeant une réputation de vaillance devant les toros. Cette « carrière » dans les ruedos ne fût que passionnelle, les arts plastiques étant davantage sa raison de vivre comme le démontre son activité artistique qu'il n'interrompit jamais. Mais cela ne l'empêcha nullement de se lier d'une sincère amitié avec des gens du mundillo. Se réunissant en tertulias avec ses amis, notamment à l'auberge « Madrid » de Guayaquil, et allant jusqu'à ouvrir une souscription en faveur d'une revue taurine locale. <br /><br />A ce jour nous en connaissons davantage sur l'activité artistique de Teobaldo Constante Garcia, que sur son parcours en franc-maçonnerie ainsi que ses prestations tauromachiques. Mais réunissant deux des critères qui nous intéressent particulièrement sur ces colonnes, il nous paraissait important dans faire une présentation, ceci en attendant d'en découvrir plus sur ce peintre humaniste et pratiquant la corrida de rejon.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-83113908273449849062010-02-10T07:21:00.004+01:002010-02-10T07:28:52.409+01:00Politique et tauromachie, donc forcément Luis Mazzantini.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9MSsq6aYp94yOiPUoJ4lXldCTN6HgGT9jxyPBnDLnF4ZtQoxGqA7gs7Es75UEIXWJ-SuRrRxC14lWlpG-HtJm-X1GFEYqtXqgf0_po28xUSaDP3RuTH6ulY11S4Hv-SW8x4bntVIO4dqO/s1600-h/mazzantini.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 71px; DISPLAY: block; HEIGHT: 95px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5436496786973731058" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9MSsq6aYp94yOiPUoJ4lXldCTN6HgGT9jxyPBnDLnF4ZtQoxGqA7gs7Es75UEIXWJ-SuRrRxC14lWlpG-HtJm-X1GFEYqtXqgf0_po28xUSaDP3RuTH6ulY11S4Hv-SW8x4bntVIO4dqO/s320/mazzantini.jpg" /></a><br />Il y a dix-sept ans, « l'Union des Bibliophiles Taurins de France » publiait un ouvrage écrit par Jean-François Batté et intitulé « politique et tauromachie, de Charles Quint à Juan Carlos »*.<br /><br />Dans ce livre, l'auteur soulève les liaisons intimes, et parfois dangereuses, que connurent la politique et la tauromachie au regard de l'histoire de l'Espagne. Tout au long des plus de cent-vingt pages, il est démontré avec une grande minutie que la corrida de toros n'est ni faciste, ni conservatrice ou libérale, qu'elle est tout simplement Une. Tellement Une, qu'elle est mêlée, avec tout ce qu'elle représente socialement, aux intrigues et convoitises des différents régimes politiques. Subissant du coup, les influences plus ou moins néfastes des uns et des autres. L'anti-flamenquisme associé aux guerres qui se déroulèrent au même moment, le pouvoir de Primo de Rivera, la République suivie de la dictature de 1936, et maintenant les enjeux des alliances abolitionnistes politicos-écologistes, en sont des aspects très révélateurs.<br /><br />Au titre de ce billet, le visiteur assidu de ces colonnes l'aura compris, Luis Mazzantini est abordé dans l'ouvrage en question. Ce qui semble toutefois évident, étant donné les implications du torero dans la cité.<br />L'on pourra toutefois regretter qu'il n'en soit pas écrit de réels détails sur les supposées influences de la franc-maçonnerie envers les prestations tauromachiques de Don Luis, puisque ceci est avancé dans l'ouvrage. La carrière taurine que nous connaissons du maestro, serait une nouvelle fois le résultat d'une influence de ses frères francs-maçons envers le monde taurin afin de lui obtenir des contrats. Sachant que aussi bien chez les taurinos que chez les contempteurs de l'art de Cuchares, les francs-maçons y furent présents, l'on éprouve quelques difficultés aujourd'hui à penser à une influence quelconque de la franc-maçonnerie espagnole sur la carrière tauromachique de Luis Mazzantini. Cela aurait fait grand bruit, mais aussi cela serait définitivement connu à ce jour. Hors, l'on ne peut que constater qu'il ne s'agit que de suppositions reprises depuis les années 1880, soit cent trente ans environ, et jamais véritablement prouvées. L'on peut même s'interroger sur l'origine de ces accusations, car Luis Mazzantini brisait l'image socialement admise des toreros, de plus il n'était pas espagnol pure souche, il fallait donc bien donner des explications sur la carrière taurine réussie d'un homme que rien ne semblait réellement destiner aux ruedos. Quoi de plus facile et pratique, que de songer à une influence maçonnique, un complot, afin d'imposer l'un des leurs, puisque Don Luis était lui-même franc-maçon ?<br />Bien entendu, cette supposée influence ne s'arrêtait pas aux frontières ibériques, la présence aux cartels parisien du diestro, ainsi qu'à l'inauguration de la plaza de toros de Oran, pour ne mentionner que ces deux exemples, a soulevé le même fantasme de la part de certaines personne de ce côté des Pyrénées. Que dire aussi des propos identiques suite à ses diverses rencontres lors de ses voyages outre Atlantique, comme nous l'avons déjà relevé sur ces colonnes.<br /><br />Les fantasmes qui entourent encore la carrière tauromachique de Luis Mazzantini, n'empêchent en aucun cas de le considérer, comme le fait Jean-François Batté dans son ouvrage, comme étant l'ultime torero politique.<br />A l'instar d'autres acteurs des ruedos avant lui, comme Antonio Ruiz « El Somberero » et Manuel Lucas Blanco qui affichèrent leurs idées, au point de sacrifier leurs carrières taurines, Luis Mazzantini s'était lui aussi engagé. Il est connu qu'il se présenta et reçu les suffrages nécessaires à son élection à Madrid en 1906, décision que rapporte dès le 21 octobre 1904 le quotidien « The New-York Times » par une interview qu'accorda Don Luis à l'un des journalistes. Il est certain que ces proximités avec le pouvoir politique tout au long de son parcours dans les arènes, mais aussi ses rencontres avec des personnalités du même milieu sous d'autres latitudes toujours sous le même laps de temps, auraient pu avoir des conséquences néfastes pour notre torero. Force est de constater que hormis des accusations d'implication de la franc-maçonnerie dans sa carrière, ou bien celles de la grande proximité du maestro avec l'élite politique mais aussi des arts, rien ne vint grandement entacher la carrière taurine de Don Luis. Contrairement à d'autres de ses confrères taurins, il arriva à mener la carrière que l'on sait, tout en affichant ses idéaux sociétaux. Ceci étant, n'ayons pas peur des mots, probablement le fruit d'une certaine intelligence d'esprit, qui lui permis de tout concilier sans toucher aux diverses susceptibilités des diverses personnalités qu'il rencontra.<br /><br />Torero politique, Luis Mazzantini était donc le dernier dans sa mouvance, car ceux qui après lui étaient de grande notoriété et se sont affichés auprès des différents régimes, l'ont fait plus par soucis de confort quotidien que par une réelle fibre militante au point de tout sacrifier pour leur cause idéologique.<br /><br />Outre la politique politicienne, Luis Mazzantini est tout de même l'auteur avec Antonio Reverte, d'un acte politique tauromachique fort, qui est encore présent de nos jours. Afin d'aller contre « Guerrita », figura du moment que d'aucuns accusaient de se garder les meilleurs toros lors des corridas, les deux maestros imposèrent le sorteo. Par soucis de probité, Don Luis mena le combat contre les gens influant du mundillo de l'époque, pour faire imposer le principe d'équité avec l'attribution par tirage au sort des toros combattus. Par ce geste, il permit la fin d'un pouvoir sur la tauromachie. Ce fût une façon de donner plus de droits politiques aux toreros dans l'exercice de leurs fonctions. Ils ne furent plus relégués en troisième zone, et purent à partir de l'application du sorteo, posséder le pouvoir de participer à l'action du partage équitable des lots des toros.<br /><br />Luis Mazzantini était bien un torero politique, au sens noble du terme. Un matador dont la carrière ne fût pas plus influencée par quelques actions de l'ombre, que celles rencontrées dans les tractations des contrats des toreros « modernes ». Mais il est vrai que lorsque le parcours d'une personne n'entre pas dans la normalité sociétale, que la réussite n'est pas communément comprise, il faut bien lui trouver des explications admissibles par tous.<br /><br /><br />« Politique et tauromachie, de Charles Quint à Juan Carlos », de Jean-François Batté, éditions UBTF (1993). ISBN: 2-909521-03-6Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-12155599310499329922010-02-03T07:27:00.002+01:002010-02-03T07:32:19.527+01:00Des combats de taureaux sans matador.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoB1uCyPDKAEVI2KPieDhzCoLXHmaqeQfhAbMBdGllSmI48Ke7HgsXh4rJhEcNbGd4cgO0Op7VqsI8qzoPI_zpZvWFxaGMzyAWSMoBjoGVN51u8ClPf1il4NB7LzjJTvUi6J1kDs9kVa2D/s1600-h/020.JPG"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5433900639478350562" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoB1uCyPDKAEVI2KPieDhzCoLXHmaqeQfhAbMBdGllSmI48Ke7HgsXh4rJhEcNbGd4cgO0Op7VqsI8qzoPI_zpZvWFxaGMzyAWSMoBjoGVN51u8ClPf1il4NB7LzjJTvUi6J1kDs9kVa2D/s320/020.JPG" /></a><br />Au mois d'avril 2009, un journal gratuit, reprenait dans ses pages un article sur les <em>combats de taureaux sans matador </em>, organisés en Corée du Sud.<br /><br />Le texte en question, reprenant celui publié dans « Courrier International » et provenant cette fois de l'un de ces journaux gratuits faisant le trie à notre place des nouvelles essentielles de l'actualité, n'est pas issu des outils dans lesquels l'information est ici principalement puisée. Mais ayant été procuré par une anti-taurine, militante écologiste encartée, possédant de grandes qualités humaines hormis lorsqu'il s'agit de vanter son idéal sociétal qui en la circonstance frise le dogme (comme très souvent dans l'engagement politique et en particulier dans cette mouvance), le texte a attiré l'attention. D'autant plus qu'il n'y avait aucun prosélytisme anti-tauromachique dans la démarche de cette militante verte, mais plutôt, voyant le titre de l'article en question, une pensée envers un collègue de travail qu'elle sait être aficionado a los toros.<br /><br />En haut de page du texte, <em>le gouvernement veut légaliser les paris sur les combats de taureaux. Contrairement à la tauromachie, ce spectacle n'implique pas la mort de l'animal vénéré à la campagne</em>. Si l'on osait, l'on pourrait écrire, la messe est dite... car cette seule phrase en dit long. Elle en dit long sur la méconnaissance et le cliché que portent sur nous non seulement nos contempteurs, mais aussi la globalité des esprits mêmes les plus attentionnés. Tout d'abord, cela laisse supposer qu'il n'existe qu'une seule sorte de tauromachie, celle dite espagnole, avec la mort du taureau. Mais aussi, cela sous entend que le taureau dans ce genre de combat est vénéré, et non pas dans la corrida de toros qui nous intéresse. Nous tournons une nouvelle fois autour du problème de la perception de la mort de l'animal, et à travers cette dernière, la notre. Sujet parfaitement occulté dans notre société contemporaine, depuis l'avènement de la mort cachée, principe développé par Philippe Ariès.<br /><br />La poursuite de la lecture du texte en question interpelle aussi l'aficionado a los toros, même si le combat des taureaux de Corée du Sud diffère avec celui que livre le toro bravo dans l'arène, il n'en demeure pas moins que l'on trouve des points communs entre ces deux pratiques du combat de bovidés.<br /><br />L'un des éleveurs nous dit qu'il va parcourir son pays afin de dénicher le veau qui deviendra un combattant, une sélection basée sur de seuls critères physiques. Ensuite il explique sa façon de nourrir ses protégés à base d'un régime bien spécifique, surtout végétarien mais complété par du poisson et autres poulpes (ceci interpellant tout de même sur le fait que des ruminants ingurgites autre chose que de l'herbe). L'éleveur donne quelques exemples de la préparation physique des bovidés pour le combat, l'entraînement qu'il leur fait subir. La sélection n'a rien à voir avec notre tauromachie, par contre, la recherche à la préparation alimentaire et physique, est commune à quelques ganaderos de toros bravos. Et l'on peut s'interroger sur la nécessité d'une préparation alimentaire et physique, dans le cadre du taureau sud coréen ou bien dans celui du toro bravo, car rechercher de telles fins, occulte les propensions naturelles de l'animal pour le combat. En voulant le préparer comme n'importe quel être humain sportif, il est appliqué un anti-spécisme que ne renieraient pas les plus ardents défenseurs de cette vison sociétale.<br /><br />Devant la baisse d'intérêt des coréens du sud pour le combat des taureaux qui a pourtant été très apprécié dans les campagnes, afin de concurrencer la passion des citoyens pour le football, le baseball, l'internet, les autorités ont décidé d'autoriser les paris sur ce genre de combats entre bovidés. L'élevage du taureau coréen, comme celui de n'importe quel toro de lidia, est très couteux. Le propriétaire d'un taureau vainqueur d'un tournoi national, reçoit en moyenne 5750 euros de prime, pendant que les autres finalistes perçoivent de 155 à 270 euros. L'ouverture des paris sur les combats, ose laisser imaginer une manne financière non dénuée d'intérêt pour l'ensemble des éleveurs. L'on peut aisément imaginer après la tentative des corridas sin sangre dernièrement aux Etats-Unis, des organisateurs non scrupuleux que l'idée des paris vienne titiller. 50 contre 1 que tel torero gracie son « adversaire » cette après-midi, ou bien 10 contre 1 qu'il coupe deux oreilles...<br />Pendant que les hommes lancent les paris, les taureaux attendent autour de l'arène, et les pom-pom girls amusent le public. L'histoire ne dit pas si elles s'affublent d'un foulard autour du cou...<br /><br />Après ce très rapide aperçu de cet article sur le combat de taureaux en Corée du Sud, l'on constate que là-bas aussi la chose taurine évolue, comme la tauromachie que nous connaissons dans les pays pratiquants l'art de Cuchares. Une évolution pour ces pays, remontant à plusieurs décennies, en ce qui concerne le toro bravo. Le triste constat, est que dans les deux cas, l'essence même du combat est gommée, afin que l'animal ne soit qu'un faire valoir ou seul l'homme doit briller. L'éleveur en Corée, le ganadero et le torero chez nous.Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-13602622243659999882010-01-26T07:43:00.002+01:002010-01-26T07:45:56.275+01:00Luis Mazzantini et W.J. Bryan<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih0Thyphenhyphenof1h6_G3Ik6RGOxBkLQv_yb2QfLVtyD5nPE5to7dmFgZtLq8E4UxJApLtEqSqv9CF9JNICrjSWOsRH3i3t97dM1wOMey2gxhhEqomT13uulkKz0k7WvcpHJp2B9rwekyLQ-JCYNF/s1600-h/11++2008+016.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 239px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5430935859377461442" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih0Thyphenhyphenof1h6_G3Ik6RGOxBkLQv_yb2QfLVtyD5nPE5to7dmFgZtLq8E4UxJApLtEqSqv9CF9JNICrjSWOsRH3i3t97dM1wOMey2gxhhEqomT13uulkKz0k7WvcpHJp2B9rwekyLQ-JCYNF/s320/11++2008+016.jpg" /></a><br />Toujours en quête de découvertes concernant le torero Luis Mazzantini, il y a deux ans maintenant, lors des premières recherches le concernant, nous avons eu connaissance d'une rencontre entre le diestro et un célèbre homme politique américain.<br /><br />Ce qui attira particulièrement notre attention est que, comme le savent les lecteurs assidus de ces colonnes, Luis Mazzantini était non seulement un matador de toros important de son époque, mais aussi franc-maçon, et que le politicien américain en question, William Jennings Bryan, était lui aussi franc-maçon. Le site internet politicalgraveyard.com mentionne ce candidat malheureux à la présidence des Etats-Unis pour le compte du Parti Démocrate en 1896, 1900 et 1908, comme <em>member: Freemason, Sigma Pi, Knights of Pythias</em>. Nous laisserons le soin au lecteur de se documenter, si il le désire, concernant les mouvements Sigma Pi et Knights of Pythias. Nous préciserons tout de même, qu'il s'agit de deux mouvements aux idéaux de fraternité, de conceptions un peu plus secrète pour le second.<br /><br />Concernant l'engagement maçonnique de notre homme politique américain, les avancées depuis les premières recherches, nous ont appris que W.J. Bryan fût membre de la <em>Lincoln Lodge n°19 </em>dans le Nebraska, ce qui le fît être répertorié comme franc-maçon <em>nebraskans</em> au même titre que William Bill Cody allias Buffalo Bill qui était lui-même franc-maçon. Plus tard, W.J. Bryan fût affilié à la loge <em>Temple Lodge n°247 </em>à Miami en Floride. La Floride, région dans laquelle il se mit au service de plusieurs organisations chrétiennes fondamentalistes, après avoir démissionné en 1915 du poste de secrétaire d'Etat du président Woodrow Wilson.<br />Anti-impérialiste, pacifiste, partisan de la prohibition, W.J. Bryan fût aussi un adversaire de la théorie de l'évolution. Au point qu'il offrit son soutien à l'acceptation d'un amendement constitutionnel, se voulant interdire l'enseignement de l'évolution dans les écoles. Il mena une ardente campagne en ce sens, permettant ainsi à plusieurs Etats d'être favorables à ces restrictions intellectuelles.<br /><br />Les engagements de W.J. Bryan contre la théorie de l'évolution, mais aussi sa proximité avec une église fondamentaliste, peuvent surprendre le lecteur pour qui la connaissance, même minime de la franc-maçonnerie, ne s'arrête pas aux articles simplistes d'une presse racoleuse. La franc-maçonnerie adogmatique telle qu'elle se présente en France mais aussi dans quelques autres pays européens, est différente de celle dite anglo-saxonne et bien implantée notamment outre Atlantique. Cette franc-maçonnerie présente de nos jours, est le fruit d'un longue lignée, dont l'exemple proposé dans ce billet, démontre bien que les francs-maçons sont multiples et divers de par leurs horizons et idéaux sociétaux, et qu'une vision d'une franc-maçonnerie foncièrement et seulement athée, est tout à fait simpliste et totalement réductrice.<br /><br />Mais revenons sur la rencontre entre le matador de toros Luis Mazzantini et l'homme politique Willian Jennings Bryan. Cette dernière est principalement reprise par Maria del Carmen Vazquez*, mentionnant une caricature diffusée dans le journal <em>El Hijo del Ahuizote</em>. D'autres recoupement, datent cette parution de 1904. Même si de nos jours, une caricature n'est qu'un dessin humoristique il faut garder présent à l'esprit le contexte de l'époque, et savoir que la caricature était un moyen de communication et de passage des informations, au regard du peuple sujet à l'illettrisme. Dans ce cas, elle peut être prise en considération au même titre qu'un article écrit.<br />Il est dit que les traits de crayons représentent Luis Mazzantini aux côtés de William Jennings Bryan, qui lui est qualifié de <em>bimetalista</em>. La légende échangeant quelques mots, Don Luis demandant « como esta usted, qué hace? », et W.J. Bryan de répondre « yo estudiar la cuestion de la plata y oste ? ». Luis Mazzantini de rétorquer « vengo a llevarmelas mientras usted la estudia ».<br /><br />N'en sachant pas plus à ce jour sur les motifs à l'origine de cette rencontre entre les deux hommes, toutes les hypothèses sont permises. Aussi, nous interdirons nous d'en émettre une, et de rester interrogateur sur ce point. Pourquoi une telle rencontre de la part de Don Luis, un an avant la retraite des ruedos ?<br />Les réponses peuvent varier, du simple plaisir de rencontrer un franc-maçon américain afin de cheminer sur l'idéal fraternel, au désir d'établir des relations auprès des personnalités de pouvoir autres qu'ibériques ou d'Amérique Latine. Ou alors, le désir d'établir des ponts dans ses relations politiques internationales. Une attitude peut être calculée, car nous savons que l'engagement en politique de Luis Mazzantini était prévu bien avant son retrait des arènes, comme le confirme une interview qu'il accorda au quotidien « The New-York Times » en 1903.<br /><br />Quoi qu'il en soit, Luis Mazzantini laisse bien des interrogations. Une chose est certaine, matador de toros atypique, précurseur dans ses relations avec une élite intellectuelle que d'autres toreros poursuivrons après lui, Don Luis est de ses personnages multiples comme peu l'ont été dans le mundillo. C'est en ceci que essayer de le suivre et de le comprendre est tout à fait intéressant, car ses itinéraires de franc-maçon, d'homme amoureux des Arts mais impliqué dans la cité, et de torero important de son époque, font de lui un être tout à fait singulier.<br /><br /><br />*« Charros contra gentlemen, un episodio de identidad en la historia de la tauromaquia mexicana moderna (1886-1905) ».Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-46172187776644054552010-01-19T13:36:00.004+01:002010-01-19T13:41:51.106+01:00Une brève rencontre, le torero Luis Mazzantini et la soprano Félia Litvinne.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRZF-NL4H5RFE4asHu4MYcGekkZqviOQWaYBHoBRSnilim8l_2QQan6GJM9ifl1sEklQqQhyphenhyphenVPmT6UYuj52AulYhn-wJE3YAacQi7aYzRH464_kT7KusuCaVQ4J37h4WpwgV69jKXXmKok/s1600-h/Bota_Luis_Mazzantini_Jerez.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; DISPLAY: block; HEIGHT: 240px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5428429708491536418" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRZF-NL4H5RFE4asHu4MYcGekkZqviOQWaYBHoBRSnilim8l_2QQan6GJM9ifl1sEklQqQhyphenhyphenVPmT6UYuj52AulYhn-wJE3YAacQi7aYzRH464_kT7KusuCaVQ4J37h4WpwgV69jKXXmKok/s320/Bota_Luis_Mazzantini_Jerez.jpg" /></a><br /><div>Afin de continuer à suivre les traces du torero Luis Mazzantini, arrêtons nous un instant sur l’une de ses multiples rencontres. Nous connaissons l’intérêt du diestro pour l’opéra, dont il tenta d’embrasser la carrière. Ceci au moment ou il se mit en tête que sa vie d’alors ne lui réservait pas l’avenir auquel il aspirait. D’après Jacques Durand*, le maestro ne voyait comme unique possibilité de se sortir de son sort professionnel, que par une carrière de ténor ou bien de matador de toros.<br /><br />N’ayant pas eu le succès attendu sur les planches, Luis Mazzantini eut alors l’activité que nous lui connaissons dans les ruedos. Une carrière de torero que, Jacques Durand toujours, rapporte comme une réponse à une fuite d’un avenir qu’il voyait se profiler comme routinier, modeste et vulgaire. Sur ce dernier aspect, connaissant l’attirance de Don Luis pour les arts libéraux, il faut voir dans ce refus d’une condition vulgaire, un désir de distanciation vis-à-vis de ce qui ne sollicite pas l’éveil de l’esprit.Garder l’esprit éveillé, fuir le vulgaire intellectuel, était pour Don Luis la recherche d’une fréquentation assidue de la société bourgeoise. Etre aux côtés des élites intellectuelles de son époque, qu’elles soient politiques ou bien artistiques, être soi-même une référence dans son domaine d’activité, tel semble avoir été le crédo de Luis Mazzantini. Ce désir d’élévation sociale, qu’il serait fort mal de venu de railler de nos jours à la vue des nombreux candidats à toutes formes mêmes éphémères de reconnaissances, Don Luis l’entretenait. Nous le connaissons fréquenter Sarah Bernhard, le poète cubain Julian del Casal (1863-1893) lors de ses séjours à La Havana, et nous découvrons aussi qu’il rencontra Félia Litvinne (1860-1936) lors d’un séjour madrilène de cette dernière.<br /><br />Félia Litvinne, de père russe et de mère canadienne, naturalisée française en 1893 de par son mariage, possédait aussi du sang écossais et français par son grand-père et sa grand-mère du côté maternel. Issue d’une famille qui marqua de son empreinte le sol canadien au XVIIIè siècle, ainsi que la lignée paternelle marqua la ville de Saint Pétersbourg en qualité d’ébénistes ayant entre autre restaurés divers palais, Félia découvre l’art lyrique à l’âge de 5 ans. De son véritable nom Françoise Jeanne Schütz, cette soprano qui chanta l’opéra surtout wagnérien, rapporte sa rencontre avec le diestro dans son récit « Ma vie et mon art »**. Une brève relation amicale, dans le cadre d’une prestation de la chanteuse au Théâtre Royal de Madrid. Un engagement qu’elle avait accepté avec grande joie, pensant qu’elle rencontrerait un certain succès auprès du public madrilène. Comme la chanteuse le précise elle-même, comparés aux publics de représentations antérieures sur diverses scènes européennes, les spectateurs ibériques lui parurent froids. Ce qui agaça son jeune orgueil.<br /><br />Son partenaire d’alors rencontra lui aussi l’affront du public, elle décida donc d’arrêter ses représentations en ces lieus. Ceci <em>malgré la presse admirable, et malgré l’insistance de l’héroïque toréador, Don Luis Mazzantini</em>. Don Luis, est présenté comme un personnage ayant autorité et recevant une admiration sans borne des madrilènes. Celle qui avait rêvé de devenir la cantatrice préférée des espagnols, attristée par l’attitude du public, ne voulait plus sortir, même pour aller visiter les musées.<br /><br /><em>Voulez-vous venir avec moi à la ganaderia, je dois y choisir des toros pour la course</em>, cet ainsi que Félia Litvinne se remémore l’instant ou Luis Mazzantini leur proposa à elle et sa sœur d’aller faire un tour au campo. Malgré son amour des animaux, les cornes des bovidés provoquent l’effroi chez la soprano. Mais par bravade, elle accepta l’invitation. Parties <em>dans un landau traîné par quatre chevaux</em>, Félia Litvinne était habillée d’une robe rouge. Le fantasme de la couleur rouge excitant la nervosité des toros bravos étant déjà établit dans les esprits profanes à l’art tauromachique, la chanteuse marchait fièrement mais bien en arrière du maestro. Dans ce récit, la soprano rapporte que Don Luis lui fît remarqué la couleur de sa robe, et qu’il ne pourrait la sauver que difficilement si un bicho chargeait, car il n’avait pas sa cape avec lui. L’aficionado a los toros peut être surpris à la lecture de cette affirmation, aussi convient-il de prendre cette dernière avec un peu de recul. L’on peut mettre ceci sur le compte de la tentative de séduction de la part du torero, voulant pointer le danger de la situation et son courage à affronter des toros, car nous savons bien qu’il n’en est rien à propos de la couleur rouge et de l’agacement des toros. Ou bien nous pouvons mettre ceci sur le compte du souvenir lointain, car ce séjour madrilène était avant le mariage de Félia, ce qui remonte à avant 1893. Le récit étant publié en 1933, donc écrit aux portes des années 30, soit quelques quarante ans plus tard.<br /><br />Très apeurée mais crânant tout de même, un <em>gaucho</em> vint chercher les toros quelque peu énervés par la présence humaine. Ce qui autorisa à ces dames et au torero, d’aller se restaurer dans une <em>auberge contigüe à la ganaderia</em>. La fin de cette journée au campo, fût marquée par ses mots de Don Luis envers la chanteuse, <em>tout de même mes amies, vous êtes chic !… Il y a peu de dames espagnoles qui auraient accepté cette équipée</em>.<br /><br />Félia Litvinne ne dit rien de plus à propos de ce moment passé aux côtés de Luis Mazzantini, mais par ces quelques lignes, ces quelques mots qui nous sont rapportés de lui, nous retrouvons bien le torero que nous connaissons.<br /><br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">*« Tauromachie, propagation de la rage », de Jacques Durand, Claude Bleton, Christian Milovanoff, Actes Sud, La pensée de midi 2001/1, numéro 4, pages 172 à 175.<br />**« Ma vie et mon art », de Félia Litvinne (1860-1936) édité par la librairie Plon à Paris en 1933.</span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-82545627364440780142010-01-09T07:04:00.005+01:002010-01-09T08:26:43.820+01:00Ercilio Nuñez "Vidriales", peintre, novillero et humaniste.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUYD5XclDOmbmdr2bPjo5mdT3BX93xDfNAcZHqCck-pdFZjoDq1NH_JD5oup2bC_emyCN-JyVaZoe_G9e3RuMAXNerS9ekdZTbBW3DKyuqb7H1pR8dvs68N9T-_dyXaJnIYuxINgFPagg7/s1600-h/maestro.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 150px; DISPLAY: block; HEIGHT: 188px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5424618195163185410" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUYD5XclDOmbmdr2bPjo5mdT3BX93xDfNAcZHqCck-pdFZjoDq1NH_JD5oup2bC_emyCN-JyVaZoe_G9e3RuMAXNerS9ekdZTbBW3DKyuqb7H1pR8dvs68N9T-_dyXaJnIYuxINgFPagg7/s320/maestro.jpg" /></a><br /><div>L’an passé, nous avons eu connaissance d’une conférence donnée en Espagne et intitulée « Tauromachie, franc-maçonnerie et christianisme ». Le lecteur assidu de ces colonnes, aura deviné l’intérêt immédiat que nous a procuré cette annonce, et que, nous avons fait notre possible pour que depuis la France, nous puissions entrer en contact avec l’un des conférenciers. Depuis un an maintenant, une correspondance régulière et une réelle amitié s’est établie avec l’un d’entre eux, à savoir Ercilio Nuñez « Vidriales ».<br /><br />Pour quelques aficionados a los toros des plus érudits venant régulièrement visiter ces colonnes, et nous savons qu’il y en a, ce nom ne leur sera probablement pas inconnu.<br />Ercilio Nuñez « Vidriales », ou « El Vidriales » suivant les sources, est né le 25 avril 1949 en Bercianos de Vidriales (Zamora). C’est en 1966, après avoir été bachelier, qu’il entre à l’école taurine de Zamora pour quelques mois. Il vît ensuite comme maletilla, et s’essaye pendant deux ans dans les capeas en vieille Castille, Valladolid, Palencia, Salamanca, Soria, Guadalajara, et bien d’autres. En 1969, notre torero porte pour la première fois le traje de luce, le 15 juin, comme sobresaliente dans la plaza de toros de Palencia. Dans ce même ruedo, le 29 juillet suivant, il débute aux côtés de Antonio « El Madriles », en estoquant un novillo de « Espinar » auquel il coupe un appendice. En 1971, Ercilio Nuñez est apodéré par Manulo Quintanilla, qui s’occupa en même de temps de José Ortega Cano avec lequel notre torero alterna. Une carrière taurine, qui fût malheureusement fractionnée par des arrêts de plusieurs années, occasionnés par des problèmes de santés. Malgré l’interruption d’un élan prometteur, tenant compte des novilladas sans et avec picadors, « El Vidriales » toréa plus de 200 fois. En 1984, il reçoit le trophée de la meilleure faena de la temporada en Figueras. Mais c’est en 1986, que Ercilio revêt pour la dernière fois l’habit de lumière, après une novillada à Cabanillas del Campo (Guadalajara). Définitivement éloigné des ruedos en traje de luce, Ercilio Nuñez n’en sera pas moins à la tête de l’organisation de quelques festejos taurinos entre 2001 et 2005, et actuellement il s’occupe de la peña « El Herren » de Huerta de Rey (Zamora), commune dans laquelle il occupe aussi des responsabilités politiques.<br /><br />Ercilio Nuñez possède une autre corde à son arc, et lorsqu’il laissa les trastos taurinos, ce fût pour saisir ceux des arts picturaux. Car d’aussi loin qu’il s’en souvienne, c’est depuis l’âge de huit ans que Ercilio éprouve une forte attirance pour le dessin et la peinture, trouvant ses sources parmi les impressionnistes. Totalement autodidacte, apprenant pendant sa jeunesse en lisant des livres consacrés à de grands peintres et en analysant de ses yeux les tableaux qui le séduisent, Ercilio Nuñez trouve son inspiration au plus profond de son vécu. Comme sa tauromachie qui puisa sa force pendant ses années de maletilla, les œuvres de Ercilio sont issues d’une <em>impulsion retenue, émotive et forte</em>, le faisant passer de la souffrance intérieure avant de <em>sortir jusqu’à l’extase</em>, comme il le décrit lui-même, au moment où sa main guide le pinceau.<br /><br />Réalisant plusieurs expositions, dont une en France à Dol de Bretagne, primé pour ses œuvres, une partie des toiles de Ercilio Nuñez « Vidriales » sont visibles sur son site internet (<a href="http://www.erciliovidriales.es/">www.erciliovidriales.es/</a>). Le lecteur de ces colonnes qui ne connaîtrait pas encore les réalisations de l’artiste, peut ainsi découvrir ses sentiments philosophiques, métaphysiques et mystérieux. Et à regarder ses toiles, l’on comprend pourquoi il fût conférencier sur un sujet tel que la tauromachie, le religieux et la franc-maçonnerie. </div><div><br />Si à notre humble avis, il doit y en avoir une parmi toutes celles qu’a réalisé l’artiste, résumant à merveille l’ensemble de la symbolique commune entre la tauromachie et la franc-maçonnerie, il s’agit du tableau illustrant cet article. Une œuvre reproduite ici avec l’autorisation de l’artiste, tout comme il nous autorisa à aborder son intérêt pour la franc-maçonnerie. L’on y voit un torero effectuant le paseo, remontant vers la Lumière en logeant un pavé mosaïque dans le sens dextrogyre. Cette Lumière symbolisée par le soleil ainsi que par l’œil du démiurge, du Grand Architecte de L’Univers. Mais d’autres représentations symbolique sont présentes dans cet œuvre, tout comme dans bon nombre d’autres que nous propose Ercilio Nuñez « Vidriales », peintre, novillero et humaniste.</div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-4933243266794361922010-01-02T12:13:00.002+01:002010-01-02T12:18:36.680+01:00"Arènes sanglantes", suite...<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0ikkTrs7xWIij8w0JiNDEeuAqpk9x2V22kms0DsQZ9AA9oqwouyU_to7Vjh_7-ro-JDopxinvQXOdxgWLIV2LrSg0UEhfMonh_d197KajuvfPsX2W30rz3PEj6FqXIBNq0LC-6c4ZdXK1/s1600-h/16708-0.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 200px; DISPLAY: block; HEIGHT: 307px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5422099532355742242" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0ikkTrs7xWIij8w0JiNDEeuAqpk9x2V22kms0DsQZ9AA9oqwouyU_to7Vjh_7-ro-JDopxinvQXOdxgWLIV2LrSg0UEhfMonh_d197KajuvfPsX2W30rz3PEj6FqXIBNq0LC-6c4ZdXK1/s320/16708-0.jpg" /></a><br /><div>Il y a quelques mois sur ces colonnes, nous avons publié deux articles concernant le roman de Vicente Blasco Ibañez « Arènes sanglantes » (Sangre y arena). Cette œuvre, se déroulant dans le monde de la corrida de toros, fût abordée sous un aspect assez particulier, puisque il a été souhaité de déceler dans ses lignes, des éventuelles relations symboliques avec la franc-maçonnerie. Ceci non pas afin de vouloir enrichir à tout prix ces colonnes d’une nouvelle perception entre cette association philosophique et la tauromachie, mais tout simplement parce que Vicente Blasco Ibañez était lui-même franc-maçon, comme nous l’avons déjà mentionné lors d’articles précédents, et comme la biographie de cet auteur le démontre.<br /><br />L’idée d’essayer de percevoir dans ce roman quelques allusions aux mystères de la franc-maçonnerie, s’est faite jour lors du travail sur le manuscrit de « L’équerre, le compas, les toros », suite à des lectures qui laissaient apparaître que des réalisateurs, auteurs, compositeurs ou bien encore musiciens qui furent ou sont francs-maçons, ont laissé poindre dans leurs réalisations des liens allégoriques avec leur cheminement maçonnique. Comme la franc-maçonnerie n’est pas si distante que cela avec l’art de Cuchares, au grand damne des anti-taurins véhiculant l’idée infondée et fallacieuse que la corrida de toros est seule en accointance avec l’idéologie franquiste*, alors que ces mêmes contempteurs taurins s’en prennent à notre droit et liberté propre d’aimer la tauromachie, nous avons débuté la lecture certes atypique mais combien surprenante de « Arènes sanglantes ».<br /><br />En ce début de temporada, et avant de retourner sur les tendidos dans quelques semaines, nous poursuivons donc la démarche par ce nouvel article, qui en appellera d’autres, en nous arrêtant cette fois au début du troisième chapitre du roman « Arènes sanglantes ». A ce moment de la lecture, il est en effet intéressant de constater que le héros, Juan Gallardo, matador de toros, maestro comme l’on appelle aussi les matadors d’alternatives, se trouve être orphelin de père. Sa mère, la señora Angustias, était l’épouse d’un savetier sevillan. Contrairement à un comte mathématique et philosophique contemporain**, le savetier de « Arènes sanglantes » est présenté comme étant plus enclin a aller boire un verre de vin et a aller aux arènes, que de s’interroger sur la suite de Fibonacci, mais aussi que d’assister son épouse pour élever leurs enfants. Les anti-flamenquistes ont pu trouver dans cette présentation du père du torero, de quoi insulter la corrida qui amènerait à devenir alcoolique et à délaisser épouse et enfants.<br />Cette mère portant seule le poids de la charge familiale, avait mis au monde la fratrie de la famille Gallardo, composée de Juan et de sa sœur Encarnación. Il n’aura pas échappé ici au lecteur et la lectrice avisé de ces colonnes, intéressé par quelques histoires symboliques et philosophiques, que Juan Gallardo, maître-torero, est le fils d’une veuve, tout comme maître Hiram, personnage central de la dramaturgie maçonnique au troisième degré.<br /><br />Afin d’être quelque peu précis, il est à noter que deux personnages légendaires ont porté le nom de Hiram. Le premier, roi de Tyr, est connu pour ses relations avec le roi Salomon et la reine de Saba, et se trouve d’après des spécialistes, mentionné dans quelques textes d’occultismes d’influence rosicrucienne. Mais ce roi Hiram est très peu rencontré dans la tradition maçonnique. Toutefois des textes rapportent que Hiram Abi (ou Hiram Abiff) de son patronyme de naissance, était le fils du roi de Tyr, et que ce dernier décédé, c’est son fils qui s’attela à la tâche de la construction du temple de Salomon. Mais si il doit y avoir juxtaposition entre le héros du roman de Blasco Ibañez et le maître Hiram de la franc-maçonnerie, c’est du côté d’une autre vision de l’architecte du temple de Salomon qu’il faut regarder.<br /><br />Dans la dramaturgie maçonnique, qui fait apparaître Hiram dès les rituels du XVIIIè siècle et qui fût même évoqué en 1717 dans les Constitutions fondatrices de la franc-maçonnerie et rédigée par le pasteur Anderson, l’architecte du temple du roi Salomon, a bien perdu son père, mais ce dernier était un artisan du bronze. Ici aussi, le lecteur et la lectrice intéressés par quelques histoires symboliques et philosophiques, aura remarqué que le père de Hiram, tout comme celui de Juan Gallardo, travaillait de ses mains, tout deux étaient artisans. Coïncidence, ou ressemblance volontaire voulue par Vicente Blasco Ibañez ? Etant donné l’initiation en franc-maçonnerie de l’auteur, et de son attachement pour cet idéal, nous pencherons pour la seconde version. Car de plus, même pour souligner une condition familiale de pauvreté, rien n’obligeait l’auteur de « Arènes sanglantes » à donner une pratique professionnelle artisanale au père du torero, une activité de paysan aurait tout aussi bien été signifiante d’une condition très modeste.<br /><br />Afin de couper court à une éventuelle dérision que pourraient être tentés d’apporter quelques personnes envers ce qui vient d’être écrit, le lecteur doit savoir que nous sommes tout à fait conscients que l’on peut faire dire tout et n’importe quoi lors de l’interprétation d’une lecture, et d’autant plus lorsque l’auteur est passé à l’orient éternel. Mais nous ne pouvons pas occulter cette similitude entre le torero, personnage central de l’œuvre du romancier ibérique, et maître Hiram. Et cela ne s’arrête pas la en ce début de troisième chapitre du roman, car comme évoqué plus haut, Juan Gallardo se trouve donc être le fils d’une veuve, tout comme maître Hiram architecte du temple du roi Salomon. Coïncidence ici aussi , ou volonté de l’auteur ?<br /><br />Maître Hiram était architecte qui excellait dans divers corps de métiers, que ce soit le dessin, la fonderie, les tissus, la métallurgie. Il était maître dans l’art de construire, connaissant les différents métiers nécessaires à l’édification du temple. Comme Juan Gallardo et maître Hiram étant orphelins de pères, et donc chacun fils d’une veuve qui à la charge de leur éducation, l’on ne peut s’empêcher de réaliser une nouvelle comparaison entre ces deux personnages, l’un légendaire et l’autre héros d’un roman. Une comparaison qui est de voir dans l’accès au firmament de la profession du torero, la nécessaire maîtrise des arts qui compose l’art de Cuchares. Le métier de tisserand connu de l’architecte se retrouve dans les goûts vestimentaires du matador, le dessin dans la réalisation des passes de cape et autres muletazos. La métallurgie, métier combien complexe dans la composition des alliages et des résistances des métaux, se retrouve dans la juste connaissance de la lidia, qui se doit d’être adaptée à chaque toro affronté, car ce dernier étant Un et unique.<br /><br />Même si les ressemblances entre Hiram et le personnage de Juan Gallardo inventé par Vicente Blasco Ibañez sont bien perceptibles, et nous invitent à croire que l’auteur a souhaité laissé poindre des liens entre son roman qui se déroule dans le monde des toros et sa connaissance de la franc-maçonnerie, nous n’oserons pas affirmer que l’auteur alla jusqu’à glisser dans son œuvre des détails allégoriques plus ou moins occultes. Mais maître Hiram connut une mort tragique, par sa rencontre avec trois mauvais compagnons, avides d’accéder aux connaissances des maîtres. Juan Gallardo rencontra-t-il aussi des mauvais compagnons ?<br /><br />(A suivre…)<br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">*L’engagement de gens du mundillo taurino, et notamment la « Brigade des toreros », démontre bien le contraire. Ceci sans oublier que des corridas de toros étaient données dans la Barcelona républicaine. Et que parmi les toreros, comme chez les différents acteurs du monde taurin, il y eut des francs-maçons. Il est à savoir que pour ces derniers, entre 1936 et 1975, pas moins de 16000 espagnols furent exterminés pour des relations avec la franc-maçonnerie. Le général Franco, dont le père et le frère étaient eux-mêmes francs-maçons, eut comme obsession de pourchasser les francs-maçons qu’il accusait de bon nombre de maux. Aujourd’hui, les membres de la franc-maçonnerie ibérique seraient au nombre de 4000, contre 250 000 en France (pour ceux qui adhèreraient aux idées d’une certaine presse voyant une immense influence maçonnique, les francs-maçons français sont moins nombreux que les membres réunis des deux principaux groupes politiques de l’hexagone).<br />**A ce sujet, lire « La spirale de l’escargot », de Armand Herscovici, paru en France aux éditions Seuil en 2000.</span></div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-76293729889288762462009-12-24T10:56:00.003+01:002009-12-24T11:03:39.650+01:00Fin d'année taurine ... nouvelle année taurine...<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhus_z46P6dg1Xpl0Q33AbtSSqA_haYsIJVE7kXFoYkyZhmfWXY0Gvmg6qA6C9P0cvHTRAvouoCdefzPJz2c-yCx7RMAkKqR6WRvc1PktVWdstSSe17njx9St-VFCv-v7Q5Mpb_BPakTcCm/s1600-h/tauromachie+rennes.bmp"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 276px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5418739711048964418" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhus_z46P6dg1Xpl0Q33AbtSSqA_haYsIJVE7kXFoYkyZhmfWXY0Gvmg6qA6C9P0cvHTRAvouoCdefzPJz2c-yCx7RMAkKqR6WRvc1PktVWdstSSe17njx9St-VFCv-v7Q5Mpb_BPakTcCm/s320/tauromachie+rennes.bmp" /></a><br /><div>L’aficionado a los toros aime, à la fin de l’année, effectuer le bilan de son activité tauromachique. Mais que le lecteur se rassure, l’activité de blog taurin atypique y échappera, il est nullement question dans ce billet, de regarder les premiers mois d’activités sur ces colonnes. Chacun et chacune, lecteur d’un jour, occasionnel ou bien assidu, aura lu les différents articles proposés, et de lui-même, fait sa propre opinion sur l’intérêt des textes proposés. Quant à la fréquentation de ce blog, le compteur parle à lui tout seul. Il est toutefois bon de rappeler ici, que ces colonnes n’ont reçu aucune publicité sur des sites ou blogs dont la fréquentation est extrêmement élevée. Seuls quelques amis animateurs d’autres blogs, ont mis en lien « Les deux arts », ceci de part l’amitié partagée sur les tendidos, ou la curiosité des sujets proposés.<br /><br />Point de bilan disions-nous. Certes le mois de décembre marque la fin de l’année calendaire, mais pas la fin de toute activité. Même si pour quelques adorateurs des peurs sociétales, il se pourrait que le temps stoppe son œuvre en 2012, ou bien encore un peu plus tard avec les catastrophes que nous prédisent les adeptes de l’écologie politique. Une fin d’année où le vote catalan à propos de la tauromachie dans cette région, ne s’est pas soldé par le raz de marée annoncé par les abolitionnistes, et dont le débat va se poursuivre en montrant sa vraie nature. Une nature qui est tout d’abord un désir de supprimer dans cette région, tout ce qui a un lien avec le pouvoir de Madrid, et de s’en prendre aux libertés de ceux et celles qui ne conçoivent pas la vie comme eux.<br />Mais, chose curieuse pour nous qui nous intéressons ici-même à la tauromachie ainsi qu'aux sociétés initiatiques, cette atteinte au respect de la différence, s'est faite jour aussi à l’issue d’un vote au sein de la principale obédience maçonnique française, un vote négatif à propos de l’initiation féminine dans la structure. Divers journaux et autres sites internets, rapportent ce fait depuis le mois de septembre 2009, occultant volontairement le fond du sujet. Des quotidiens, hebdomadaires et blogs, ont critiqué la forme de ce refus, alors qu’il y eut un vote démocratique. Oubliant même de préciser que la franc-maçonnerie propose depuis des décennies des obédiences entièrement masculines ou bien exclusivement féminines, mais aussi mixtes. Une demande de mixité sexuelle, qui masque le manque d’une réelle mixité sociale. Ceci amenant même des attaques entre frères sur des forums, qui vont jusqu’à qualifier d’obscurantistes, et prédisant même lors d’échanges le port de la burka pour les femmes des frères considérés comme « non ouverts ». Pourtant, lors de leurs candidatures, ces membres désireux de la mixité sexuelle mais non sociétale, avaient la possibilité d’adhérer à une obédience mixte, et ont même la possibilité de changer d’obédience de nos jours. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait, et le font-ils pas ? Mystère !<br /><br />Chose amusante, ce sujet fût rapidement donné en exemple il y a peu par un intervenant sur un forum tauromachique. Une reprise sous la forme d’une seule phrase, lors d’une intervention laissant à penser à une misogynie exacerbée, plutôt qu’à une connaissance réelle du sujet.<br /><br />Ce qui paraît surprenant de la part d’un mouvement philosophique dont les membres sont soient disant respectueux des avis différents, mais dont quelques uns n’hésitent pas à vouloir imposer leur vision, n’est malheureusement pas surprenant de la part des contempteurs taurins. Ces derniers, ayant profités de l’inaction de l’afición pendant bien longtemps, se sont fédérés et structurés au point de répandre à loisir leur morale sociétale, et insultants dans la plus parfaite impunité les aficionados a los toros. Pour contrer cela, une partie des aficionados réagit depuis quelques temps, et le dernier congrès de l’Union des Villes Taurines de France, vient d’officialiser la démarche pour une demande de reconnaissance de la tauromachie auprès de l’UNESCO. Bien entendu, la démarche ne plaît pas à l’ensemble des aficionados français, pour des raisons qui leurs sont propres et toutes respectables. Mais il n’empêche que devant le désaccord, une fois de plus dirions-nous, pour certains aficionados a los toros en cette fin d’année, c’est un sentiment d’afición désabusée qui se fait jour. Quand arriverons-nous à être d'accord au moins sur ce point ?</div><div> </div><div>Comme le débat sur la mixité sexuelle est récurent depuis des années dans les murs de la principale obédience maçonnique française, nous sommes en droit de craindre que toute initiative pour s’efforcer de rendre pérenne la culture taurine, ne devienne tout aussi redondante. Et l’on en est presque à parier que dans ce domaine aussi, dans un an nous en serrons au même point quant à la fédération de l’afición française pour combattre ceux et celles qui en veulent à notre liberté de vivre comme nous l’entendons, à savoir aimer la tauromachie.<br /></div><div>Alors que pendant que des tolérants pourfendent ceux qui ne voient pas leurs vies associatives comme eux, que l’afición hexagonale reste divisée sur des actions ou non actions à mener, des passionnés de tauromachie continuent leur cheminement. Cheminement que nous reprendrons ici-même dès les premiers jours du mois de janvier. En attendant, nous espérons que pour tous ceux et celles, visiteurs assidus de ces colonnes, la prochaine année apportera force et vigueur pour mener à bien leurs souhaits les plus chers. </div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-28919886871288049562009-12-16T22:45:00.005+01:002009-12-16T22:56:38.380+01:00Laurent Tailhade, écrivain, franc-maçon et aficionado a los toros.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkI_cBInoYZ1t1IcUbxbbYdpi10WrNW8YkI2B3b2EgaC7GkrvhQMAKXjGAYwI_fIPcSVEqbAgzJq_RIIY-bX3v2OAol4hseGH7ghT591gHclyYg8FfUkU-jwsjw9LJIzbFluLwEkELO5LJ/s1600-h/tailhade_laurent.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 150px; DISPLAY: block; HEIGHT: 216px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5415954203962545778" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkI_cBInoYZ1t1IcUbxbbYdpi10WrNW8YkI2B3b2EgaC7GkrvhQMAKXjGAYwI_fIPcSVEqbAgzJq_RIIY-bX3v2OAol4hseGH7ghT591gHclyYg8FfUkU-jwsjw9LJIzbFluLwEkELO5LJ/s320/tailhade_laurent.jpg" /></a><br /><div>Afin de poursuivre la ligne fixée sur ce blog taurin, il était intéressant en cette période de grande froideur, d’aborder un pan de la vie d’un écrivain français, de surcroît aficionado a los toros. Que personne ne voit une quelconque redondance avec la communication présentée il y a à peine plus d’un an, lors du IVè colloque de « l‘Union des Bibliophiles Taurins de France »*. Où ce jour la, un sociétaire présenta un travail fort intéressant à propos de l’écrivain, polémiste, pamphlétaire, conférencier, franc-maçon et aficionado a los toros, Laurent Tailhade (1854-1919). C’est particulièrement sur cet aspect taurin, que l’homme de lettre tarbais attira l’attention de Jean-Claude Lassalle.<br /><br />Car notre sociétaire de l’U.B.T.F. découvrit une missive originale de Laurent Tailhade adressée depuis « l’hôtel de La Poste » de Saint Jean de Luz, à un dénommé Carolus. Ce Carolus, d’après les recherches poussées de Jean-Claude Lassalle, serait Carolus-Duran, peintre et portraitiste des enfants et des femmes de la haute société de la troisième République. Cette missive de l’écrivain précise que le lendemain de son écrit, soit un 29 août, il doit se rendre à San Sébastian, pour y voir toréer Luis Mazzantini, le seul diestro de renom qu’il ne connaisse pas encore. A cette époque, l’auteur de entre autre, « La corne et l’épée », connaît déjà certaines gloires, comme Zola, Verlaine, Alphonse Allais, Aristide Bruand lui-même franc-maçon, mais aussi Sarah Bernhard.<br /><br />Anarchiste et anti-clérical virulent, Laurent Tailhade est initié en franc-maçonnerie à Toulouse en 1887, soit un an avant de revenir définitivement à la vie parisienne. Car notre homme, après un premier mariage bourgeois en 1879, et dont l’épouse décèdera en 1883, monte une première fois à la capitale. La vie qu’il mène à Paris ne semble pas plaire à son géniteur qui lui coupe les vivres. Redescendu à Bagnère de Bigorre, Laurent Tailhade convole en seconde noce, mais cette dernière ne durera pas plus d’un an. Il est à croire que le fait d’avoir menacé d’un pistolet sa seconde épouse alors qu’elle voulait aller à la messe, n’a probablement pas contribué à une vie de couple paisible.<br /><br />L’écrivain devient donc franc-maçon l’année de la séparation d’avec cette seconde épouse, il est initié dans la loge <em>L’indépendance française</em> du Grand Orient de France à Toulouse. C’était le 4 février 1887, année aussi de la publication de son premier texte taurin. L’année suivante, le 5 février 1888, il passe au degré de compagnon. C’est donc après cette date qu’il monte définitivement à la capitale, et qu’il demande son affiliation à la loge parisienne <em>La Philosophie positive</em>. Loge dans laquelle il accèdera au troisième degré le 5 février 1894. Notre écrivain aficionado a los toros, démissionnera de la franc-maçonnerie en 1906, ce qui ne l’a pas empêché d’être considéré comme un frère <em>dont le zèle maçonnique est infatigable</em>, comme la rapporte Léo Campion dans son ouvrage de référence sur la franc-maçonnerie et l’anarchisme**.<br /><br />C’est durant son engagement maçonnique que Laurent Tailhade publia ses recueils les plus célèbres, en 1891 avec « Au pays du mufle », et 1900 pour « Imbéciles et gredins ». Mais c’est aussi durant cette période qu’il accentuera son anarchisme et anti-cléricalisme pourtant déjà bien en pointe. Certains des nombreux duels auxquels il participa sont devenus célèbre, tout comme les circonstances dans lesquelles il perdit un oeil, étant l’une des victimes du restaurant Foyot lors d’un attentat… anarchiste. A propos de cet acte, notre écrivain aficionado a los toros écrira que <em>la lutte sociale actuelle m’intéresse comme une grande course de taureaux. J’ai été blessé par un taureau échappé</em>.<br /><br />Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement sur ces colonnes, c’est que grâce au travail de Jean-Claude Lassalle suite à sa découverte de la lettre de Laurent Tailhade, nous savons que l’écrivain venait de renouer avec la passion des taureaux après cinq années sans voir de corridas, ceci seulement quelques mois avant son initiation maçonnique. La corrida de San Sébastian qu’évoque Tailhade dans sa missive, date de l’année 1886, car cette année la, le 29 août exactement, il rédige une lettre racontant un mano a mano entre Luis Mazzantini et « Cara Ancha » dans ses mêmes arènes. Cette lettre sera publié en 1898 sous le tire « Souvenir de taureaux ». Un sujet qui s’ajoute à une longue liste d’articles taurins que l’écrivain publia notamment dans « Terre Latine », mais aussi dans d’autres titres.<br /><br />C’est à l’âge de 13 ans que Laurent Tailhade fait remonter son premier désir de toros, en racontant à sa mère une tentative avortée de se rendre à pied en Espagne pour y voir des toros bravos. Cette passion pour la tauromachie, sera aussi vive et excessive que bon nombre de ses engagements, et les adversaires taurins en feront les frais. Fidèle à ses convictions, comme il le montra tout au long de sa vie, Laurent Tailhade combattit les adversaires de la tauromachie, avec toute l’énergie et la verve qu’on lui connaît. Ceux qui écrivent aussi sur les toros en prendront pour leurs grades, dont Théophile Gautier et Maurice Barres. Critiques qui n’étaient pas celles d’un éventuel jaloux devant les textes de ces deux auteurs, mais bien des critiques de la part d’un véritable aficionado a los toros, dont la connaissance technique fût démontrée à maintes occasions.<br /><br />Toutefois, dans son étude remarquable, Jean-Claude Lassalle soulève une petite curiosité, à savoir que Tailhade s’intéressa constamment à la personnalité de Luis Mazzantini. Notamment dans « La touffe de sauge », où l’auteur mentionne les qualités toreras ainsi que les goûts vestimentaires de Don Luis. Mais pour lui, le succès de Mazzantini était avant tout <em>un succès de curiosité plutôt que d’admiration technique</em>. Cet intérêt était-il le fait d’une certaine admiration du personnage atypique mais combien marquant de son époque, ou bien Laurent Tailhade savait-il que Luis Mazzantini était un frère ?<br /><br />Dans quelques recherches il nous a été permis d’émettre de fortes hypothèses à l’occasions de rencontres entre Luis Mazzantini et des francs-maçons, mais nous pouvons dès à présent en écarter une. Nous pouvons ici affirmer que si il y eut une rencontre entre Don Luis et Laurent Tailhade, ce qui semble fort peu probable, elle ne fût pas sous le signe de l’équerre et du compas. Mazzantini était déjà franc-maçon lors de cette corrida à San Sébastian, mais pas notre écrivain. Et même si il se disait que Don Luis fît campagne aux Amériques afin de faire oublier son état de franc-maçon, mais aussi que ses détracteurs assuraient que les contrats étaient obtenus du simple fait qu’il fût membre de la franc-maçonnerie. Laurent Tailhade ne salua donc pas fraternellement Don Luis à l’issue de la corrida de San Sébastian en 1886.<br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">*Les actes du colloque ont été publiés dans le numéro 48 de la revue des membres de « l’Union des Bibliophiles Taurins de France », parue au mois de novembre 2009.</span></div><br /><div><span style="font-size:85%;">**« Le drapeau noir, l’équerre et le compas ».</span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-22811061463969719132009-12-11T18:25:00.002+01:002009-12-11T18:29:10.933+01:00Le gardien.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitemuyOSWDzyeT0yHhpbeu5M5K4pu2kB_Wr44j3eQV57bH58ZxiF7ipQN8sCN3K_EiUtWEpvChTcYqItsfT8ckCfOi-b5-2P1RiEIku4nfYfK7raGrVuXcAyDoeIvFMYmMUnt9y1dcBAMk/s1600-h/Torilero.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; DISPLAY: block; HEIGHT: 240px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5414031240593821202" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitemuyOSWDzyeT0yHhpbeu5M5K4pu2kB_Wr44j3eQV57bH58ZxiF7ipQN8sCN3K_EiUtWEpvChTcYqItsfT8ckCfOi-b5-2P1RiEIku4nfYfK7raGrVuXcAyDoeIvFMYmMUnt9y1dcBAMk/s320/Torilero.jpg" /></a><br /><div>Malgré la subjectivité que représente toute mesure basée sur le constat ou le ressenti humain, l’aficionado a los toros possède en lui cette tendance, qui est de vouloir mesurer le sérieux d’une arène suivant ses propres critères tauromachiques. L’on trouve les aficionados pour qui l’importance d’une arène, se reflète dans le nombre de figuras qui y assurent le paseo, et avec cela le nombre d’appendices octroyés dans une tarde. En vis-à-vis, et souvent revendiqué en opposition, l’on trouve les aficionados pour qui l’importance, le sérieux d’une arène, se retrouve dans sa capacité à faire appliquer les fondamentaux de la lidia du toro bravo et de voir les coletudos s’en acquitter sans sourciller. </div><div><br />Même si ces deux visions tauromachiques sont opposées, car les hommes ainsi que le bétail que l’on trouve dans l’une ne se trouve que peu souvent dans l’autre catégorie de plaza, rien n’interdit à chacun, quel que soit son idéal taurin, de vouloir appliquer une autre mesure. Celle qui consiste à ce que la direction d’une arène, empresa mais aussi présidence, démontre un réel intérêt à l’application du rite taurin dans ses moindres détails.<br /><br />Peine perdue penseront certains, car depuis longtemps le sens du rite tauromachique a en grande partie disparu. Cette perte du sens même du rite, n’est pas le simple fait d’une vision tauromachique sur la quelle il serait trop facile de pointer l’index, afin de dénoncer une évolution plus axée vers le spectacle que vers le combat. Cela va bien plus loin, car il s’agit bien de l’ensemble de la société contemporaine perdant ses bases rituéliques, hormis pour imposer des rites négatifs basés sur les seuls interdits, en unique réponse aux craintes de l’avenir.<br /><br />Aussi, lorsque au début du mois de décembre la chaîne de télévision « TV Andalucia » proposa la retransmission d’une corrida depuis la plaza de toros de Quito, l’aficionado attaché au rite tauromachique eut une belle petite surprise. Même si pendant cette corrida célébrée en la capitale équatorienne, l’indulto du troisième toro laissa une grande amertume, tant son comportement sous la puya ne montra aucun trait pouvant laisser entrevoir la moindre grâce, le comportement du gardien du toril au moment du paseo attira l’attention.<br /><br />Une attention retenue de par son salut envers la présidence, par trois fois, entre le début du paseo et la sortie du premier bicho. Alors qu’il est souvent observé un simple salut, unique et furtif, cette attitude marquée vers l’autorité de la course, et que cette dernière rendait, démontrait toute l’importance de sa fonction. L’importance que le torilero s’accordait, mais aussi et surtout, l’importance que lui accorde la présidence. Dans ce que l’on pourrait voir comme un simple micro-rituel démontrant le respect, l’on trouve une mise en forme, une officialisation de la fonction de gardien du toril. Une marque de respect et d’importance dans cet espace d’une expression théâtralisée, où la mort du toro répond aux interrogations que se font les hommes et les femmes autour de leur propre mort. Ce salut n’est pas un simple bonjour servant à établir le contact entre protagonistes, mais bien un signe d’union, acte de respect mutuel et de définition d’existence au monde. Cet acte permet de redonner toute sa place à cette fonction de l’ombre, appartenance au monde des acteurs du rite qui va s’accomplir.<br /><br />Observer ce salut appuyé, à fait naître dans l’esprit, ce que certains pourront qualifier de simple digression, mais qui au-delà de cette vision basique, force à une autre approche. Surtout lorsque l’on s’intéresse à quelques sujets de réflexions, que l’on est pas hermétique à certaines perceptions atypiques du monde et des mondes. C’est ainsi que l’on voit le gardien du toril non pas comme un simple intervenant ponctuel dans le décorum de l’art de Cuchares, mais bien comme un acteur à part entière du ruedo. Et le lecteur, ou la lectrice, assidu de ces colonnes, aura sûrement compris qu’à travers le rôle du torilero, l’on perçoit une certaine similitude avec une fonction remplie dans les rituels de la franc-maçonnerie.<br /><br />La situation du torilero à même le ruedo, opposée à la présidence, n’est pas sans faire songer à celle de la fonction du couvreur d’une loge de franc-maçon. Le président d’une loge pendant une réunion, est positionné de façon surélevée par rapport à l’assemblée et faisant face au gardien de temple maçonnique, le fameux frère couvreur. Celui-ci étant l’ancien président ayant laissé son vénérala, passant ainsi de la fonction la plus haute à la plus humble. Toutefois, ce qui lien allégorique qui existe entre ces deux gardiens, est de l’ordre de l’importance de leurs rôles respectifs. La lecture de rituels maçonniques disponibles sur le net, ou bien les informations données par divers auteurs maçonniques dans leurs ouvrages, le montre pour le couvreur. Apparu en 1813, suite au doublement de la fonction de tuileur, le couvreur a pour mission de garder la loge close au regard du monde extérieur. Toute personne qui frappe à la porte se voit d’abord accueillie par lui, et tout malveillant est repoussé de la pointe de l’épée, de façon défensive. Il est le relai entre le président et les frères qui se trouvent sur les parvis et demandent à entrer, il s’adresse au président par l’intermédiaire des surveillants des colonnes, ou bien directement au président suivant les dispositions de certains rituels.<br /><br />Changeons quelques mots, et nous pouvons sans peine transposer le couvreur d’une loge maçonnique au rôle de gardien du toril. Nul ne peut accéder au ruedo via le toril sans passer par son gardien. Il prend ses ordres de la présidence, via les alguacils ou bien directement du palco suivant la situation, pour permettre l’entrée du toro en piste, mais aussi lors du changement de ce dernier si il y a lieu. Il reçoit les clefs du toril directement du président, ce dernier lui déléguant ainsi la régulation du combat. Car même si la présidence fait sonner les clarines pour donner les ordres, il n’en demeure pas moins que la sortie en piste des bichos est gérée physiquement par le torilero. Et ce pouvoir se retrouve aussi chez le couvreur d’une loge maçonnique, qui armé d’une épée, même dissuasive, prolongement de l’épée flamboyante du président, quand celle-ci n’est pas elle-même en possession du couvreur comme l’indiquent certains rituels.</div><div><br />Peut être que parmi ceux et celles qui viennent de lire ces lignes, quelques personnes se diront que nous voulons absolument trouver des liens entre notre passion pour la tauromachie et la franc-maçonnerie. Aussi, arrêtons la comparaison, et laissons volontairement au lecteur occasionnel mais aussi assidu de ces colonnes, l'envie d’approfondir la représentation que peuvent lui signifier les deux gardiens. </div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-39368159350756115262009-12-02T08:05:00.002+01:002009-12-02T08:08:03.994+01:00"Les anges jouent des maracas".<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiI9SF5qJZ9IXyXWUzSUBIcvgL4TvOoH0zALsrSpg4IpksmBJt8EBm4HjKgS8QA5HJ7q4tvdGCUrzbEpAmrPvpTaIHkWvqpDluDFyt-HKyX1axkJASa5XmyyHmz1TXp_rtRAoxsNwjSLos/s1600-h/maracas.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 180px; DISPLAY: block; HEIGHT: 283px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5410531831184655250" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiI9SF5qJZ9IXyXWUzSUBIcvgL4TvOoH0zALsrSpg4IpksmBJt8EBm4HjKgS8QA5HJ7q4tvdGCUrzbEpAmrPvpTaIHkWvqpDluDFyt-HKyX1axkJASa5XmyyHmz1TXp_rtRAoxsNwjSLos/s320/maracas.jpg" /></a><br /><div>L’hiver approchant en Europe, l’aficionado a los toros continu de vivre sa passion de diverses façons, notamment par la littérature taurine. Le hasard des navigations internautiques ainsi que l’intérêt pour la littérature contemporaine, ont permis il y a peu de découvrir la publication en France, d’un roman policier écrit par un auteur cubain.<br /><br />Pourquoi parler d’un tel livre sur un blog taurin, certes atypique, mais qui se veut traiter tout de même de tauromachie ?<br />Tout d’abord parce que les revues taurines ou les sites taurins, n’informent pas tous des diverses parutions, ni de tous les livres ayants dans leurs pages des faits plus ou moins proches des toros. Il existe même des publications, qui choisissent de taire volontairement des lectures taurines particulières, du seul fait que le fond du sujet dérange.<br /><br />Parler du roman policier de Angel Tomás Gónzalez Ramos, « Les anges jouent des maracas »*, et publié au mois de juin 2009 par les éditions « L’atinoir », n’est certes pas décalé sur un blog taurin, et encore mois sur celui-ci. Lorsque le lecteur ou la lectrice assidu de ces colonnes, saura que sur la quatrième de couverture l’on peut y lire que l’intrigue se déroule à La Havana en 1887, et que Luis Mazzantini est mentionné se produisant dans le ruedo cubain pour un seul contre six en présence de Sarah Bernhard, le voile de l’interrogation éventuelle sera levé.<br /><br />L’objet du présent article n’est en aucun cas d’émettre une critique tant sur le fond que sur la forme du roman, mais plutôt de porter à la connaissance de l’aficionado a los toros qui s’arrête ici, un nouveau livre où la tauromachie est présente, même de loin. Il est important de noter que les éditions « L’atinoir », ont pour habitude d’introduire le texte d’une préface rédigée par l’auteur, ceci afin de proposer au lecteur une rencontre avec l’écrivain. C’est ainsi que l’on apprend de l’auteur lui-même, que le fond historique de son livre est basé sur des recherches consacrées à découvrir le passé cubain au travers, entre autre, des journaux de l’époque. De cette façon, l’auteur donne au lecteur un aperçu de l’aristocratie de la capitale cubaine, avec ses intrigues politiques, ses débauches, dans cette période d’entre deux guerres coloniales.<br /><br />Dès lors, le visiteur présent depuis longtemps sur ces colonnes, éprouvera certainement un intérêt pour ce roman. L’hôtel « Petit » que nous avons mentionné dans un précédent article sur la relation entre Don Luis et l’actrice, cet hôtel où réside Sarah Bernhard, y est décrit ainsi que son propriétaire. L’actrice est même interrogée par le policier chargé de l’enquête, et nous la découvrons dans sa chambre, où animaux et cercueil l’accompagnent.<br />Dans ce roman, il y a une nouvelle fois une allusion de l’initiation en franc-maçonnerie de Luis Mazzantini. Cela ne relève pas du scoop pour nous, mais l’on peut y voir ici aussi l’idée répandue que le maestro vînt toréer de l’autre côté de l’océan pour le simple fait de vouloir faire oublier son engagement maçonnique. Comme nous l’avons déjà écrit et développé dans « L’équerre, le compas, les toros »**, cette idée semble peut probable.<br /><br />Même si Luis Mazzantini n’entre réellement en scène dans ce roman qu’à partir de la page 121, le billet transmis par l’actrice au torero et invitant ce dernier à la rejoindre dans sa chambre d’hôtel est aussi évoqué. Il est remis à Don Luis dans un contexte différent que celui vu récemment sur ces colonnes, mais il est mentionné et se voit même attribué quelques lignes. Avant de rejoindre l’actrice dans son intimité, Luis Mazzantini doit affronter en solitaire six toros. Une corrida lors de laquelle le maestro brise en deux l’épée d’estocade, comme cela lui arriva réellement à Madrid.<br />Cette corrida cubaine est aussi l’occasion de voir une fois de plus pointé l’intérêt du maestro concernant sa vêture, et ceci étant pour l’auteur du roman, ce qui a fait avant tout la renommée de Don Luis. Raccourci quelque peu réducteur, surtout lorsque l’on sait que Luis Mazzantini fût un spécialiste de l’estocade a volapié, ainsi que l’un des initiateurs du sorteo. Même si il est vrai que le torero fût, et est encore, une référence en la matière de traje, comme le souligne Marc Thorel dans sa communication présentée au dernier colloque de l’Union des Bibliophiles Taurins de France ***. Une référence que souligne aussi Sandra Alvarez Molina, lorsque elle mentionne dans son étude « La corrida vue des gradins »****, les différentes parties d’une garde robe masculine de l’époque, portant l’emprunte de Mazzantini.<br /><br />L’aficionado a los toros, trouvera intéressant à la lecture de ce roman, la façon dont est narrée la relation amoureuse entre Sarah Bernhard et Don Luis. Ce roman nous invite, dans quelques lignes intitulées « la corrida secrète du torero et de la diva », à ce qui a probablement créé un grand fantasme dans la bourgeoisie cubaine, lorsque la relation entre l’actrice française et le torero commença à s’ébruiter. Une relation qui toutefois n’est toujours pas avérée en l’état actuel des recherches. Cette partie du roman, qui disons le tout net, n’apporte aucun intérêt taurin, se voit écourtée de bien drôle de façon, mettant le lecteur dans l’attente de la suite de l’intrigue.<br /><br />« Les anges jouent des maracas », n’est donc pas un roman tauromachique, mais bien un roman policier. Mais en cette saison hivernale pour l’aficionado a los toros européen, il offre une lecture agréable où les toros sont présents. Il permet aussi de sentir l’atmosphère cubaine de cette époque qui n’avait pas encore tourné le dos à la tauromachie. Une époque que nous n’avons pas l’habitude d’approcher dans les lectures taurines contemporaines, et qui au travers d’une intrigue, nous permet de découvrir et de redécouvrir les temps du maestro Luis Mazzantini.<br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">* « Les anges jouent des maracas », Angel Tomás Gónzalez Ramos, éditions L’atinoir, juin 2009. Titre original « Los àngeles tocan maracas », 2008.<br />** « L’équerre, le compas, les toros », éditions CAIRN, mars 2009.<br />*** Voir un article précédent sur ces colonnes, à propos du numéro 48 de la revue de l’U.B.T.F., publié au mois de novembre 2009.**** « La corrida vue des gradins :afición et réception (1900-1940) », de Sandra Alvarez Molina. CREC, Université Paris III.</span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-58220012506522975562009-11-22T06:18:00.006+01:002009-11-23T09:14:30.089+01:00Arènes sanglantes, suite...<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6wZw1MDSHxUvU0aE6TrR-XYd77CAMsr1ThL8SJkQPvnBlMEQ9PRj68bQhY0s3QhcdWy70Rm6YmaLVPk_qC7UZ-C4-F7Afne7GGthWxQd3eoN7-obG9qQUD6uJkixnclFa22S8p29dGaRY/s1600/60951_M.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 130px; DISPLAY: block; HEIGHT: 130px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5406794836381180354" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6wZw1MDSHxUvU0aE6TrR-XYd77CAMsr1ThL8SJkQPvnBlMEQ9PRj68bQhY0s3QhcdWy70Rm6YmaLVPk_qC7UZ-C4-F7Afne7GGthWxQd3eoN7-obG9qQUD6uJkixnclFa22S8p29dGaRY/s320/60951_M.jpg" /></a><br /><div>Il y a quelques semaines maintenant, il a été proposé sur ces colonnes, une approche peu commune du livre de Vicente Blasco Ibañez, « Arènes sanglantes » (Sangre y arena). Nous avons abordé dans ce premier article, les représentations de certains acteurs taurins en rapport avec le monde maçonnique que connaissait l’auteur, mais aussi une perception de l’approche des voyages symboliques faite par l’écrivain franc-maçon ibérique dans les premières pages de son livre.<br /><br />Poursuivant la lecture de cette œuvre, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la possibilité de nouvelles allusions de Blasco Ibañez vis à vis de la franc-maçonnerie, dans ce texte abordant la tauromachie. </div><div></div><div>Et l’on constate qu’après avoir décrit les alguazils effectuant le despejo, l’auteur évoque la vision que les toreros ont lorsque ces derniers sont dans la patio de caballos, à l’instant où ils vont entrer dans le ruedo. L’auteur écrit que les <em>portes de la voûte s’ouvrirent complètement</em>, et c’est alors qu’apparût aux toreros le redondel <em>large cercle sablé où allait se jouer la tragédie</em>. Viennent alors à l’esprit les descriptions des cérémonies initiatiques relatées dans divers ouvrages, et notamment dans la littérature abondante d’auteurs francs-maçons. N’est-il pas fait allusion ici à la surprise des premiers instants où le postulant aperçoit le monde qui l’entoure, lorsque le bandeau tombe et que sa vision s’ouvre à l’ensemble du décor et de l’assistance, telle la voûte de la porte du patio de caballos qui, ouverte, permet aux acteurs taurins de voir la piste mais aussi les différents aficionados qui ont pris places. Ce rapprochement entre le moment où les toreros vont entrer dans le temple taurin et les premiers instants du candidat à l’initiation maçonnique, comme le vivent les francs-maçons et donc comme l’a vécu Vicente Blasco Ibañez, est renforcé dans le texte par cette phrase <em>et les toreros dont les yeux clignaient, éblouis par cette violente transition, sortirent de l’ombre à la lumière</em>. Ceci est l’exacte description des nombreux ressentis de la plupart des francs-maçons lorsque l’on discute avec eux, et que ces derniers livrent leurs impressions initiatiques au moment où ils découvrent ce monde nouveau. L’écrivain semble ainsi établir une similitude entre les premiers pas des toreros dans les arènes, et ceux des nouveaux francs-maçons dans leurs temples.<br /><br />Si la rédaction et la publication des aventures taurines de Juan Gallardo se déroule pendant la période anti-flamenquiste, il nous faut pour être tout à fait honnête, souligner que Blasco Ibañez laisse poindre dans son récit, ce que l’on peut penser être une certaine aversion tauromachique. Mais contrairement à une grande majorité des détracteurs taurins, qu’ils aient été ses contemporains ou qu’ils soient du début du XXIè siècle, l’on constate à lire l’écrivain qu’il porta tout de même un réel désir de connaître le monde taurin, au point de ne pas réaliser un bas amalgame rejetant en bloc les matadors, les spectateurs et toute la force de la symbolique tauromachique. Ceci, sûrement afin de ne pas occulter les différents aspects symboliques auxquels ils n’étaient pas insensible, étant donné son engagement philosophique. Une approche allégorique, bien mieux réalisée que par certains aficionados ou se prétendants tels.<br /></div><div>C’est pour cela que malgré les critiques envers les attitudes d’aficionados ou bien d’acteurs taurins, Blasco Ibañez évoque dans son récit à propos des toreros entrants dans la plaza de toros, qu’à <em>mesure qu’ils cheminaient, dans l’arène, les toreros se sentaient d’autres hommes. Ils exposaient leurs vies pour autre chose que de l’argent. Les hésitations, la terreur de l’inconnu, ils avaient laissé tout cela derrière la clôture</em>. Cette description n’est pas elle aussi, sans faire songer à une vision maçonnique. Il est dit dans divers ouvrages consacrés à la symbolique de cette institution issue du siècle des Lumières, que les initiés cheminent intellectuellement tout au long de leur parcours maçonnique, mais aussi qu’ils sont d’autres hommes et femmes que si ils étaient restés profanes. L’on peut aussi très bien faire le parallèle avec les hésitations et la peur, que rencontrent toute personne intéressée par un cheminement philosophique. Comme le matador hésite et a peur pendant la lidia, l’initié hésite dans ses réflexions et a parfois peur dans son étude de l’approche de la mort. Mais tous possèdent cette attitude commune, pour les toreros de laisser leur être profane à la tauromachie <em>derrière la clôture</em>, et les francs-maçons de ne pas faire entrer leurs a priori et leurs quotidiens dans le temple.<br /><br />Lors de la narration de la première corrida du matador Juan Gallardo, personnage central de l’œuvre dont il est question, il est amusant de noter que l’auteur n’a pu s’empêcher de faire sous-entendre ce que peuvent lui renvoyer certains hommes à propos des croyances religieuses. N’écrit-il pas, concernant des aficionados fervents admirateurs de tel ou tel torero, qu’ils <em>s’indignaient avec la furieuse intolérance du croyant qui voit mettre en doute les miracles de son saint</em>. Si l’orientation de l’idéal philosophique de l’auteur n’est pas ici clairement exprimé, c’est à dire adogmatique, cela en reste bien imité.<br /><br />Bien entendu, il nous est impossible d’affirmer que Vicente Blasco Ibañez voulut réellement laisser poindre des similitudes entre la franc-maçonnerie et la tauromachie dans l’écriture de son roman. A ceci, seul l’auteur pourrait répondre, et donc cette interrogation restera toujours en l’état. Mais la lecture des deux premiers chapitres, avec pour scène centrale la corrida de toros dans les arènes de Madrid, peut laisser imaginer que cette dernière puisse être en quelques points une allégorie d’une réunion de francs-maçons. De plus, il est intéressant de noter que l’écrivain cadre la course par des scènes que l’on retrouve dans l’environnement de réunions. En début du roman, Juan Gallardo aime à se retrouver dans la salle à manger de l’hôtel, observant les personnes qui s’y trouvent, assistant à des conversations de groupes formés par affinités. Mais aussi, une fois habillé, il est invité par un garçon de l’hôtel, à prendre place dans la voiture qui doit le mener aux arènes. Un garçon d’hôtel en guise de maître de cérémonie, invitant le maestro à aller prendre place au milieu du collège formé par la cuadrilla. A la fin du chapitre II, lorsque le matador retourne à sa chambre d’hôtel on le retrouve entouré d’une foule de personnes, interpellé sur la qualité de sa prestation dans le temple taurin. Ceci comme un conférencier est souvent interpellé par quelques personnes de l’auditoire, afin de poursuivre le débat sur le sujet évoqué par lui.<br /><br />Dans le récit de la corrida de toros madrilène en ouverture du roman, l’écrivain franc-maçon qu’était Vicente Blacso Ibañez, fait part d’altercations émanant des spectateurs. Il est alors amusant de constater qu’elles proviennent des seuls tendidos 3 et 5. C’est alors que se pose une question pour l’aficionado a los toros curieux, pourquoi le choix de ces numéros de tendidos et non pas d’autres. Pourquoi est-ce au tendido 3, chiffre de l’apprenti franc-maçon, il y a du <em>grabuge</em> ? Pourquoi est-ce au tendido 5, chiffre du compagnon franc-maçon, que l’on se <em>cogne</em> ?<br /></div><div>Si un lecteur ou une lectrice de ces colonnes possède un début de réponse…<br /></div><br /><div>(A suivre…)</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-78417764985239556812009-11-16T07:36:00.004+01:002009-11-16T07:41:12.824+01:00Union des Bibliophiles Taurins de France, la "Gazette" numéro 48.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbB6aAQfJ68cF8SDSQSa8KxvE4LHAde6Gt9pZLscyv85MNAeSybKz60K3t3M4UvX_Rr3cTcx2_hIWm3yaFA2mTz67Zi3HSKS3hdh70pKD6HBkKOHDtyDIJb647_M5Xadta3jY5UryRZLbD/s1600/DSC_0006%5B1%5D.JPG"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 221px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5404587480967276050" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbB6aAQfJ68cF8SDSQSa8KxvE4LHAde6Gt9pZLscyv85MNAeSybKz60K3t3M4UvX_Rr3cTcx2_hIWm3yaFA2mTz67Zi3HSKS3hdh70pKD6HBkKOHDtyDIJb647_M5Xadta3jY5UryRZLbD/s320/DSC_0006%5B1%5D.JPG" /></a><br /><div>Les premiers jours de ce mois de novembre 2009, viennent de voir paraître le numéro 48 de la « Gazette », revue interne des membres de l’Union des Bibliophiles Taurins de France.<br />Cette association est née le 1er février 1977, sur l’initiative de Auguste Laffront (Paco Tolosa), Paul Casanova, Pierre Dupuy, Jean-Louis Lopez, Jacques Thome et Marc Thorel. Comptant à ce jour 160 socios, l’association est forte de cinquante-six ouvrages publiés, sans compter les numéros de la revue « Gazette ». Les ouvrages édités par l’U.B.T.F., le sont dans les domaines tels que l’histoire des villes taurines françaises, l’histoire taurine générale, la bibliophilie-bibliographie taurine, les arts et la littérature tauromachique, les biographies et essais sur le monde des toros. Ces publications sont toutes le fruit d’un travail des plus sérieux de chacun des auteurs, et font références dans le domaine taurin. Des ouvrages à tirages limités, des pièces rares que l’on peine à se procurer une fois les exemplaires épuisés, car il n’y a pas de réimpression .<br /><br />L’Union des Bibliophiles Taurins de France, organise depuis 2002 un colloque qui se déroule tous les deux ans, et dont l’une des particularités, est de pouvoir écouter comme conférenciers des seuls membres de l’association. Le dernier en date, le IVè colloque, s’est déroulé le samedi 08 novembre 2008 à Mauguio dans le département de l’Hérault, et ce sont les actes de ce colloque que propose le numéro 48 de la « Gazette ».<br /><br />L’on trouve en introduction à ce numéro, un hommage à Jean François, membre de l’association, collectionneur de cartes postales taurines, auteurs de livres tauromachiques. Un vibrant hommage, qui lui a été rendu lors du dernier colloque.<br /><br />Viennent ensuite les différentes communications qui ont pu être écoutées lors de ce IVè colloque de l’U.B.T.F. C’est Marc Thorel qui ouvre cette publication des actes, comme il ouvrît plaza lors du colloque, avec une communication intitulée « Le costume des toreros français « historiques » (1890-1910), d’après les cartes postales de la collection de Jean François ». Partant du constat que les toreros français de l’époque, avaient pris soin de quelques libertés vis à vis de la corrida de toros de leurs cousins ibériques, libertés ayant pour sources divers facteurs, Marc Thorel a poussé ses investigations sur une éventuelle évolution du traje de luce de nos aïeux. C’est ainsi que nous voyageons aux grés des trajes, de Bayard à Maria Gentis en passant par « Pouly » et Paul Grégroire, et que nous est narrée tout en étant illustrée de reproductions de clichés de l’époque, l’évolution du costume des toreros français, depuis la montera jusqu’aux zapatillas.<br /><br />C’est ensuite au tour de Jean-Yves Bauchu de présenter une communication intitulée « Christian Dedet, médecin, écrivain, tauromache… », dans lequel il nous livre le parcours du médecin-écrivain démarrant le 12 janvier 1959, jour où il reçoit une lettre qui orientera sa vie. Christain Dedet verra publié son premier roman « Le plus grand des taureaux », puis « La fuite en Espagne », « Passion tauromachique », ainsi que divers écrits taurins du médecin-écrivain que nous raconte le docteur Jean-Yves Bauchu. Il nous parle de son confrère, qu’il a longuement rencontré, non pas sous la forme d’un simple résumé de lecture, mais bien en qualité de bibliophile taurin, en découvrant le sens profond de chacun des textes. Pour conclure son propos, le conférencier apporte des réponses à quelques interrogations, qu’il livre à la sagacité de l’auditoire.<br /><br />La troisième communication sera ici volontairement passée sous silence. Le lecteur assidu de ces colonnes comprendra aisément pourquoi, surtout lorsqu’il saura que le titre en est «La puya, l’équerre et le compas : quand la franc-maçonnerie et la tauromachie se rencontrent ». Il sera juste souligné ici, que Marc Thorel a illustré cette communication que j’ai eu le plaisir de présenter, par une photographie très rare de Luis Mazzantini, dont le traje de luce est orné de deux colombes.<br /><br />Le cartel des actes du IVè colloque de l’U.B.T.F., se poursuit avec la communication de Jacques Dalquier qui devrait aussi intéresser les amateurs de l’histoire méridionale, s’intitulant « Gaston Phoebus, empresa ? »<br />Jacques Dalquier fait référence à une note de bas de page de Pierre Duffaut dans son ouvrage « Histoire de Mazères », ou il est question de spectacles prodigués par Gaston Phoebus envers le Roi, dont des courses de taureaux. Le conférencier nous livre l’origine de cette citation, remontant à 1832, suite à la publication de « Voyages à Rennes-les-Bains » de Labouisse-Rochefort. Reprenant le passage de ce livre dans lequel il est question du combat des hommes et des taureaux, avec toute la verve et l’imagination de l’auteur érudit et imaginatif du XIXè siècle, Jacques Dalquier offre les clés d’une plus vaste investigation pour les aficionados a los toros passionnés d’histoire.<br /><br />Il est à présent question dans ce numéro de la « Gazette » de l’U.B.T.F., d’une communication intitulée « Une lettre de Laurent Tailhade », nous narrant une missive autographe de l’écrivain, que découvrit Jean-Claude Lassalle, lorsqu’il acheta un exemplaire de l’édition originale du livre « La corne et l’épée ». Une lettre, dans laquelle il est bien entendu question de corrida, corrida à laquelle l’écrivain doit assister. Une course se déroulant à San Sébastian. Dans cette missive, l’écrivain connût aussi pour ses engagements anarchistes et maçonniques, décrit l’ambiance qui entoure ces journées taurines. Après un large tour d’horizon de la personnalité de l’auteur, Jean-Claude Lassalle nous apporte, fort de précieuses recherches effectuées, de nombreuses informations concernant cette lettre. Le conférencier termine sa communication, en abordant la vision tauromachique de Laurent Tailhade, auteur prolixe dans le domaine taurin.<br /><br />Profitant d’enrichir le sujet, ce numéro 48 de la revue des bibliophiles taurins hexagonaux, propose un texte de Marc Thorel nous offrant une étude des « Taureaux de Tailhade ». Etude relatant la vingtaine de textes ouverts sur la tauromachie, que l’écrivain offrit de son vivant.<br /><br />Lors de ce IVè colloque, Jean-Louis Rouyre, co-auteur du « Dictionnaire Pertus »*, présenta une communication sous le titre « En marge du Pertus ». L’on y trouve une présentation tauromachique de personnalités ayant écrits ou été plus ou moins intéressés par les taureaux, comme Leicester Hemingway (frère d’Ernest), Paul Reboux, Jules Renard, Paul Guth, et quelques autres. Mais avant tout des personnes dont les écrits et paroles sur le monde taurin, ne feront jamais d’elles des personnalités taurines, donc bien en marges des auteurs référencés dans le « Dictionnaire Pertus ».<br /><br />« Hugo, Delacroix, et quelques autres contre les corridas, (retour sur une maltraitance intellectuelle) », tel est le titre de la dernière communication de ce VIè colloque de l’U.B.T.F., présentée par Jean-Louis Marc.<br />Observant la recrudescence médiatique des propos des anti-taurins lors de l’année 2007, le conférencier propose une halte sur les forfaitures intellectuelles que sont la ralliement posthume de plumes comme, entre autre, Victor Hugo. A partir d’écrits d’universitaires abhorrant la tauromachie, le conférencier démontre les manques historiques et littéraires sur les origines des propos présentés comme étant le fruit de l’un des grands noms de la littérature française.<br /><br />A la vue de ce rapide tour d’horizon des diverses publications reproduites dans ce numéro 48 de la revue interne de l’U.B.T.F., l’aficionado a los toros pourra constater tout l’intérêt que peut lui en apporter la lecture. Même si cette revue n’est publiée qu’envers les membres de l’association, espérons que quelques aficionados a los toros auront la possibilité d’en ouvrir les pages à l'occasion de diverses rencontres.<br /><br /><span style="font-size:85%;">*Dernière publication de l’Union des Bibliophiles Taurins de France, présentée sur ces colonnes par un article mis en ligne le 04 juin 2009. </span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-19117438726234438922009-11-08T11:37:00.004+01:002009-11-09T18:11:07.578+01:00Un Mazzantini peut en cacher un autre.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXX15d2KKumZbiWFvd0tbGN0PN1LfBcja_QFwnHpjUuUdulNvFWxxbzB0Hf8rTFvMddHdGCYfjpO_uqko9UvDrMXqDVRYn7_qipHVRnH54KDwrurM6sed6UPlprcrYxGuI3pTZhIQ-Vpfy/s1600-h/IMGP1215.JPG"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5401680937893291714" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXX15d2KKumZbiWFvd0tbGN0PN1LfBcja_QFwnHpjUuUdulNvFWxxbzB0Hf8rTFvMddHdGCYfjpO_uqko9UvDrMXqDVRYn7_qipHVRnH54KDwrurM6sed6UPlprcrYxGuI3pTZhIQ-Vpfy/s320/IMGP1215.JPG" /></a><br /><div>Si l’on voulait jouer au jeu de cartes des sept familles, l’on trouverait satisfaction avec le patronyme de Mazzantini. Nous aurions Margaret, écrivaine contemporaine qui reçut en Italie lors de l’année 2002, l’équivalent du prix Goncourt français à savoir le "Premio Strega", avant d’être publiée dans l’hexagone deux ans plus tard. Toujours en Italie et toujours comme contemporain, un dénommé Thomas Mazzantini excelle en qualité d’auteur de plusieurs <em>romanzi fantasy</em>. Il est curieux de noter que comme pour le Mazzantini torero qui nous intéresse et qui était de double origines italo-espagnole, Margaret et Thomas sont les fruits d’amours issus de deux cultures, la première est d’origine italo-irlandaise, et le second italo- suisse.<br /><br />Dans la "famille" Mazzantini, l’aficionado a los toros trouvera aussi Santos Perice Parilla Mazzantini, matador des années 60-70. Toutefois, le plus connu des Mazzantini reste Don Luis, torero que l’on ne présente plus sur ces colonnes. Mais ce dernier personnage, occulte bien souvent dans l’histoire tauromachique un autre Mazzantini qui se produisit dans les ruedos, à savoir Tomas, son propre frère de sang.<br />Il faut bien se garder à ne pas confondre Tomas Mazzantini, qui nous intéresse aujourd’hui, avec Tomas Fernandez Alarcón "Mazzantinito" (1879-1916), qui fût lui aussi un excellent banderillero, et dont l’aficionado a los toros français notera qu’il mit entre autre ses qualités au service de Félix Robert à Madrid le 2 mai 1899.<br /><br />Tomas Mazzantini, est né le 21 décembre 1862, jour symbolique du solstice d’hiver. Il fût considéré comme l’un des meilleurs subalternes de sa génération, L’on notera que Tomas, est lui aussi connu pour être en la calle d’une vêture des plus raffinée, mais à ce jour, personne ne sait lequel influença l’autre. Sa tenue vestimentaire n’a rien à envier à celle de son frère, Tomas est décrit de façon toute aussi élégante.<br /><br />Toutefois il est dit que c’est en voyant son frère aîné devant les toros que Tomas s’essaya dans les capeas à l’art de Cuchares. Il revêtit pour la première fois le traje de luces en 1882 à Palencia ou Zamora, le quotidien "El Ruedo" ne peut l’affirmer. Il fît ensuite sa présentation à Madrid en qualité de banderillero en 1883, aux ordres de Joaquin Sanz, lors d’une novillada célébrée le 25 février devant du bétail de Carriquiri. Toujours en novillada, à Tarazona au mois d’août de la même année, les reseñas relèvent que le meilleur travail de la tarde fût effectué par Tomas Mazzantini avec ses prestations à la cape comme aux palos. Tomas reçoit sa première cogida sérieuse avec notamment des contusions à la tête, le 17 septembre à Tomelloso.<br />Tomas Mazzantini fait l’unanimité chez les critiques taurins, mentionné pratiquant le quiebro, et aussi <em>mal los banderilleros, excepto Tomas</em>. Une unanimité qui pousse son frère Luis à lui proposer de le rejoindre dans sa cuadrilla pour la temporada sud-américaine 1883-1884. De l’autre côté de l’océan, le cadet des Mazzantini est fortement apprécié et applaudi.<br />En 1885, Tomas passe de l’autre côté en prenant les trastos à Madrid, pour une novillada donnée le 8 décembre, avec du bétail de Juan Moreno de Arcos de la Frontera. Mais ensuite il reprend vite sa fonction de banderillero pour une carrière auréolée de succès dans cette fonction.<br /><br />Il est souvent dit que Lagartijo et Luis Mazzantini, tuèrent beaucoup de toros grâce aux qualités des prestations dans leurs cuadrillas respectives de Juan Molina et de Tomas Mazzantini. L’on trouve trace de Tomas lorsqu’il actua aux côtés de son frère, comme lors de la corrida du 2 août 1885 à San Sébastian où Don Luis s’enferma avec six toros. Il figure aussi au cartel de la corrida inaugurale de la plaza de toros de Murcia, au mois de septembre 1887. La date de la corrida inaugurale de Murcia, nous indique que Tomas était donc aux ordres de son frère en 1887, et qu’il y a de très grandes chances qu’il fût de la campagne taurine cubaine évoquée il y a quelques temps sur ces colonnes, lors de laquelle Sarah Bernhard et son frère qui aurait vécu un amour discret.<br /><br />Il semblerait que la présence de Tomas dans la cuadrilla de Luis est un peu perturbé quelques historiens peut être pas très au fait de la tauromachie, au point d’attribuer au cadet des actes de l’aîné, comme le financement d’édifices à La Havana. Même si plusieurs documents mentionnent Tomas étant l’initiateur à La Havana, avec Basilio Zarasqueta*, de la construction du fronton de la cité. Ceci semble être tout à fait exact, car il était un fervent supporter de ce sport qu’il affectionnait, et Tomas est présenté comme initiateur du projet et non comme financeur. Mais sa fonction de subalterne, même dans la cuadrilla de son propre frère, ne devait tout de même pas lui assurer des revenus permettant des actes de financement d’infrastructures immobilières comme Jai-Alai à La Havana.<br /><br />Une confusion à laquelle se rajoute par un exemple de présentation du banderillero, comme étant le <em>famoso torero Tomas Mazzantini y Eguia</em>. Constatant cette confusion, il ne faudrait pas que celle-ci ce soit reproduite envers l’amour supposé en l’actrice française et Don Luis. Même si à ce jour l’histoire attribue à Don Luis la visite dans la loge de l’actrice, le billet qu’il reçu d’elle à son hôtel, le doute peut subsister en filigrane.<br /><br />Voulant poursuivre au sujet de Tomas Mazzantini, sans vouloir pratiquer de la psychologie de comptoir sur ces colonnes, le poids de l’héritage du patronyme de Mazzantini, devant l’importance de la carrière de Luis, devait être lourd à porter pour Tomas. Et l’on retrouve quelque peu cette idée dans un texte de Rainer Maria Rilke, texte intitulé "La infancia es la patria del nombre".<br />L’auteur prend l’exemple des frères Mazzantini, et le pouvoir de persuasion que pouvait imposer l’aîné envers Tomas. Lors d’une corrida dont la date et le lieu ne sont pas révélés, le bicho étant en querencia aux tablas, les ordres et conseils de Don Luis envers Tomas capote en main, furent vains. Le diestro constata l’impuissance de son cadet, ce dernier la lui faisant remarquer. Avec cet exemple, beaucoup plus développé dans le texte initial, Rainer Maria Rilke fait le lien avec la situation de rébellion que tout individu peut ressentir vis à vis de la capacité de persuasion développée par autrui.<br /><br />L’histoire ne dit pas si tel fût le cas de la part de Tomas, même si leurs despedidas respectives datent toutes deux de 1905, mais l’on retrouve ce dernier sans son frère au début du XXè siècle. Cette fois-ci Tomas Mazzantini est en compagnie de Pietro Niembro, alors semble-t-il associés comme <em>contratistas de la plaza de toros de Madrid</em> si l’on en croit Antonio Luis López Martinez, auteur de "Ganaderias de lidia y ganaderos : historia y economia de los toros de lidia". Les deux protagonistes que sont Mazzantini et Niembro, semblent avoir été en cette année 1905, à l’origine d’une initiative peu appréciée du monde ganadero de l’époque, mais qui pourtant faisait suite à des pratiques remontant aux années 1790 avec le marquis Casa de Mesa.<br />Il était question d’acquérir des toros en Andalousie, qu’ils devaient embarquer depuis Sevilla - Empalme o Salteras, vers San Fernando del Jarama dans la province madrilène à destinations de pulsieurs arènes, et poussant même à voir partir plus au nord quelques bichos. Il semblerait que ce soit pour contrer ce genre d’initiatives de monopôles peu appréciées de l’ensemble des ganaderos, et pour donc pour que les éleveurs puissent contrer le contrôle intenté par les empresas, que ce soit créée la "Unión Nacional de Criadores de Toros de Lidia".<br /><br />Cette année 1905 est donc celle de sa retirada, tout comme celle de son frère Luis. Après l’association avec Niembro, Tomas Mazzantini se rapproche de la ganaderia de Eduardo Alea, dont il mentionné dans le numéro du quotidien "El Ruedo" en date du 30 octobre 1952, <em>donde apodero la ganaderia de don Eduardo Alea (antes Villamarta)</em>.<br /><br />L’on ne sait pas qu’elles sont les relations des deux frères en dehors des ruedos, ni si Tomas fût franc-maçon comme son illustre aîné ou bien même engagé en politique. Mais ce qui est certain, c’est que entre Tomas Mazzantini et son frère, c’est le cadet qui partira le premier pour l’orient éternel, le 26 octobre 1919 au Puerto de Santa Maria.<br /><br /><span style="font-size:85%;">*Joueur de pelote basque, promoteur de fronton de La Havana.</span> </div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-40977122895264017412009-11-03T06:22:00.005+01:002009-11-03T06:34:48.049+01:00"Arènes sanglantes", premières pages.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUF6A-hn8mPS7-j0R20gopLz6ayc3M2Rbo69Heoemrn8U2p2bi84lPV9bGjWvxV01JIil1Va4ytpA7tGoqmHKgHWc7IlbBS3ZrV3e5Xmhc1SZdhh-a0qjjP_MPJAqVl0HtSyAM-6yMVvr7/s1600-h/vicente-blasco-ibanez.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5399744871955227234" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUF6A-hn8mPS7-j0R20gopLz6ayc3M2Rbo69Heoemrn8U2p2bi84lPV9bGjWvxV01JIil1Va4ytpA7tGoqmHKgHWc7IlbBS3ZrV3e5Xmhc1SZdhh-a0qjjP_MPJAqVl0HtSyAM-6yMVvr7/s320/vicente-blasco-ibanez.jpg" /></a><br /><div>L’actualité de ce début d’automne, démontre une nouvelle fois qu’il est bien plus facile de s’en prendre à l’afición a los toros qu’aux réalités sociétales. A Barcelona et dans sa région, se joue actuellement l’avenir taurin, et il est désagréable de constater que les anti-taurins ont plus d'écho que ceux qui se battent pour redonner de la dignité dans les quartiers défavorisés de la ville. Un débat sur les corridas de toros au parlement catalan, qui occulte les conditions de vies insalubres que l’on a pu voir à la télévision française dernièrement, lors d’un reportage sur la ville de Gaudi. En Colombie, une mouvance des contempteurs de l’art de Cuchares qui comptait bien arriver à ses fins, vient de se voir infliger un sacré revers par le Tribunal Constitutionnel, la renvoyant dans ses pénates en ne donnant pas suite à une demande d’interdiction des corridas de toros. Ces actions et situations ne sont pas nouvelles, et l’on constate que parallèlement à cela, des intellectuels ont suivi les pas anti-taurins d’une autre manière.<br /><br />Nous connaissons Miguel de Unamuno, écrivain et anti-flamenquiste notoire, agissant contre le flamenco et la corrida de toros, membre d’une intelligentsia espagnole qui semblait porter un intérêt pour le peuple, mais qui en fait ne cherchait surtout pas à le côtoyer préférant le voir de loin, d’autant plus si il était Gitan. Unamuno dont le discours de Salamanca ne doit pas faire oublier le parcours parfois contradictoire, saluant en son temps l’avènement de Franco mais aussi se prétendant humaniste tout en voulant poser des interdits pour le peuple parce qu’il n’admettait quelques activités de ce dernier. Mais nous reparlerons prochainement sur ces colonnes de Miguel de Unamuno, car à la lecture du discours de Salamanca, il laisse à penser qu’il est pu être franc-maçon ou bien assez proche de ce mouvement. Contradiction supplémentaire chez cet homme si elle était avérée, puisque par ailleurs favorable à des interdits dénués de sens, mais aussi proche d’une personne comme Eugenio Noel, anti-flamenquiste notoire aux pensées intolérantes.<br /><br />A l’opposé de Unamuno, nous trouvons Vicente Basco Ibañez (Valencia, Espagne, 1867 – Menton, France, 1928), au parcours très clair vis à vis de la dictature franquiste, et ce dès le début. L’auteur de « Arènes sanglantes » (Sangre y arena), n’est plus à présenter en qualité d’homme de lettres. Peu enclin à la tauromachie, il fût aussi connu pour ses idées révolutionnaires et anti-monarchistes. Et choses que l’on sait un peu moins, il fût initié en franc-maçonnerie. Contrairement à Manuel Azaña, franc-maçon dès 1932, mais dont il semblerait qu’il n’est pas été très présent dans la poursuite des travaux maçonniques, Vicente Blasco Ibañez, lui, paraît avoir été assidu dans son engagement philosophique.<br />Ce qui nous intéresse ici n’est pas le cheminement maçonnique, même si une loge maçonnique à Valencia porte son nom. Le parcours en franc-maçonnerie de Vicente Blasco Ibañez étant facilement accessible pour qui veut le découvrir, bon nombre de sites internet l’abordent. Mais, comme des cinéastes ou bien des acteurs notamment américains (Laurel et Hardy, Spielberg, …), ont laissé poindre leur intérêt pour la franc-maçonnerie dans quelques unes de leurs réalisations, il paraissait intéressant sur ces colonnes, de percevoir comment l’initiation de Blasco Ibañez au sein de ce courant philosophique, aurait éventuellement influencé l’un des romans qui le rendit célèbre et qui intéresse les aficionados a los toros, à savoir « Arènes sanglantes ». Il n’est pas non plus question de chercher à tout prix des juxtapositions maçonniques et tauromachiques dans ce roman, mais de mettre en évidence certains points qui peuvent laisser penser à une influence, ou bien des clins d’œils placés ici ou là, de son vécu en franc-maçonnerie vis à vis de son œuvre.<br /><br />Et il n’est pas besoin de lire nombre de pages pour trouver matière au sujet, dès les premières lignes Blasco Ibañez nous présente divers personnages, et, coïncidence ou pas, leurs fonctions dans la société civile offrent un parallèle avec quelques fonctions tenues dans une loge de francs-maçons.<br />Tout d’abord l’on fait connaissance avec le valet d’épée, Garabato, qui peut être associé dans la description qui en est faite, au « maître des cérémonies ».Le rôle du « maître des cérémonies » est, entre autre, de s’assurer que tous les décors et symboles son présents pour l’application rituélique de la réunion maçonnique. Ici, le mozo nous est présenté comme préparant le traje, aidant son torero à s’habiller. Le valet d’épée donne le rythme de l’habillage du torero, tout comme le « maître des cérémonies » temporise les cérémonies de la loge.<br />Continuant les premières pages du livre, l’on voit entrer dans la chambre du torero, un personnage venant de Bilbao tenant un feutre cordouan à la main, porteur de nombreuses bagues rutilantes de diamants, symbolisant ainsi l’argent, les finances. Cela n’est pas sans faire songer à la fonction de trésorier d’une loge maçonnique.<br />L’on fait ensuite connaissance avec un dénommé Docteur Ruiz, médecin des arènes de Madrid. Présenté comme l’homme qui depuis trente ans, soigne <em>tous les toreros écharpés sur la « place » de Madrid</em>. Au sein d’une loge maçonnique l’on retrouve son vis à vis avec « l’hospitalier ». En charge de suivre les « frères » dans le besoin, de s’inquiéter de la santé des membres de la loge mais aussi des personnes qui leurs sont proches. Il est à noter que dans ce passage, l’auteur fait un clin d’œil à ses idéaux sociétaux, le médecin étant qualifié de révolutionnaire rêvant d’un républicanisme anarchiste, <em>où il n’y avait de clair que les négations exterminatrices</em>. Ceci a aussi d’intéressant qu’une catégorie de francs-maçons se disent de mouvance anarchiste, même si cela peut paraître au premier abord paradoxal dans un mouvement codifié, ritualisé, mais qui n’est pas si dénué de sens comme le démontre Léo Campion dans son livre « Le drapeau noir, l’équerre et le compas »*.<br /><br />La première scène d’habillage du héros que l’on découvre dans le livre, juste avant la corrida madrilène, au moment où Juan Gallardo termine de positionner sa ceinture de soie, l’auteur écrit <em>après de nombreuses haltes, le matador arriva enfin au terme du voyage et eut toute la ceinture de soie enroulée à la taille</em>. Cette phrase apparemment anodine dans le contexte tauromachique, puisque naturellement exécutée par les toreros lors de l’habillage, interroge lorsque l’on sait que Blasco Ibañez fût franc-maçon.<br />Même si il est facile de faire dire bien des choses à un auteur ou artiste sur l’expression de son travail, et encore plus facilement lorsque ce dernier n’est plus là pour nous contredire, l’on peut penser que dans cette scène, l’auteur est voulu réaliser une métaphore avec les voyages symboliques de l’initiation. Ces voyages allégoriques de l’initiation maçonnique, expliqués par des auteurs comme Oswald Wirth ou Jules Boucher, qui précèdent l’instant où l’impétrant se voit revêtir le tablier d’apprenti. Son nouvel habit avec lequel il pourra désormais accomplir le rite, tout comme le torero revêt le traje de luce afin d’accomplir son rite. Il est intéressant de noter que l’allusion aux voyages est faite dès le début du livre, laissant ainsi à penser que si l’auteur a voulu planter un décor maçonnique dans son œuvre, il le fait dans l’ordre chronologique des choses.<br /><br />Une autre métaphore est employée par Blasco Ibañez, lorsque Gallardo est décrit habillé et fendant la foule pour se rendre vers la calèche qui doit le mener aux arènes. L’auteur exprime que habillé de la sorte, le torero est un autre homme, un homme nouveau. Cela fait songer à ce qui est exprimé à propos de l’homme nouveau qu’est le franc-maçon nouvellement initié, porteur des attributs symboliques que sont le tablier et les gants. Ici aussi cette allusion est présentée au début du récit, comme si cette première scène de l’habillage de Juan Gallardo, permettait au lecteur d’assister à son initiation tauromachique afin de poursuivre l’histoire du torero.<br /><br />Les premières pages du livre nous invitent à faire connaissance avec des personnages qui ne sont pas anodins, puisque ils occupent des places importantes dans la société mais aussi dans la vie du torero. Ces fonctions, et pas des moindres, que l’on retrouve dans la conception d’une loge maçonnique. Ensuite viennent les allusions aux voyages symboliques, ainsi que l’apparition d’un homme nouveau après l’habillage. Pour qui prête un peu attention aux pensées pouvant être exprimées en filigrane dans un texte, il est à espérer que la poursuite de la lecture de ce classique de la littérature, offre encore quelques matières à juxtaposer avec la passion des toros.<br /><br />(A suivre)…</div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div><span style="font-size:85%;">*« Le drapeau noir, l’équerre et le compas » de Léo Campion, Éditions Alternatives Libertaires, 2004. Réimpression sous forme de brochure de l’édition de 1997 éditée par la Maison de la Solidarité et de la Fraternité et les éditions Alternatives Libertaires, tirage aujourd’hui épuisé. La première édition date de 1969, sous le titre « Les anarchistes dans la franc-maçonnerie ou Les Maillons Libertaires de la Chaîne d’Union » aux éditions Culture et Liberté. En 1978, ce livre fût publié pour tout public sous le titre qu’on lui connaît, aux éditions Goutal-Darly.</span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-45378899610234371792009-10-27T06:48:00.003+01:002009-10-27T07:00:30.178+01:00Le matador et la diva.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqYUTFswcM6CNrsj-AUWkRmp-zGffbrh8gH0kFUAWMdOvclF1IU6gtpcLocm3ZZsv_Qj3i36Pg2gP27sZ0oNUZPod-QXo08uUqafv9Ym7NW3Vfx2DvrjQikdAkCPAhz6CWA8IvzloBGs45/s1600-h/IMGP1216.JPG"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 240px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5397153775426675058" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqYUTFswcM6CNrsj-AUWkRmp-zGffbrh8gH0kFUAWMdOvclF1IU6gtpcLocm3ZZsv_Qj3i36Pg2gP27sZ0oNUZPod-QXo08uUqafv9Ym7NW3Vfx2DvrjQikdAkCPAhz6CWA8IvzloBGs45/s320/IMGP1216.JPG" /></a><br /><div>Il est des sujets pour lesquels l’on porte un certain intérêt, et dont l’origine de l’attrait est parfois des plus surprenante. Même si l’afición a los toros est née dès l’enfance, il est courant bien des années plus tard, de faire des découvertes permettant la poursuite du cheminement sur la terre des toros. Cette terre taurine, indissociable de la terre des hommes, cette culture taurine, inséparable de la culture Humaine, et ce depuis des siècles.<br />Les avis étant subjectifs, chacun et chacune aura une représentation bien personnelle de cette alliance taurino-humaine. En général, il s’agit d’un torero, dont les prestations dans les ruedos mais aussi en la calle, rassemblent l’idée même que l’on se fait de la vie et de la corrida de toros. Je ne peux cacher que parmi les toreros contemporains, Francisco Rivera « Paquirri », Christian Montcouquiol « Niméño II » et Victor Mendes ont marqué mon afición. Au début du XXè siècle, c’est José Gomèz « Josélito », qui paraît le plus représenter mon idéal taurin, de par sa conception de la tauromachie*. Mais si il est un torero pour lequel mon intérêt est grand et ce pour diverses raisons, il s’agit bien de Luis Mazzantini.<br /><br />Déjà évoqué sur ces colonnes à quelques reprises, je ne peux m’empêcher d’aborder une nouvelle fois ce matador, mais non pas sous son passé de franc-maçon comme réalisé dernièrement. Cette fois-ci il s’agit d’un article lu il y a plus de 18 mois, signé de Manuel Henríquez Lagarde, et intitulé <em>El matador y la diva.</em><br />Même si il est certain que les amants furent discrets sur leurs amours, et que dans pareils cas l’on ne peut pas empêcher la rumeur de s’établir ainsi que les idées les plus folles, ce texte cubain comme d’autres, renseigne l’aficionado sur quelques points. Des points, des pierres, de l’édifice taurin qui peuvent paraître anodins, mais qui mis bout à bout avec patience, permettent de construire le puzzle d’une certaine époque tauromachique.<br /><br />L’on passera aisément sur la façon décrite de manière quelque peu romancée, dont la diva et le matador ont été respectivement accueillis en terres cubaines. Par contre, l’on retrouve une fois de plus les accointances entre Don Luis et l’aristocratie, où le maestro rencontre entre autre la comtesse Fernandina. Mais il est dit aussi que c’est Luis Mazzantini acteur qui conquis d’abord la société havanaise, lors d’une représentation théâtrale au bénéfice du collège des petites filles de Jésus del Monte. Il joua dans une œuvre de Julian Casal, intitulée <em>Echar la nave.</em><br /><br />Luis Mazzantini tomba d’admiration pour Sarah Bernhardt, au point, un soir de représentation, de se diriger vers sa loge, accompagné par deux hommes de sa cuadrilla, à savoir <em>Diego Cuatro Debos y Babila</em>. Mais la rencontre fût des plus furtives, à peine quelques mots échangés de manière très brève, un dénommé Marty Gutiérez faisant barrage devant la loge.<br /><br />Concernant le premier nommé des hommes accompagnant Don Luis, il semble s’agir plus exactement de Diego Prieto Barrera « Cuatro-Dedos ». Il est écrit dans l’hebdomadaire taurin « El Ruedo » en date du 23 octobre 1952, que don Diego est né à Coria del Rio (Sevilla) le 15 janvier 1858, alors que le « Cossio » donne comme date de naissance le 28 janvier 1856, et qu’il décéda à Mejico le 16 février 1918. Diego Prieto Barrera torea avec bon nombre de figuras. L’on retrouve aussi Diego Prieto en compagnie de Tomas Mazzantini, frère de Luis, en 1884. Apprécié aux Amériques, Don Diego, matador de toros de second plan en Espagne, est défini comme un torero bon muletero et estoqueador. Il semblerait donc que « Cuatro-Dedos » ne fût pas présent à La Havana en tant que membre de la cuadrilla mazzantinienne, mais en qualité de matador. Ce que semble confirmer la suite de la lecture du texte initial, puisqu’il y est dit que lors de la corrida du 23 janvier 1888, en la plaza de toros cubaine de Belascoaín, les deux premiers bichos furent facilement dominés par Mazzantini et « Cuatro-Dedos ».<br /><br />Luis Mazzantini, qui réussit involontairement à répandre sa mode vestimentaire à la haute société havanaise, ne remplit pas les arènes malgré sa présence au cartel lors de cette journée de janvier. Ce fût même une course où le diestro parût couard à quelques reprises, pour se reprendre par la suite. L’on apprend aussi lors de la tarde cubaine, que le castoreño nommé Cantares, fût malmené par le troisième toro de la tarde, qui échut à Don Luis. Malmené le picador, au point de voir son maestro venir au quite. Les corridas cubaines étaient avec piques et mises à mort.<br /><br />A l’issue de la corrida à laquelle Luis Mazzantini venait de participer dans un costume vert et argent, et lors de laquelle il s’était permis de poser une paire de banderilles, le maestro rentra à l’hôtel d’Angleterre, qui s’enorgueillit encore de nos jours d’avoir reçu Luis Mazzantini et Sarah Bernhardt en ses murs. La, un garçon l’attendait avec une carte sur laquelle il était noté que les mots entendus dans la loge étaient insuffisants. C’est alors que Don Luis alla à « l’hôtel Petit » où était logée l’actrice.<br /><br />La légende qui semble s’être construite autour de cet amour entre le torero et l’actrice française, amène à évoquer des faits qui paraissent très surprenants. Comme par exemple dans ce texte de Manuel Henríquez Lagarde, où il est évoqué une scène quelque peu intrigante.<br />Invité à entrer dans la chambre de l’actrice, Don Luis se déshabille et se couche dans le cercueil qui, d’après les dires, accompagne toujours « La voix d’or », et l’invite à le rejoindre. Ainsi couchés dans les bras l’un de l’autre, Sarah Bernhardt lança <em>tu vois, c’est le monde, l’amour, toutes les grandes choses, une ligne simple, une limite imperceptible entre la vie et la mort</em>. Les amants s’embrassèrent, au milieu des cris des animaux qui accompagnaient l’actrice et logeaient eux-aussi dans sa chambre.<br /><br />Nous laisserons aux lecteurs et lectrices de ces colonnes, le soin d’apporter l’intérêt qu’il ou elle jugera utile à cette dernière scène, incongrue et totalement décalée vis à vis de l’image que l’on peut avoir notamment du torero. Mais il est à souligner que même si l’imagination de l’auteur initial du texte semble ici débordante, une photographie parue en 1903 dans un magazine américain, représente l’actrice se reposant dans sa maison et dans un cercueil. Sarah, qui a l’âge de 15 ans, déjà excentrique et morbide, faisait la sieste dans le cercueil qu’elle s’était acheté.<br /><br />Une semaine après la naissance de cet amour et la corrida de la plaza de Belacoaín, le périodique <em>La voz de Cuba</em>, informe du déroulement de la corrida a puerta cerrada, que Luis Mazzantini donna en l’honneur de Sarah Bernhardt. Et le journaliste de la voix de Cuba de conclure son article de 1888, <em>ved aquí los frutos de la estrecha alianza y de la íntima unión entre una ilustre trágica francesa y un matador de toros español</em>.<br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">* L’on peut lire à ce sujet l’excellent livre de Joël Bartolotti intitulé « Gallito, matador de toros, de l’enfant roi au Dieu mortel » (Editions UBTF, 1997).</span> </div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-17445693003060806282009-10-20T05:59:00.002+02:002009-10-20T06:03:02.580+02:00José Manzano y Pelayo "El Nili".<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg322DxRr-hdvXAAhnwgYa9Xt491vCRVJqMJSFN4gk5gFl84oTSP2SwMG96QHJJ8sEnQncFd9dGO33MRV1eOSCC43eliHt2hEZnwZc4TN4WZyLHdKiNkkNYR5EKipnitGJb9Twqo9XPadpv/s1600-h/T287965A.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 218px; DISPLAY: block; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5394527378545090882" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg322DxRr-hdvXAAhnwgYa9Xt491vCRVJqMJSFN4gk5gFl84oTSP2SwMG96QHJJ8sEnQncFd9dGO33MRV1eOSCC43eliHt2hEZnwZc4TN4WZyLHdKiNkkNYR5EKipnitGJb9Twqo9XPadpv/s320/T287965A.jpg" /></a><br /><div>Parmi les quelques noms de toreros qui furent francs-maçons, l’on peut mentionner celui de José Manzano y Pelayo, connut dans les ruedos sous l’apodo de « El Nili ». Comme pour bon nombre de ses coreligionnaires, nous n’avons pas traces précises des activités maçonniques de « El Nili », mais son état d’initié aux mystères et privilèges de la franc-maçonnerie, est rapporté dans quelques textes de la façon suivante, <em>el dia 1.° noviembre de 1869 falleció en Sevilla, costeando su entierro los hermanos de la escuadra y del compás, pues ya he dicho que fué francmasón</em>.<br /><br />C’est dans ce même texte de Don Ventura, relatant brièvement la carrière taurine de El Nili, que l’auteur ironise quelque peu, en précisant que le fait d’avoir été franc-maçon n’a pas empêché José Manzano y Pelayo d’être un bon torero, et qu’être membre d’une loge maçonnique ne semble pas avoir annulé ses qualités de liliador. Bernardo Casielles Puerta, Luis Mazzantini et dans un autre registre « Cantinflas », démontrent en effet qu’être franc-maçon n’est pas incompatible avec les métiers des arènes, ni par ailleurs avec d’autres activités.<br /><br />Si l’on osait, l’on pourrait coller à la mode de voir du symbolisme maçonnique partout, et dire que El Nili était prédestiné à entrer en franc-maçonnerie, puisque né en 1828, un 7 janvier. Le chiffre 7, combien important dans la symbolique maçonnique. Mais laissons ces élucubrations aux « journaux » adeptes des marronniers, et regardons de plus près la carrière de José Manzano y Pelayo « El Nili ».<br /><br />En 1851 il est banderillero dans la cuadrilla de Manuel Trigo, et ensuite le 15 août 1857, c’est sa première apparition à Sevilla, sa ville natale. Durant les années 1857 et 1858, il alterne avec entre autre Cuchares, Cayetano, El Tato. Lors de son ultime corrida à Jaén le 15 août 1869, il était au cartel avec Lagartijo. Entre temps, il prît l’alternative a Granada le 15juin 1857, des mains des « El Gordito ».<br /><br />Deux traits de caractères de José Manzano y Pelayo nous intéressent ici, car ils semblent bien en adéquation avec une initiation en franc-maçonnerie. Le premier étant celui de posséder un caractère indépendant, caractère qui l’a maintenu dans un certain isolement taurin. Cela peut paraître paradoxal d’être franc-maçon, d’appartenir à un groupe dont la fraternité est essentielle, et aimer être indépendant. Mais à bien y regarder, l’on trouve dans la conception même de la franc-maçonnerie, une démarche d’indépendance, aussi bien au niveau de la connaissance de soi que de la somme de travail à réaliser pour l’amélioration de l’Etre. Toutes ces démarches, dans quelques domaines qu’elles soient, ne sont que les fruits d’un travail individuel, réalisé par le seul intérêt porté au cheminement vers la quête, en totale indépendance justement. De plus, l’indépendance est souvent associée à l’esprit libertaire, et quelques spécialistes mais aussi des francs-maçons eux-mêmes, trouvent et ressentent une essence libertaire dans cette association philosophique. Comme l’a précisé entre autre Léo Campion, <em>la</em> <em>vocation libertaire de la maçonnerie est indéniable</em>. Il semblerait que le fonctionnement au sein des loges maçonniques ait séduit Campion, mais aussi Michel Bakounine, les trois frères Reclus (Élie, Élisée et Paul), Proudhon, Giuseppe Mazzini (qui proclama la République à Rome en 1848), et bien d’autres esprits indépendants.<br />Il est à noter que ce caractère indépendant prêté à José Manzano y Pelayo « El Nili », l’isola de la majeure partie du monde taurin, malgré qu’il fût un excellent torero, fin et classique. Il connaissait bien les secrets de sa profession. Le « Cossio » rapporte que ses contrats auraient été bien plus nombreux, si il avait été plus discret et discipliné dans l’arènes comme dans la rue. Discipliné dans l’arène, sûrement en rapport avec son grand manque de régularité dans la suerte suprême. Car il est connu que « El Nili » n’excellait absolument pas avec l’acier. Des échecs que le « Cossio » attribut à son caractère individualiste, admettant à grand-peine les leçons de ses confrères.<br /><br />L’on peut s’interroger sur le pourquoi de cette notification du « Cossio » a propos du comportement dans la rue, à savoir le comportement sociétal, de notre torero. C’est ici que l’on retrouve le second trait de caractère de ce torero franc-maçon. Un engagement pour des valeurs, et notamment son engagement à Madrid auprès des chefs de la « Révolución de septiembre ». Comme on le sait, les toreros qui furent francs-maçons eurent des engagements sociétaux très forts. Casielles Puerta s’engagea aux côtés des Républicains pendant la guerre d’Espagne, Luis Mazzantini fût entre autre élu politique, et « Cantinflas » oeuvra énormément et le plus souvent dans l’ombre pour les plus démunies de ses compatriotes au point de ce voir proposer des hautes fonctions qu’il refusa.<br />Concernant « El Nili », être franc-maçon à cette époque des premières fortes implications des loges ibériques dans la société, associé à son fort caractère, ne pouvait que l’inciter à prendre une place au sein de « La septembrina ». A quel degré fût cet engagement, pour l’instant nous n’en savons rien, mais suffisamment important pour que le monde taurin l’isole. Il ne faut pas oublier que la première période de la franc-maçonnerie espagnole s’étend de 1800 à 1868, et que cette dernière était considérée comme hors la loi pendant les années 1833-1843 et ses membres étaient persécutés comme ils le seront aussi un siècle plus tard. Des gouvernements qui interdisent, un régime religieux qui s’associe à l’interdiction, il n’en faut pas plus pour marquer la conscience du peuple.<br /><br />« El Nili » fût donc membre assez jeune de la franc-maçonnerie, puisque décédé à 41ans. L’on sait à la lecture de tableaux de loges ibériques, que cela n’était pas un cas isolé, alors qu’à notre époque, la moyenne d’âge est plus élevée et que la quarantaine est la tranche d’âge des postulants. La jeunesse et le tempérament de José Manzano y Pelayo « El Nili », l’ont probablement incité à prendre une place active dans sa loge.<br /><br />Quoi qu’il en soit, José Manzano y Pelayo « El Nili » est le premier dans la chronologie des toreros francs-maçons connus à ce jour. L’histoire taurine n’a pas certes pas retenu son nom comme elle a pu le faire pour d’autres. L’on retient de nos jours son caractère indépendant, mais il a été fidèle à lui-même, sans se renier, passant au delà des déboires que cela lui apportait, un comportement comme cela doit et devrait l’être pour tout franc-maçon, mais aussi un véritable comportement de Torero. </div>Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-58744540971543640722009-10-15T07:47:00.001+02:002009-10-15T07:49:18.586+02:00Luis Mazzantini y Cuba<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCkHUTU8lyqTvZLfAXNymGEosgCIOKgwWQe8QHlZo9K9zu6j1VyW96eoh3WLvfbz9Z42uIm5W-30t7BMrkzON7Cl4-WC8ooaLj9i_YxAw-b2FhSukF6W-fSzZsSy7bpZCfqvgpy7h4-5md/s1600-h/Mazzantini+Cuba.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 126px; DISPLAY: block; HEIGHT: 170px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5392699672265852482" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCkHUTU8lyqTvZLfAXNymGEosgCIOKgwWQe8QHlZo9K9zu6j1VyW96eoh3WLvfbz9Z42uIm5W-30t7BMrkzON7Cl4-WC8ooaLj9i_YxAw-b2FhSukF6W-fSzZsSy7bpZCfqvgpy7h4-5md/s320/Mazzantini+Cuba.jpg" /></a><br /><div>Il est des moments, où le travail de recherche nous mène à la découverte de choses inattendues. Cela s’est produit lors de la lecture d’un livre de Michel del Castillo, qui permit, même si ce n’était pas l’objet initial de la lecture, d’entamer par la suite de petites recherches à propos de Melchor Rodriguez ancien novillero et militant anarchiste. Ou bien au sujet de « Cantinflas », torero comique, acteur rival de Charlie Chaplin que ce dernier qualifiait de plus grand, et aussi franc-maçon. Mais encore, Bernardo Casielles Puerta, torero, franc-maçon et combattant républicain. Tout ceci fût déjà mentionné lors d’articles précédents sur ces colonnes, mais il fût aussi abordé ce court plaisir de croire un instant, avoir trouvé une piste vis à vis de l’impact de la mort en France de Espartéro. Plaisir éphémère, sur le seul fait de la lecture d’archives de la franc-maçonnerie espagnole, comme déjà raconté ici-même.<br /><br />Mais parmi les acteurs taurins qui nous intéressent sur ce blog, bien entendu nous trouvons Luis Mazzantini. Torero que l’on ne présente plus aux aficionados, initiateur du sorteo, spécialiste de l’estocade a volapié, commissaire de police, responsable ferroviaire, un temps chanteur d’opéra, ou encore élu politique et franc-maçon. De Luis Mazzantini, autant sa carrière de matador est plus moins connue des aficionados et son activité de franc-maçon l’est beaucoup moins, autant il est souvent mentionné ses prétendues aventures sentimentales, notamment avec l’actrice Sarah Bernhardt,<br /><br />A ce sujet, le site internet de « Habana Radio, émisora de la Oficina del Historiador de la Ciudad de la Habana », rapporte un article de Miguel Ernesto Gómez Masjuán en date du 14 décembre 2007, qui aborde rapidement la rencontre entre le matador et la diva. Leurs yeux se seraient croisés lors d’une vuelta du torero à l’issue de l’une de ses corridas cubaines, et plus précisément en cette année 1886. La romance veut que ce simple regard est captivé les futurs amants. Une romance qui va pousser le Don Luis à offrir une corrida a puerta cerrada, pour le seul plaisir de l’actrice. C’est du moins ce que rapporte l’auteur de la chronique, d’après un article de l’époque publié dans un journal français, « Le Figaro ».<br /><br />Mais cette romance entre les deux célébrités d’alors, car il semblerait qu’ils n’ont pas été avérés par les intéressés eux-mêmes, ne sont bien entendu pas vérifiables. Par contre, ce qui est certain, c’est que Luis Mazzantini a marqué de son empreinte l’île cubaine, même et surtout au delà de l’afición. Torero de grande notoriété, cette dernière du fait de ses prestations dans les ruedos, mais aussi de par son parcours atypique avant d’en venir aux toros, Luis Mazzantini n’était en aucun cas la représentation parfaite de l’image du matador à cette époque. Atypique, il continua à l’être lorsqu’il se coupa la coleta, en embrassant une carrière politique, carrière désirée bien avant sa retraite taurine. Rares furent les toreros d’alors à s’impliquer avec une telle notoriété dans la vie de la cité. Bien entendu, il y eut des cas comme Melchior Rodriguez ou bien quelques autres, mais l’ensemble de ces matadors n’eurent pas la carrière taurine de Luis Mazzantini.<br /><br />A Cuba, ce qui attire aussi l’attention vis à vis de Luis Mazzantini, c’est le financement par le torero de la construction du « Palais des cris » de la Havane. Ceci pouvant paraître surprenant. Mais au moment ou des obédiences maçonnique locales comme la « Gran Logia de la Isla Cubana » en 1880, s’occupaient tout d’abord à faire vivre trois écoles publiques, il se pourrait que des besoins pressants d’infrastructures aient été pointés. Don Luis n’était pas encore un homme politique, mais son envie d’embrasser une telle carrière était pourtant présente bien avant sa retraite des ruedos. En homme se voulant à l’écoute des besoins des autres, mais aussi ses relations avec des personnalités politiques comme des arts à l’époque, pourraient avoir inciter un tel geste. De plus, son activité maçonnique était forcément connue. Ces détracteurs savouraient un anti-maçonnisme primaire, se servant du fait qu’il soit initié pour faire valoir des prétendus passes droits afin d’avoir des contrats comme les corridas parisiennes de la rue Pergolèse, ou bien l’inauguration des arènes d’Oran. Des francs-maçons biterrois étaient aussi au courant de l’activité fraternelle de Don Luis, au point de la recevoir dans une loge de Béziers en 1882. Alors que dire des frères cubains, très impliqués dans la vie politique de l’époque, tout comme l’était le torero au point de rencontrer des hommes de pouvoir tels que William Jennings Bryan.<br /><br />Ces point ont été soulevés dans « L’équerre, le compas, les toros », toutefois les recherches en ce domaine sont encore difficiles. Mais ce qui pourrait être rajouté, c’est qu’en homme de bonne volonté, le rapprochement avec son confrère et néanmoins rival Ponciano Diáz le prouve, Don Luis était peut être sensible à une sorte de diplomatie voulant apaiser les relations tendues alors entre Cuba et l’Espagne. Il ne faut pas oublier que la crise économique de 1866-1867, avait fait naître les premiers sentiments d’indépendance vis à vis de la couronne ibérique, et Luis Mazzantini n’était pas insensible notamment au roi Alfonso XIII. Quel meilleur « ambassadeur » qu’un torero célèbre, connaissant et pratiquant les codes de la « bonne société » mais aussi de la politique, de plus franc-maçon, pouvait se faire l’écho du soucis de l’Espagne envers cette terre de l’autre côté de l’océan ? Une terre où justement la franc-maçonnerie était bien présente depuis la fin du XVIII è siécle et plus précisément implanté à partir de 1804 grâce à un français, Jospeh Cerneau. Une franc-maçonnerie inquiétée par des premières persécutions lors de la crise des années 60, mais aussi quelque peu impliquée dès les prémices des désirs d’indépendance issues de cette époque. Une franc-maçonnerie, aussi partie prenante dans la création du « Parti Révolutionnaire Cubain ».<br /><br />Le souvenir laissé par Luis Mazzantini en terres cubaines, pourrait ne pas être le seul fruit d’une supposée aventure amoureuse avec l’actrice française, ni de ses prestations tauromachiques. Ce point nous intrigue depuis déjà quelques temps, espérons qu’un jour prochain la lumière se fera sur cette part de la vie de Luis Mazzantini, franc-maçon et torero atypique. </div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-10240380042225498142009-10-06T06:12:00.003+02:002009-10-06T06:17:51.645+02:00Qui et combien ?<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdrpLSNfnmAngD13UwiaQejvWjitZWiUNvUuNmjqDWDx8YtKj2JBp8SyAXlQ9ua4OCTpdrB0X0ybb6onaEIjj9Drj-vOSyTZ4Lb3Z9N2t5krcH6Lltz6Oy87PDKztpLYCz_O8hH_AJL_Hc/s1600-h/Voyage+Madrid+San+Isidro+2008+009.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5389335420614599234" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 239px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdrpLSNfnmAngD13UwiaQejvWjitZWiUNvUuNmjqDWDx8YtKj2JBp8SyAXlQ9ua4OCTpdrB0X0ybb6onaEIjj9Drj-vOSyTZ4Lb3Z9N2t5krcH6Lltz6Oy87PDKztpLYCz_O8hH_AJL_Hc/s320/Voyage+Madrid+San+Isidro+2008+009.jpg" border="0" /></a><br /><div>Les deux sujets communément traités sur ces colonnes, et qui font l’intérêt, à la vue du nombre régulier de visiteurs, de ce blog atypique qui semble être unique en son genre, appellent à de multiples interrogations. Des interrogations initiées il y a déjà presque une quinzaine d’année, lorsque la curiosité poussa à porter un regard plus soutenu sur le mouvement philosophique qui nous intéresse principalement ici, et nous montra que en quelques domaines, il y a avait des accointances avec la tauromachie. A mesure des recherches et investigations, l’on arrive, même si l’on est qu’un modeste amateur, à dénicher des informations qui enlèvent certains doutes, mais d’autres informations qui aussi rajoutent des interrogations.<br /><br />Et parmi ces nombreux questionnements, il en est un revenant fréquemment, qui est de savoir qui et combien de personnalités plus ou moins connues du mundillo, auraient pu être, voire ont été, membres de la franc-maçonnerie. Il n’est pas question ici de singer cette « presse » plus adepte du racolage que de la véritable information, et qui nous ressasse à intervalles réguliers les mêmes fantasmes de complots, pouvoirs, et autres ramifications supposées, jusqu’à parfois des liens imaginaires et surtout non vérifiés, avec le Prieuré de Sion voire l’affaire du trésor présumé de Rennes le Château*. Ces choses qui pourraient être risibles, mais qui en fait, attristent à l’idée qu’elles ne font que perdurer des idées reçues, que tout le monde sait n’être que le fruit de mauvaises intentions. Il n’est donc pas question de cela sur ces colonnes, et si l’interrogation sur qui et combien d’acteurs taurins ont été franc-maçons est toutefois bien la, c’est que pour l’aficionado a los toros véritablement passionné, il est des réponses pouvant être ainsi apportées notamment vis à vis de quelques acteurs taurins.<br /><br />Mais outre les noms de toreros dont l’on sait qu’ils furent franc-maçons, comme Bernardo Casielles Puerta, « Cantinflas », Luis Mazzantini, il serait intéressant de savoir si d’autres acteurs, n’auraient pas eu les deux centres d’intérêts. Les informations étant assez difficiles à acquérir, notamment parce que la dernière dictature espagnole fît disparaître beaucoup de documents, et qu’il fût préférable aux franc-maçons de ne pas se faire connaître, ceci malgré que Franco était lui-même fils et frère de franc-maçon, quelques interrogations ne trouvent donc que des réponses supposées. A regarder l’histoire de la franc-maçonnerie espagnole, l’on constate des patronymes qui existent aussi dans le monde taurin. Comme entre autre Urquijo. Mais n’ayant à ce jour aucune information plus précise, malgré les investigations, qui espérons le, porterons leurs fruits assez rapidement, intéressons nous le temps d’un article à un autre domaine. A savoir la possibilité de franc-maçons impliqués dans la construction des arènes de Las Ventas.<br /><br />Soyons honnêtes dès maintenant, il n’y a aucune réponse ferme et définitive à ce jour, tout n’est de l’ordre de la supposition. Mais à lire l’étude de Olivia Salmon Monviola intitulée « Une frontière dans la ville : les franc-maçons dans la ville de Madrid (1900-1936)** », l’on peut laisser aller l’imagination.<br /><br />L’actuelle plaza de toros de Las Ventas à Madrid, située calle Alcalá, fût inaugurée le 21 octobre 1931. Nous sommes donc en pleine période étudiée par Olivia Salmon Monviola. Et à ce moment la, il est intéressant de noter que c’était sur la calle Alcalá qu’était situé le Café de Madrid qui était <em>le point de rencontre des créateurs de la génération de 98 ,</em> mais aussi l’un des lieux emblématiques de la <em>sociabilité culturelle</em> madrilène, à savoir le Café del Gato Negro. Dans les cafés justement, se déroulaient les tertulias, tout comme aussi dans les rédactions des journaux. Ces rencontres principalement d’intellectuels, étaient informelles et quotidiennes, composantes d’un ensemble de sociabilité propre à la capitale ibérique. Mais la calle Alcalá, c’était aussi à ce moment là, le cœur du triangle financier de la capitale, des activités économiques mais aussi politiques.<br /><br />La franc-maçonnerie madrilène était composée de 37 loges, ainsi que de 3 chapitres philosophiques, qui sont des ateliers dits de « hauts grades » ou bien de « perfectionnements ». Ce chiffre de 37 loges, est, comme le précise l’auteure de l’étude, basé sur le nombre de lettres patentes pour chacune des obédiences présentes. Entre 1931 et 1936, c’est la Gran Logia Española qui connaît le plus grand essor dans la capitale, avec pas moins de 15 loges crées. Et c’est au 171 de la calle Alcalá, que s’installèrent les loges maçonniques de cette obédience.<br /><br />Comme les loges maçonniques, sont le reflet des <em>micros sociétés qui évoluent à l’intérieur de sociétés englobantes plus complexes</em>, la géographie dans laquelle elles se développent, est, pour Olivia Salmon Monviola, une interaction des loges avec l’espace de sociabilité. Il semblerait donc qu’à cette époque, l’implantation des loges maçonniques, influe sur le tissus sociétal du quartier où elles se situent. Ces implantations dans des endroits à fortes concentrations humaines, proches des lieux des fréquentations familières aux madrilènes, facilitaient entre autre la pérennité des loges, par une facilité d’accès à la franc-maçonnerie pour toute une couche sociale.<br /><br />A regarder avec attention le tableau des différentes catégories socioprofessionnelles qui composaient les loges maçonniques madrilènes de l’époque, l’on constate que outre les employés et fonctionnaires représentant 32% des franc-maçons, les gens du commerce et de l’industrie étaient au nombre de 13%, et les artisans représentaient 10% de la composante des loges. Au fait que l’implantation d’une loge d’alors, n’est pas étrangère à la catégorie socioprofessionnelle qui la compose, comme cela fût constaté à plusieurs reprises, comme des salariés des hôtels Ritz et Palace, dans une loge située à proximité, ou alors des acteurs et artistes membres de la loge « Hispanoaméricana » proche elle des théâtres, l’on est en droit de s’interroger concernant les métiers liés au bâtiment qui ont œuvrés lors de la construction de la plaza de toros. Surtout que la présence de la Gran Logia Española sur la rue Alcalá, et les deux exemples cités précédemment, n’interdisent pas l’idée même que des membres des différents corps de métiers aient été initiés à l’occasion de leurs présences sur le chantier du temple taurin madrilène.<br /><br />Tout d’abord l’on pourrait regarder du côté des architectes, catégorie professionnelle étant comptée dans les <em>professions qualifiées</em> au nombre de presque 16%. Mais l’on ne sait pas encore si José Espeliú était franc-maçon. Les artisans, les différents corps de métiers du bâtiment, étaient sûrement représentés parmi les 10% d’artisans répertoriés et composants les franc-maçons de la capitale. Travaillant à la construction des arènes calle Alcalá, l’une des principales obédiences maçonniques espagnoles étant présente dans la même rue, la durée totale du chantier a probablement amené les uns à rencontrer les autres. D’autant plus que l’admission de franc-maçons artisans ne semble pas avoir été du simple fait des patrons, mais aussi des acteurs de petits commerces. Et lorsque l’on sait qu’une partie de la franc-maçonnerie ibérique était très tôt favorable au dialogue social, à la mixité sociétale, à l’esprit de laïcité développé par leurs frères hexagonaux, l’on peut se plaire à penser que même des ouvriers ont pu être amené à connaître l’initiation maçonnique. Surtout que cette classe sociale, des ouvriers, était quand même de l’ordre de un peu plus de 6%, ce qui pour un mouvement intellectuel, à connotation, il faut tout de même le reconnaître, élitiste sur le plan intellectuel, n’est pas négligeable.<br /><br />Comme précisé plus en amont de ce texte, rien ne permet d’affirmer que des franc-maçons furent impliqués dans l’édification de la plaza de toros de Las Ventas, mais la lecture de l’étude de Olivia Salmon Monviola, n’interdit pas cette éventualité. A bien y regarder, elle la renforce même.<br /><br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">*Pour les lecteurs et lectrices intéressés, on ne saurait trop recommander « Rennes le Château, une affaire paradoxale » de Laurent Buchholtzer (Editions de l’œil du Sphinx, 2008). ISBN 2-914405-45-6. Cet ouvrage apporte une autre vision sur la légende du supposé trésor de l’abbé Saunières, mais aussi remet à sa juste place le mythe du Prieuré de Sion. </span></div><br /><div><span style="font-size:85%;">**« Une frontière dans la ville : les franc-maçons dans la ville de Madrid (1900-1936) » par Olivia Salmon Monviola, Cahiers de la Méditerranée, volume 73-2006.</span> </div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-80245632633737259202009-09-26T07:45:00.003+02:002009-09-26T07:49:35.812+02:00Hymnes.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4-Df5n-KBYpBL-uYmCeYimYAG4MR-I_Ix6Tnbi1j55F67tYslOALbArZw9TjshDtLadxuqmK-R8GH8p1quDA50vAS0bkK0XMZYmJdPmDD7752M3UqSfG98a5N5qtr_Y7QqmIvkjcY2X0s/s1600-h/IMGP0769.JPG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5385648620429217250" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 240px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4-Df5n-KBYpBL-uYmCeYimYAG4MR-I_Ix6Tnbi1j55F67tYslOALbArZw9TjshDtLadxuqmK-R8GH8p1quDA50vAS0bkK0XMZYmJdPmDD7752M3UqSfG98a5N5qtr_Y7QqmIvkjcY2X0s/s320/IMGP0769.JPG" border="0" /></a><br /><div>Cet été, lors de la visite des novillos aux corales des arènes de Parentis en Born, la veille de la première novillada du cycle, une discussion très intéressante fût engagée avec un ami aficionado de verdad que j’avais grand plaisir à retrouver. Notre échange se fît non seulement sur les bichos présents, mais surtout sur l’aspect philosophique et sociétal de la tauromachie.<br /><br />Nous étions tout deux d’accord sur le fait qu’étant donné l’évolution du débat sur la corrida, cette dernière ne peut être principalement défendue que sur un plan philosophique, et que même si « la philosophie est une pierre insoluble dans le jardin des cons » comme l’a dit récemment Raphaël Enthoven sur les ondes de France-Culture, c’est sous cet angle la qu’il faut aborder le sujet. De plus, traiter philosophiquement de la corrida, c’est aussi se positionner sur le même terrain que les contempteurs taurins, qui de par leur anthropomorphisme et anti-spécisme revendicatif, veulent interroger la société sur ce plan. Nous sommes donc à armes égales, et ainsi nous ne leur laissons pas le champ libre dans la propagation de leurs inepties à notre encontre.<br /><br />Mais aborder la tauromachie sous son aspect philosophique, symbolique, rituélique, ne doit pas aussi occulter l’orientation sociétale qu’elle prend depuis quelques années, et ceci renforcé par la crainte plus ou moins forte, de la voir à terme disparaître. Bien entendu, la corrida a toujours évolué avec la société, elle est à son image avec ces différentes composantes que l’on retrouve dans toutes les sphères de notre quotidien. Avec un public se rendant aux arènes sans être particulièrement aficionado a los toros, un public de véritables passionnés, mais aussi des décideurs taurins voulant faire croire que c’est le public qui demande tel type de tauromachie, alors que ce sont eux qui proposent une seule dominante dans les genres de corridas présentées.<br /><br />Sans vouloir entrer dans un débat politique qui n’aurait pas sa place ici, s’intéresser à la tauromachie et à tout ce qui l’entoure, des arts à l’histoire, ne peut effacer ses propres prédispositions sociétales. Et être intéressé par la corrida de toros ainsi que par des mouvements intellectuels qui partagent certains idéaux tel que la laïcité, ne peut atténuer ses sensibilités en quelques occasions.<br /><br />Pour un Républicain Laïque, ancien militant de terrain mais toujours viscéralement attaché à ces valeurs, il est parfois inconfortable d’entendre de fortes revendications régionales en étant sur les tendidos. Entendons nous bien, ceux ou celles qui me connaissent et avec qui nous avons eu l’occasion d’échanger sur ce sujet peuvent en témoigner, il n’est pas question de prôner un anti-régionalisme, je suis attaché à la région qui m’a vu naître, et encore plus étant en exil. Mais tout en étant éloigné des terres familiales, l’on rencontre aussi des personnes attachées à leur terre différente de la notre. Et l’on s’aperçoit que si l’on allait vers ce que désirent certains mouvements régionaux, l’on aurait plus qu’à rebrousser chemin, ou bien à gommer sa particularité pour entrer dans le moule régional formaté, à savoir notamment parler la langue ne serait-ce pour pouvoir comprendre un contrat de travail que d’aucuns voudraient bilingues, en attendant qu’il ne soit rédigé la seule langue de la région. Sujet sensible que les langues régionales, mais dont il ne faut pas oublier que ces dernières sont le résultat de l’uniformisation d’une multitude de dialectes locaux, réalisée par des intellectuels régionaux ayant décidés pour les autres. Ce qui a été reproché, et parfois à juste titre, à la République, a été pratiqué par ceux qui la conspuaient.<br /><br />Entendre des hymnes ou autres chants régionaux sur les tendidos, ne poseraient pas de problèmes pour quelques uns d’entre nous plus nombreux qu’on ne le croit, si toutefois il y avait une égalité parfaite dans leurs applications. Non pas à propos de la querelle annuelle entre le Coupo Santo et le Se Canto, comme cela s’entend à Béziers, mais une égalité comme on la constate lors de rencontres sportives notamment. A savoir que l’hymne des chaque pays est joué, par soucis d’égalité. Si un jour cela ne se faisait pas, l’on frôlerait l’incident diplomatique. Même si la corrida de toros est originaire du pays de Cervantes, nous sommes à ce jour des citoyens de la République française. Aussi pourquoi ne pas jouer La Marseillaise avant ou après, peu importe, l’hymne régional ? Ce qui frôlerait l’incident diplomatique dans n’importe quel contexte, ne choque pas grand monde sur les tendidos.<br /><br />Il est évident que derrière l’attachement à ces hymnes régionaux, locaux, l’on rencontre de multiples revendications. Allant des revendications fortement régionales, jusqu’au simple fait de vibrer pour la beauté du chant repris en cœurs dans l’enceinte sacrée de notre passion. Mais afin de pouvoir laisser à tout un chacun la libre expression de ses sensibilités à l’écoute d’un hymne régional, il faudrait penser à le positionner sur un plan égalitaire. Ce serait appliquer le principe de Laïcité, garant du vivre ensemble, et qui n’est pas exclusivement à connotations religieuses, comme ce m’éprennent trop souvent ceux et celles qui n’en connaissent pas bien au moins le sens.<br /><br />Une interrogation se fait tout de même grandissante, à mesure que de tels chants sont repris dans quelques arènes. Quel sens ont-ils au regard, plutôt à l’écoute, de la majorité du public ? Il y a ceux pour qui il s’agit d’un attachement à la région, c’est entendu, respectable et très clairs. Mais il y a aussi, et il est à craindre que ce soit pour une large majorité, une forme d’action contre les attaques des anti-taurins, voulant ainsi marquer une empreinte locale à notre passion. S’associant ainsi à un idéal qu’ils méconnaissent voire ne partagent pas par ailleurs, ils veulent faire front commun, adhérant de la sorte au principe de la démocratie pacifique qui s’instaure de plus en plus chaque jours. Espérons que la démarche est sincère, et que derrière ces chants, au demeurant très beaux, il n’y est pas une orchestration, afin d’orienter une partie majoritaire d’un public, comme le fait de vendre un accoutrement uniforme*, et ainsi de fausser le sujet. Fausser le sujet, en détournant les spectateurs et les aficionados vers un attachement à des traditions régionales, mises en avant comme étant les seules garantes de la pérennité taurine. Alors que l’on sait que la tauromachie perdurera par un seul et unique chemin, celui de perpétuer le toro bravo, mais là, les militants pour l’Intégrité totale et sans concessions de la corrida de toros, se retrouvent bien peu nombreux.<br /><br /><span style="font-size:85%;">* Voir à ce sujet l’excellent article de Xavier Klein à la page http://bregaorthez.blogspot.com/search/label/UNIFORME</span> </div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-55008875610252538382009-09-08T21:51:00.003+02:002009-09-08T21:56:43.276+02:00Lumières (2).<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOzb2OoqOJxV1YVtNLEwRgQYz3IokQ8IjqAM_yXx4-fKBsyZ_lqFC1fZ4CASxJKCvSBkJ07vgnMu5cgey9zKHbL5Z6NWOrcx4hQsVaQ60z35wHjxhwh1H8Nmn8hXIqJAkQmsHfOWaTxzLr/s1600-h/IMGP0806.JPG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5379187180041203186" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 240px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOzb2OoqOJxV1YVtNLEwRgQYz3IokQ8IjqAM_yXx4-fKBsyZ_lqFC1fZ4CASxJKCvSBkJ07vgnMu5cgey9zKHbL5Z6NWOrcx4hQsVaQ60z35wHjxhwh1H8Nmn8hXIqJAkQmsHfOWaTxzLr/s320/IMGP0806.JPG" border="0" /></a><br /><div>Il y a quelques jours lors d’un précédent texte qui se voulait aborder le sens de la déambulation des acteurs taurins, ceci parallèlement à celui d’acteurs philosophiques comme les francs-maçons, il a été mis en avant que la marche dextrogyre symbolisait un cheminement sur le plan de la lumière. Ceci étant abordé entre la lumière-symbole et la lumière métaphore, frontière assez floue, indécise, sur laquelle ce sujet est souvent évoqué.<br /><br />La lumière et sa mise en relation avec l’obscurité, représentent les valeurs d’une évolution, et par cela celle de l’homme intéressé par une recherche dans un mouvement philosophique ou bien aficionado, et qui déroule sa propre marche vers le moment ultime. Ce moment redouté par tous, obsédant au point que certains veulent effacer tout ce qui peut nous y faire songer, comme vouloir interdire la tauromachie, ou bien obsédant au point d’y penser, d’y réfléchir sans en éprouver la moindre honte. Mais ce cheminement vers l’ultime est réalisé au rythme d’époques sombres et d’instants plus lumineux, qui se révèlent à mesure des réflexions et des doutes de ceux qui cherchent.<br /><br />La lumière permettant de faire apparaître les choses en toutes clartés, il n’est donc pas étonnant qu’elle se retrouve symboliquement dans la corrida, et tout d’abord lorsque les acteurs vont la chercher vers la présidence qui dirige, mais surtout qui éclaire la course. Ce terme d’éclairer peut paraître surprenant, notamment employé afin de qualifier la présidence, d’autant plus que la fonction de cette dernière est de plus en plus galvaudé, ayant perdu ses repères initiaux. Une modification du rôle, pas uniquement sur le plan taurin, mais aussi dans notre quotidien, sur le plan politique, associatif. Mais passons outre et n’oublions pas qu’une présidence est la pour diriger une assemblée, ne pas automatiquement délibérer pour elle, mais l’aider dans ses délibérations. C’est ici que nous trouvons le sens de l’éclairage qu’elle doit apporter.<br /><br />Par cet éclairage, la présidence symbolisant la lumière, apporte sa connaissance. Une connaissance des Constitutions, du règlement, des fondamentaux, garant de leurs applications. Pouvoir prétendre à appliquer la connaissance, signifie non seulement qu’elle connaît elle-même, mais que ceux à qui elle s’adresse, même si ils ne connaissent que succinctement, font l’effort eux aussi d’aller vers cette connaissance, vers la lumière. Et malheureusement, l’on trouve parmi les participants des principaux sujets évoqués sur ces colonnes, des personnes ne cherchant pas réellement à cheminer vers la lumière. Préférant recevoir, voire parfois en critiquant, sans même faire la démarche de recherche personnelle. C’est en ce sens qu’ils ne pratiquent pas symboliquement la marche intérieure dextrogyre, déjà abordée dans le précédent article sur le sujet. Ils vont vers la lumière représentée par cette présidence, pour être éclairés d’elle, mais ne font pas d’efforts supplémentaires, préférant être passifs plutôt qu’acteurs.<br /><br />Que ce soit les francs-maçons dans leurs rituels, ou bien les toreros, déambuler vers la droite, ne semble pas être innocent, même si l’on s’accorde à y trouver à première vue un sens désiré pour les premiers et une coïncidence pour les seconds. Pourtant, la déambulation des toreros lorsqu’ils effectuent la vuelta dans les arènes, est somme toute symbolique, et à bien y regarder elle passerait pour voulue ici aussi.<br />Si le torero allait vers la gauche après son combat, il irait vers le sinistre, qui en latin « sinistra » veut dire la main gauche. L’on peut y voir ici un refus de prendre la route vers la pénombre, et ainsi montrer de façon allégorique, que le torero à l’issue de son combat ou il a acquis une certaine connaissance, est en route pour une un autre combat, une autre connaissance de l’art de Cuchares. A contrario, la passe de muleta symbole de pureté qu’est la passe naturelle, est exécutée de la droite vers la gauche. Elle prend sa source du côté lumineux pour terminer vers l’ombre. Si un jour l’on rencontrait un matador à la recherche de la pureté absolue de son toreo, sensible aux fondements taurins au point d’apporter cette connotation allégorique à son expression dans le ruedo plutôt qu’une recherche perpétuelle de postures pour paraître, cette suerte serait réalisée à la fin de la faena. Symbolisant ainsi dans ce travail de la droite vers la gauche, la fin de la vie. L’expression de celui qui a approché sa lumière durant le combat, qui a amené la lidia au plus haut point possible de cette rencontre ponctuelle avec le toro, et qui une fois la connaissance tutoyée, accepte de retourner vers les ténèbres, celles qui nous attendent tous et toutes.<br /><br />Pour le torero qui n’a pas réussi à trouver les clés lui permettant de passer outre l’énigme que présentait le toro dans son comportement durant le combat, ne pas se voir le droit d’effectuer la vuelta, signifie symboliquement qu’il reste dans l’ombre de son échec. Que seule une lidia victorieuse lui donnera l’autorisation de poursuivre son cheminement vers la lumière. Pour le maestro qui a compris et résolu cette énigme, dont le public a reconnu son travail pour cela, le matador se voit autoriser à poursuivre son chemin vers la lumière de la connaissance, fort de son expérience précédente.<br /></div><div>Il est alors toutefois intéressant d’observer que c’est le public qui autorise le cheminement vers cette lumière une fois la lidia terminée, démontrant ainsi que la corrida de toros est aussi d’essence démocratique. Mais le but n’étant pas de faire d’avantage soulever les interrogations ou autres étonnements à lire une approche assez atypique de la tauromachie, nous pourrons revenir plus tard sur ce point. </div><div><span style="font-size:85%;"></span> </div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-6288421566830794552009-09-02T06:07:00.005+02:002009-09-02T07:03:15.040+02:00Idées reçues.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjb_LYJA3_vm_Fv3jVUCKt5X_ysyEdbCUQ6eI3H1bR-7rlG3qRsYqtFljZcS_oGHZj4Tf5TqLvJ1wpA9Mfg7wGA9691Pbx8l0ox3TQYlU2lj6AUrtheQJ_mHWx7fe2Vd_gDUykruuLTWWmt/s1600-h/3025715716_f0337ec271.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5376717897661016914" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 236px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjb_LYJA3_vm_Fv3jVUCKt5X_ysyEdbCUQ6eI3H1bR-7rlG3qRsYqtFljZcS_oGHZj4Tf5TqLvJ1wpA9Mfg7wGA9691Pbx8l0ox3TQYlU2lj6AUrtheQJ_mHWx7fe2Vd_gDUykruuLTWWmt/s320/3025715716_f0337ec271.jpg" border="0" /></a><br /><div>Même si il reste encore bon nombre de corridas à venir aussi bien en France qu’en Espagne ou au Portugal, l’on sent arriver la fin de la temporada européenne. Ceci se perçoit notamment dans le nombre de commentaires des blogs, qui reprennent leurs activités de plus belle. Et paramètre important indiquant bien la tendance automnale qui approche, le 21 de ce mois faut-il le remémorer, les anti-taurins se montrent sur les blogs taurins.<br /><br />Il est intéressant de constater que dès qu’ils trouvent un blog où les commentaires ne sont pas modérés, leurs propos fusent. Sur ces colonnes, afin de seul éviter des redondances inutiles ainsi que la diffusion de propos allant à l’encontre de l’esprit voulu pour le blog, il avait été choisi dès le début de modérer les commentaires. Ce qui ne devait nullement empêcher l’animateur de cet espace taurin atypique, de privilégier la publication des commentaires par soucis d’esprit républicain et démocratique, ou tout doit pouvoir se dire, même les avis contraires.<br />Mais comme seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, à la lecture des courriels injurieux et anonymes qui commencent à arriver dans la boîte à commentaires depuis quelques jours, démontrant ainsi que lorsque l’on évoque un avis contraire à leurs idées, les contempteurs taurins se donnent le mot pour aller invectiver celui qui ne pense pas comme eux, ces commentaires, qui seront bien entendu archivés, ne seront plus publiés. L’esprit républicain et démocratique, synonyme de liberté d’expression, n’a plus lieu d’être lorsque il s’agit de laisser la parole à des personnes plus soucieuses d’insulte et de haine que de débat constructif. Comme l’affirment certains, « pas de liberté pour les ennemies de la liberté », ici nous appliquons le « pas de liberté de parole pour ceux qui la refuse aux autres ».<br /><br />Il était étonnant de n’avoir pas eu plus tôt ce genre de propos, c’est à croire que depuis presque 5 mois que ce blog existe et quelques plus de 1800 clics au moment où sont rédigées ces lignes, les non amateurs de tauromachie qui s’arrêtaient sur ces colonnes étaient soucieux du respect de l’autre. Comme ce lecteur assidu, anti-taurin militant, soucieux de respecter les idéaux humanistes qu’il revendique, mais avec qui j’ai pu échanger par courriel tout en ayant des propos corrects et respectueux.<br /><br />Pour en revenir aux mails reçus des anti-taurins, les deux premiers arrivés sur ce blog sont consultables dans la rubrique « commentaires » de l’article précédent. Il sont donc facilement accessibles, et témoignent, pour ceuxet celles qui en douteraient encore, de la violence injurieuse constamment adressée aux aficionados a los toros. Il est intéressant de constater dans les deux courriels, au delà du caractère injurieux en particulier du second, que persistent des idées reçues à l’encontre de la tauromachie, comme à notre époque persistent les idées reçues envers par exemple les cathares et la franc-maçonnerie. Chose troublante dans ce XXIè siècle, car étant donné les moyens d’accès à la culture, à l’information, l’on trouve encore des idées reçues qui émanent du siècle dernier dans le meilleur des cas.<br /><br />L’on perçoit aussi, que outre la similitude des propos de l’antimaçonnisme ainsi que de l’anti-taurinisme, comme ce fût développé ici même lors d’articles publiés sur ces colonnes aux mois de mai et de juin, les thèmes se déplacent en fonction des enjeux politiques et sociétaux. Aujourd’hui, quelques médias se sont trouvés leurs « nouveaux juifs » avec la franc-maçonnerie, comme s’en est ému l’éditeur Jean Solis sur son site, en emplissant de façon redondante et régulière tous les ans les pages de leurs « journaux ». L’on voit maintenant de plus en plus de contempteurs taurins qui réagissent lorsque l’on aborde la tendance végétarienne de certains d’entre eux. Ils oublient pourtant l’expérience de Cleve Backster en 1966, mais aussi ils occultent d’autres informations sur les plantes démontrant que les végétaux développent un système nerveux propres à leurs fonctionnements. Mais l’on retrouve aussi les sempiternels refrains de la maltraitance animale qui sont ressassés à loisir, comme l’idéologie du complot judéo-maçonnique ressurgie régulièrement ou bien la théorie du complot concernant les attentats du 11 septembre.<br /><br />On le sait, rares sont et seront les échanges établis dans un climat de respect et de tolérance, et il est flagrant de constater que l’on trouve bien plus d’anti-taurins à surfer sur les sites et différents blogs qui traitent des toros, pour y répandre leur fiel, que de taurins s’adonnant à la lecture et commentaires sur les sites et blogs anti-corridas. Toutefois, une chose est certaine, à voir la moyenne de plus de 450 visiteurs par mois pour ce très modeste blog, l’explosion des fréquentations ces derniers jours (sûrement causées par le bouche à oreille chez nos amis anonymes), les visiteurs anti ou bien aficionados qui reviennent régulièrement nous lire (comme nous laisse le croire les recoupements grâce au compteur et aux heures ou les messages sont postés, et la subite augmentation des visites notamment de la région niçoise et de la ville de Fourmies), ce blog ne laisse pas indifférent. Et si on ne laisse pas indifférent, c’est que l’on touche juste, sinon pourquoi tant de propos haineux des contempteurs, et pourquoi tant d’intérêt chez les aficionados de toutes tendances ?<br /></div><br /><div><br /><span style="font-size:85%;">La photographie illustrant cet article, a déjà été diffusée sur ces colonnes, mais ces hommes de Dieu, fusil à l'épaule dans des arènes, symbolisent parfaitement l'état d'esprit de l'anti taurinisme actuel. </span></div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4159768390253290410.post-34393690192064744412009-08-30T09:18:00.002+02:002009-08-30T09:21:45.465+02:00Lumières.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLC-p_G2mx9Of5UDad7EHTrVKCQzVaoTf_xNUDNEi4bhC4WGwfzAi3gJiG2-9CUX0mHuI6dqlE0b7O7d0FHx49lptOpkK1FC9LSiH3AbmKIUCf9gHeSJ4GhBO1-YV0l5gHuDgQqMWBvBxF/s1600-h/300px-Rembrandt_Harmensz__van_Rijn_038.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5375653243814735778" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 300px; CURSOR: hand; HEIGHT: 257px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLC-p_G2mx9Of5UDad7EHTrVKCQzVaoTf_xNUDNEi4bhC4WGwfzAi3gJiG2-9CUX0mHuI6dqlE0b7O7d0FHx49lptOpkK1FC9LSiH3AbmKIUCf9gHeSJ4GhBO1-YV0l5gHuDgQqMWBvBxF/s320/300px-Rembrandt_Harmensz__van_Rijn_038.jpg" border="0" /></a><br /><div>La corrida est un art, un spectacle, un combat, voire les trois à la fois, tout dépend de sa sensibilité taurine. La corrida est ritualisée et donc codifiée, prétendre le contraire amènerait à une discussion très intéressante d’argumentations et de contre argumentations mais qu’il serait trop long d’aborder maintenant. La corrida est codifiée par l’homme qui a besoin de tout réglementé, ayant horreur du vide et de l’incertitude, afin d’édifier un ou des systèmes rationnels, organisés, normalisés.<br /><br />Toutefois cela peut paraître irrationnel d’assister à un combat entre un homme et un toro, et dont l’acte ultime est de tuer l’animal affronté. Seuls ceux et celles refusant obstinément d’élever leurs réflexions, continuent de le prétendre et de le clamer haut et fort. Pourtant, la corrida n’est pas plus irrationnelle que l’est de vouloir mettre en avant l’anthropomorphisme, l’antispécisme, comme valeurs sociétales pour l’avenir de l’humanité. Ni de prétendre que manger de la viande c’est manger un cadavre, et que pour cela il faille se retourner vers une nourriture végétarienne en attendant peut être de devenir végétalien pour parfaire la démarche. Il est pourtant facile de constater que les végétaux vivent, et si l’on veut emprunter la même logique, le végétarisme est donc tout aussi irrespectueux de la vie.<br /><br />La corrida de toros comporte une construction rituélique mais aussi philosophique, que l’on retrouve aussi dans la nature. Prétendre que la tauromachie est écologique et en adéquation avec son temps, il y a un pas que l’on peut franchir pour l’affirmer. Ecologique ne serait-ce par le simple fait de remarquer que l’élevage du toro de combat engendre le respect total de la nature, mais aussi la continuité de l’espèce. Pedro Cordoba, le démontre parfaitement dans son dernier ouvrage*. En adéquation avec son temps, aussi, si l’on prend pour référence l’intérêt des spectateurs qui semble plus important pour le paraître du torero que pour l’être du toro. Ceci est en parfaite harmonie avec notre société de télé-réalité, mais qui colle tout aussi parfaitement avec celle qui se dit plus proche de la nature. Puisque la aussi il s’agit du paraître, paraître respectueux de l’environnement, tout en roulant avec de vieux diesels, paraître humaniste et riche des différences, tout en désirant interdire des modes de vies qui ne ressemblent pas aux leurs.<br /><br />Mais ce rapprochement évoqué de la corrida avec la nature, ne l’est pas sur le seul aspect d’une vision écologique de l’élevage des bovidés. L’on remarque qu’une partie de la codification du rituel taurin, est calquée sur des éléments que nous offre la nature. Au premier abord cela peut paraître étonnant, mais il n’y a qu’à observer, et s’arrêter sur un simple fait flagrant dans le toreo de mode actuellement. La charge du toro que le matador reçoit de loin (dans l’idéal), construisant sa faena de muleta en se serrant au plus prêt, par répétition des mêmes muletazos en donnant une distance de plus en plus petite. Ceci n’est pas sans faire songer à la géométrie fractale**.<br /><br />Il est aussi à noter un autre sujet qui nous intéresse aficionados a los toros sensibles au rituel et au symbolisme, et que l’on retrouve dans ce domaine, il s’agit de la déambulation. Et afin de poursuivre sur la lancée qui semble faire l’intérêt de ce blog aux yeux de bon nombre de lecteurs et lectrices, continuons à prendre exemple sur la franc-maçonnerie notamment.<br /><br />L’entrée des francs-maçons dans leurs temples et des protagonistes taurins dans une arène, sont toutes deux identiques. Chacun des acteurs entrent en avançant vers la présidence, qu’elle soit tauromachique ou bien maçonnique. Pénétrer ainsi a pour signification symbolique de monter vers la Lumière. Celle-ci symbolisée par les forces qui dirigent et éclairent la course, les travaux.<br />Nous retrouvons ensuite comme points communs la déambulation. Que ce soit dans un ruedo européen ou bien pour les francs-maçons, les déambulations s’effectuent dans le sens horaire, le sens dextrorsum. Non pas qu’il y ait une signification vis à vis du temps qui passe, car même si la franc-maçonnerie n’a pas de limites temporelles, la corrida de toros est ponctuée par les avis. Mais ce qu’il semble à voir dans le sens déambulatoire dextrorse, est plutôt l’action de faire tourner vers la droite le plan de polarisation de la lumière. Cette Lumière représentée par la présidence comme précédemment exprimé, voit ainsi poursuivre son rayonnement dans les pas des différents acteurs.<br /><br />La lumière, qu’elle soit artificielle ou bien solaire, possède un lien avec la nature, puisqu’il s’agit d’un rayonnement de deux corps portés à une haute température. Et même si ce contact des corps est émis par l’homme ou bien par un système inventé par lui, l’échauffement est un phénomène naturel.<br />L’entrée des francs-maçons, des matadors, mais aussi leurs déambulations sur le sens de polarisation de la lumière, les font se positionner à la limite de la lumière-symbole et de la lumière métaphore. Cette limite étant de toute façon indécise, elle ne l’est que de façon plus grande dans cet exemple. Il faut voir dans la marche dextrogyre, le désir de cheminer au-delà de la lumière, donc au-delà de la mort, afin de trouver ce qu’il peut y avoir après, si toutefois il y a un après. Car l’attrait pour cette lumière qui nous éclaire, c’est la vie, le combat perpétuel qu’elle représente. Le combat pour les idées, pour les passions, pour s’enrichir intellectuellement, pour les êtres aimés, mais aussi un combat pour affronter le moment ultime, source de toutes nos angoisses.<br /><br />Le temps n’étant pas de mise sur ces colonnes, nous pourrons revenir plus tard et de manière complémentaire à cette notion de lumière, en lui donnant une approche plus symbolique que métaphorique. Mais si une chose doit nous interpeller dès maintenant, c’est bien la relation entre la vie et la mort que représente cette entrée vers la lumière ainsi que la marche dextrogyre.<br /><br />Pour ceux qui donnent un sens à leur vie en éveillant leur intellect par la recherche philosophique, comme pour ceux qui donnent un sens à leur vie en affrontant un toro ou bien en assistants à ce combat de l’homme et du toro, qui eux aussi éveillent leur intellect pour peu qu’ils ne soient simples spectateurs mais bien des aficionados, cette relation continue à la lumière n’est que le symbole de la vie et de la mort. Avancé sous l’éclairage pour aller vers ce qui nous paraît aujourd’hui être la pénombre, alors qu’il n’y a aucune réponse adogmatique, symbolise des valeurs alternantes et donc complémentaires de la relation entre la lumière et l’obscurité.<br /><br />Lumière et obscurité qui sont symbolisées par le pavé mosaïque d’un temple maçonnique. Mais aussi lumière et obscurité, qui sont l’essence même de la lidia, qui se doit d’être éclairée par l’intelligence de l’homme pour se déjouer de la mort proposée par le toro…<br /><br /><br />A suivre …<br /><br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">*« La corrida, idées reçues », de Pedro Cordoba, éditions Le Cavalier Bleu, mars 2009. ISBN 978-2-84670-246-1.<br /><br />**A ce sujet, un conseil de lecture « La spirale de l’escargot, contes mathématiques » de Harmand Herscovici, éditions Seuil, février 2000. ISBN 2-02-036773-4.Ce livre rassemble des contes mathématiques, qui font découvrir les secrets du monde grâce à l’univers des nombres. L’auteur nous fait voyager des rives du fleuve Jaune de Bagdad vers les anciens Chinois en passant par l’histoire de Thésée et du Minotaure, tout en abordant l’harmonie cachée dans la géométrie fractale, la magie des nombres dans la suite de Fibonacci et autres trigrammes.</span> </div>Unknownnoreply@blogger.com10