dimanche 21 juin 2009

La similitude, n'est pas forcément où certains le croient !


Après avoir eu un rapide aperçu de l’attitude d’une frange animalitaire de l’église catholique romaine, au travers un article publié sur ces colonnes sous le titre « Pourfendez les tous, Dieu reconnaîtra les siens », il paraissait intéressant de faire partager d’autres observations sur le même sujet, ceci toujours dans l’esprit qui anime ce blog depuis sa mise en ligne.

Comme les anti-taurins voient des aficionados un peu partout dans la société française, surtout dans le milieu politique, les contempteurs de la franc-maçonnerie affirment que les francs-maçons eux aussi sont partout. Cette multiplicité serait le fait de ramifications du mouvement maçonnique, permettant à ce dernier d’œuvrer pleinement avec une omniprésence tyrannique. Ce soupçon d’influence s’est renforcé lors de ces dernières années, avec la multiplication de jeunes filles voilées au sein de l’école de la République, et l’actualité de cette semaine à propos de la burka risque de raviver la flamme. La laïcité chancelante, le législateur dût exprimer l’attachement à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, par une loi complémentaire au mois de mars 2004. Les francs-maçons furent accusés d’être derrière la loi qui interdit le port des signes religieux à l’école laïque et républicaine, mais aussi oubliant de préciser que le « foulard » n’était pas le seul visé contrairement à la fausse idée répandue (tout militant à ce moment là le savait très bien). Pourtant, en 2005, lorsque fût célébré le centenaire de la loi de séparation des églises et de l’Etat, « La libre pensée », « l’Union Rationaliste » et d’autres mouvements possédant des valeurs réellement laïques étaient aussi en premières lignes. Mais si il a été reproché aux francs-maçons un laïcisme radical, c’est qu’ils ont posé sur le bureau du Président de l’Assemblée Nationale d’alors, douze propositions de lois intitulées Chantiers de la laïcité, ce qui a fortement agacé.

Il est alors intéressant pour nous aficionados a los toros, de nous rendre compte que parmi ceux qui désiraient laisser ainsi porter atteinte à l’un des piliers de la République dans les écoles républicaines, il n’y eut pas que les seuls mouvements religieux favorables à cette libre circulation. Ce sont joints à eux, sans trop oser s’afficher à leurs côtés malgré que les manifestations allèrent vers la même orientation politique, des mouvements d’extrême gauche associés à des libertaires, altermondialistes, écologistes. Tout un monde associatif et idéologique, qui au delà de cette alliance contre nature, se retrouve là aussi chez les anti-taurins.

Pour se rendre compte de cette promiscuité entre quelques mouvements idéologiques et la taurophobie, il n’y a cas lire un dossier disponible sur le net au moment où sont écrites ces lignes, un cours d’anti-tauromachie*, écrit semble-t-il en 2003, sur lequel ne figure que la mention « CROA ». A essayer d’en savoir un peu plus, ce « cours » semble émaner d’un militant progressiste et amoureux de la nature, qui reprend dans sa construction, la forme de bon nombre de documents propagandistes en droite ligne avec ceux déjà utilisés contre la franc-maçonnerie.
L’auteur n’hésite pas à fournir des affirmations faites avec un certain aplomb, mais aussi s’efforce de faire croire à ses lecteurs que la tauromachie à des collusions avec les fascismes européens. Tout comme les auteurs d’ouvrages consacrés à dénigrer la franc-maçonnerie, qui s’enorgueillissent de présenter des aspects sataniques de celle-ci par des photographies représentants des intérieurs de temples ou autres symboles aux explications détournées d’après les spécialistes. Ce « cours d’anti-tauromachie » illustré par le cliché publié en introduction au présent texte, tire par cette image des conclusions fermes et définitives. Pour l’auteur de ce pseudo cours, la photographie illustre aussi dans la partie Histoire la collusion du mundillo et des latifundistes avec la Phalange et les autres fascismes d’Europe. Il développe par la suite un prétendu prosélytisme aficionado. Lui-même en tenant de tels propos, ne semble pas se considérer comme pratiquant ce zèle ardant à tenter d’imposer ses idées.
Les aficionados pourraient aisément retourner la critique envers les anti-taurins, car les protecteurs animaliers n’échappent pas aux propos douteux sur les races, comme ce fût le cas à Nantes en 1936 lorsque la municipalité de l’époque voulue organiser des corridas. Des lettres des différentes SPA du pays arrivèrent au premier magistrat de la ville, dont une mentionnant que ces jeux du cirque, introduits en France par les espagnols et qui sont loin de correspondre au caractère de notre race. Pour la petite histoire, la municipalité nantaise de l’époque fût assez courageuse et ne fît pas cas des protestations, elle organisa les courses de 1936, pour la quatrième et ultime fois dans la cité des Ducs. Plus proche de nous, au mois de février 2008, il pouvait être lu dans un article d’un site internet d’un mouvement anti-corrida les propos concernant le responsable d’un site taurin qui n'est ni espagnol ni français d'origine.
La propagande de ce document ne s’arrête pas en si bon chemin, il est une fois de plus fait allusion au pouvoir de l’argent et des médias. Dans le « cours », l’auteur parle d’accointances de la presse avec le monde taurin, allant jusqu’à interroger le lecteur sur ce que peut rapporter au présentateur Michel Cardoze, ce clown de service météo comme il est écrit, de mentionner le temps qu’il fera pour la corrida vicoise du lendemain. L’auteur oublie de préciser que Michel Cardoze est certes aficionado, mais avant tout un enfant, même adoptif, du Gers. Le développement, la construction de l’argumentation de ce « cours d’anti-tauromachie », est parfaitement dans la lignée des divers textes anti-maçonniques, à l’identique de ceux de Léo Taxil, qui fût anticlérical et franc-maçon avant de devenir le chef de file le plus connu de l’anti-maçonnisme.

Plus récemment, l’on a constaté que les contempteurs taurins sont montés d’un cran sur l’échelle de la haine envers les aficionados, et les propos sont une nouvelle fois issus de cette mouvance politique paraît-il respectueuse des différences. Dans la rubrique « Clarines » de son numéro 1852 du 9 mai 2009, la revue « Toros » rapporte que le « journal » Charlie Hebdo du 8 avril précédent, a écrit dans ces pages à propos de Montherlant et de Picasso, qu’ils étaient sans doute des artistes haut de gamme, mais des humains bas de gammes. Pourquoi ces propos ? Simplement parce qu’ils aimaient la tauromachie. La théorie du sous homme chère à une certaine idéologie, n’est pas très éloignée comme le précise la doyenne des revues taurines.

Issus encore de cette même mouvance à l’apparence progressiste, humaniste et soucieuse du respect des différences, l’on peut ajouter celles de ceux qui pensent être les cautions intellectuelles et morales. Des « célébrités » médiatiques, artistes, humoristes, animateurs de télévisions, hommes et femmes syndicalistes et politiques, philosophes, … Ces cautions « intellectuelles » dénoncent elles aussi l’art de Cuchares d’une façon intolérante en voulant imposer leur seule vision du monde, s’en prennent aux aficionados comme d’autres s’en prennent directement à l’ensemble des francs-maçons.
Il est toutefois curieux de les savoir silencieuses devant les dénonciations de telle personne portant un intérêt à la tauromachie, et de la marquer ainsi aux yeux de l’opinion sans le consentement de la personne visée, alors que son intérêt taurin ne relève que de la sphère privée tout comme d’éventuelles appartenances religieuses ou conceptions philosophiques. Ces mêmes personnes taurophobes, s’indignent souvent devant la prolifération des caméras de surveillances dans les rues, ou bien manifestent contre un monde qui créés des sources de renseignements dès qu’il le peut sur les citoyens, mais elles n’hésitent pas à jeter en pâture à qui veut le lire ou l’entendre des noms de personnes donc les actions et attitudes ne relèvent que de la vie privée, ceci afin de les ficher en leur apposant l’étiquette « aime la corrida ».
Il n’est pas rare non plus de trouver ce genre de comportement chez les adversaires des francs-maçons, qui militent jusqu’à demander que soit connue l’appartenance des personnes à la franc-maçonnerie, afin qu’elles soient fichées comme telles. Il y a quelques années, l’Italie a interdit à ses magistrats d’être francs-maçons. Il n’y a pas si longtemps, au Royaume-Unis, l’un des berceaux du militantisme animalier radical, des groupes de pressions ont tenté auprès du gouvernement d’imposer que les fonctionnaires anglais francs-maçons soient connus et répertoriés. En France ce type de désir existe aussi, mais l’esprit démocratique conjoint à la séparation des sphères publiques et privées résiste encore un peu devant ce type de demandes.

Il est regrettable de voir silencieux ces intellectuels forts brillants, et ainsi de les savoir cautionner ces attitudes. Malgré leurs esprits d’analyses, ils se laissent emporter dans le tourbillon des anti-taurins radicaux, ne dénonçant pas les mensonges et inepties. Car l’on peut ne pas aimer la tauromachie, et toutefois dénoncer les abus et mensonges de ceux qui ont les mêmes idées, une telle démarche serait en droite ligne de ce qui est communément nommé « l’honnêteté intellectuelle ».

Il est dommage encore de constater qu’ils n’ont pas condamné l’annonce d’un procès prévu le 24 novembre 2003 à « l’Université Libre de Bruxelles Institut de Sociologie ». Un procès de la « Cour Internationale de Justice des Droits de l’Animal » contre l’Union Européenne ainsi que les gouvernements et les ministres responsables des pays impliqués dans les corridas. Cette cour internationale présidée par un écologiste suisse, qui écrit lors d’un texte rendant hommage à la poétesse et romancière Simone Chevallier en préface de la réédition de « Celle qui aima Jésus », nous avions le même credo : rester entier, célébrer le Créateur au travers de toutes ses créatures.

Les dénonciations qui malheureusement n’ont pas été faites de la part des intellectuels, auraient pu porter aussi bien sur le fond que sur la forme. Sur la forme, concernant cette parodie de procès, tronqué par le fait du parti pris du président de la « Cour Internationale de Justice des Droits de l’Animal », qui n’est effectivement aucunement impartial comme le réclamerait toute justice soucieuse d’équité, puisque favorable à l’abolition de la tauromachie. Outre cette présidence faussée, la composition du jury de ce pseudo tribunal est constituée de neuf personnes appartenant au milieu des la protection des animaux, ainsi que de trois juges. Cela ne semble pas être très démocratique, ni facteur de comportement digne de probité. Pourtant, les intellectuels anti-taurins soucieux de justice sociale, de respect des individus et donnants des leçons en ce sens, ont « oublié » de réfuter cette parodie de procès.
Sur le fond, les propos, que les brillants intellectuels ne dénoncent pas, comme par exemple que la corrida est un abattage rituel qui a lieu au sein d’une tribalité réinventée. Elle prospère grâce à des exceptions, dérogations et autres passes droits. Elle est orchestrée par une mafia internationale qui fonctionne comme une secte et qui profite de l’hystérie collective des réjouissances de bas étage faisant appel aux pulsions les plus sordides, notamment sou l’emprise de l’alcool . De telles accusations sont pourtant « surprenantes » de la part d’un mouvement qui insiste dans ses textes associatifs, sur le fait qu’il souhaite une information du public complète et objective concernant la corrida.

Une nouvelle fois apparaît la forme commune des accusations entre la franc-maçonnerie et la tauromachie. Accusations dénoncées par les « intellectuels » sur un plan, mais cautionnées par ces mêmes personnes lorsque cela les arrange. L’on constate avec tristesse, qu’ils ne s’émeuvent pas de trouver parmi les propos tenus dans leurs rangs, des similitudes argumentatives reprises aux adversaires des francs-maçons comme ce fût le cas aux heures les plus fortes de la répression envers ces derniers, répression que pourtant bien souvent ils dénoncent. Les similitudes, rapprochements idéologiques que certains veulent faire porter aux aficionados a los toros, ne sont sûrement pas de l’ordre que d’aucuns veulent faire croire.

http://croa33.club.fr/Not-pp.htm
http://www.flac-anticorrida.org/archives/cours-internationale-droits-animal.html

1 commentaire:

ludo a dit…

lionel,
quelques petites anecdotes à propos des illustrations du dossier de croa :
la photo des arènes de bayonne pavoisée avec la svastika figure en bonne place dans "histoire de la tauromachie à bayonne " de claude pelletier qui précise d'ailleurs qu'himmler , assistant à la course, en est parti précipitemment ne supportant pas la vue du sang !
-les dessins sont de luz de charlie hebdo , dessins qu'il réalisa librement en étant invité et exposé à la maison des sept péchés capiteux de vic. c'est ce qu'on appelle le respect de l'altérité et le sens de l'hospitalité mêlé à une bonne dose d'humour et d'autodérision salutaire, non ? à quand un caricaturiste libre jusqu'à l'outrance irrévérencieuse invité dans un grand jamboree des antis ( avec paulette dubost à dax ,zara whites ou BB -pas du tout liée aux raclures fascisantes celle-là tiens ! - il y aurait de quoi brocarder à grandstraits ) ? que les prétendants à l'insulte et au lynchage s'avancent ...

abrazo.

ludo