samedi 9 janvier 2010

Ercilio Nuñez "Vidriales", peintre, novillero et humaniste.


L’an passé, nous avons eu connaissance d’une conférence donnée en Espagne et intitulée « Tauromachie, franc-maçonnerie et christianisme ». Le lecteur assidu de ces colonnes, aura deviné l’intérêt immédiat que nous a procuré cette annonce, et que, nous avons fait notre possible pour que depuis la France, nous puissions entrer en contact avec l’un des conférenciers. Depuis un an maintenant, une correspondance régulière et une réelle amitié s’est établie avec l’un d’entre eux, à savoir Ercilio Nuñez « Vidriales ».

Pour quelques aficionados a los toros des plus érudits venant régulièrement visiter ces colonnes, et nous savons qu’il y en a, ce nom ne leur sera probablement pas inconnu.
Ercilio Nuñez « Vidriales », ou « El Vidriales » suivant les sources, est né le 25 avril 1949 en Bercianos de Vidriales (Zamora). C’est en 1966, après avoir été bachelier, qu’il entre à l’école taurine de Zamora pour quelques mois. Il vît ensuite comme maletilla, et s’essaye pendant deux ans dans les capeas en vieille Castille, Valladolid, Palencia, Salamanca, Soria, Guadalajara, et bien d’autres. En 1969, notre torero porte pour la première fois le traje de luce, le 15 juin, comme sobresaliente dans la plaza de toros de Palencia. Dans ce même ruedo, le 29 juillet suivant, il débute aux côtés de Antonio « El Madriles », en estoquant un novillo de « Espinar » auquel il coupe un appendice. En 1971, Ercilio Nuñez est apodéré par Manulo Quintanilla, qui s’occupa en même de temps de José Ortega Cano avec lequel notre torero alterna. Une carrière taurine, qui fût malheureusement fractionnée par des arrêts de plusieurs années, occasionnés par des problèmes de santés. Malgré l’interruption d’un élan prometteur, tenant compte des novilladas sans et avec picadors, « El Vidriales » toréa plus de 200 fois. En 1984, il reçoit le trophée de la meilleure faena de la temporada en Figueras. Mais c’est en 1986, que Ercilio revêt pour la dernière fois l’habit de lumière, après une novillada à Cabanillas del Campo (Guadalajara). Définitivement éloigné des ruedos en traje de luce, Ercilio Nuñez n’en sera pas moins à la tête de l’organisation de quelques festejos taurinos entre 2001 et 2005, et actuellement il s’occupe de la peña « El Herren » de Huerta de Rey (Zamora), commune dans laquelle il occupe aussi des responsabilités politiques.

Ercilio Nuñez possède une autre corde à son arc, et lorsqu’il laissa les trastos taurinos, ce fût pour saisir ceux des arts picturaux. Car d’aussi loin qu’il s’en souvienne, c’est depuis l’âge de huit ans que Ercilio éprouve une forte attirance pour le dessin et la peinture, trouvant ses sources parmi les impressionnistes. Totalement autodidacte, apprenant pendant sa jeunesse en lisant des livres consacrés à de grands peintres et en analysant de ses yeux les tableaux qui le séduisent, Ercilio Nuñez trouve son inspiration au plus profond de son vécu. Comme sa tauromachie qui puisa sa force pendant ses années de maletilla, les œuvres de Ercilio sont issues d’une impulsion retenue, émotive et forte, le faisant passer de la souffrance intérieure avant de sortir jusqu’à l’extase, comme il le décrit lui-même, au moment où sa main guide le pinceau.

Réalisant plusieurs expositions, dont une en France à Dol de Bretagne, primé pour ses œuvres, une partie des toiles de Ercilio Nuñez « Vidriales » sont visibles sur son site internet (www.erciliovidriales.es/). Le lecteur de ces colonnes qui ne connaîtrait pas encore les réalisations de l’artiste, peut ainsi découvrir ses sentiments philosophiques, métaphysiques et mystérieux. Et à regarder ses toiles, l’on comprend pourquoi il fût conférencier sur un sujet tel que la tauromachie, le religieux et la franc-maçonnerie.

Si à notre humble avis, il doit y en avoir une parmi toutes celles qu’a réalisé l’artiste, résumant à merveille l’ensemble de la symbolique commune entre la tauromachie et la franc-maçonnerie, il s’agit du tableau illustrant cet article. Une œuvre reproduite ici avec l’autorisation de l’artiste, tout comme il nous autorisa à aborder son intérêt pour la franc-maçonnerie. L’on y voit un torero effectuant le paseo, remontant vers la Lumière en logeant un pavé mosaïque dans le sens dextrogyre. Cette Lumière symbolisée par le soleil ainsi que par l’œil du démiurge, du Grand Architecte de L’Univers. Mais d’autres représentations symbolique sont présentes dans cet œuvre, tout comme dans bon nombre d’autres que nous propose Ercilio Nuñez « Vidriales », peintre, novillero et humaniste.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quelle peinture riche, extraordinairement riche de couleurs et de symbolique. La visite du site de Ercilio Vidriales s'impose, comme une fenêtre que l'on ouvre sur l'art pictural dans son insolite beauté.
Pedrito